Fashion Weeks Milan & Paris: Analyse Défilés - Automne/Hiver 2016-17 (Carlin Creative Trend Bureau)

Rarement l’écart de style n’aura été aussi frappant entre le début des shows à New York et leur clôture un mois plus tard à Paris. L’atmosphère sombre des défilés de la Big Apple s’est estompée avec la mode-plaisir de Milan et les élans créatifs de Paris portés par l’émergence  d’une nouvelle génération de designers.

Edgy Street

L’impact considérable du collectif Vêtements, la présentation Off-White de Virgil Abloh et l’émergence de labels pointus comme Koché ont beaucoup contribué à faire bouger les lignes et souligner le leadership créatif de Paris :

Cette rencontre au sommet du streetwear et du luxe parisien constitue un des points forts de cette saison, probablement le plus avant-gardiste.

Get Sporty

Les références sporty restent prégnantes cette saison, dans un traité graphique et coloré avec des pièces parfois directement empruntées au sport comme chez Balenciaga et Vuitton, ou en revisitant les codes maison chez Courrèges :

À noter chez Balenciaga, la présence du fuseau (que l’on retrouve aussi chez Marni) et qui affole déjà toute la planète mode.

Happy-Arty Chic

A Milan, cette orientation faite de couleurs toniques et de contrastes dynamiques prend une orientation plus habillée, à mi-chemin entre la bourgeoise et l’artiste, figure de style centrale de la mode italienne :

Cette tendance permet aussi de renouveler le color-blocking par la juxtaposition des motifs.

Fashion Geek

Cette appétence pour la couleur qui caractérise cette saison milanaise est aussi travaillée sur un mode plus décalé, un brin geek, faites d’associations grinçantes, pour un retro-expérimental qui confirme le courant Carlin « Reboot » :

Une touche d’humour et une approche juvénile, qui contraste avec l’autre tendance forte des collections italiennes : le romantisme dark.

Noir Romanesque

Du noir, des volants, un brin de transparence pour des silhouettes d’inspiration 1900, longues et romanesques, mais traitées avec un décalage qui les rend contemporaines, évitant l’écueil de l’historicisme 1er degré :

Cette tendance à la poésie dark était déjà amorcée sur l’automne-hiver précédent et semble devoir perdurer.

Glamazone

A l’opposé de ce courant aux accents gothiques se dessine une silhouette de vestale contemporaine, combinant radicalité et glamour, traitée dans des proportions affirmées et des éclats d’or :

Une mode qui en impose, oscillant entre jour et soir, dans la lignée du courant Carlin « Mégalomania ».
 
Paris is burning !

Paris a toujours eu un tropisme pour les 80’s, son glamour appuyé, son imaginaire nocturne. Cette saison particulièrement, la présentation « couture » d’Hedi Slimane chez Saint Laurent a marqué les esprits, tandis que Kenzo et Isabel Marant évoquent à leur façon les années Palace :

Un courant qui se décline majoritairement en noir-fuchsia-rouge avec une touche de lamé… so eighties !

Une belle confirmation du courant Carlin « Distractions » sur l’imaginaire festif de Paris.

Par Thomas Zylberman - CARLIN CREATIVE TREND BUREAU