Les deux enseignes du Cyrillus Vertbaudet Group se séparent

Auteur :

Marion Deslandes

Publié le
14 avr. 2021

Clap de fin pour l'entité Cyrillus Vertbaudet Group (CVG). Le spécialiste de l’univers mode et enfant voit ses deux actifs continuer leur route chacun de leur côté. Cyrillus et Vertbaudet avaient commencé à former un groupe à deux têtes en 2013, suite à leur cession par le groupe Kering au fonds Alpha Private Equity. Ce dernier cherchait depuis plus d’un an à vendre l’enseigne de mode familiale Cyrillus, et c’est désormais chose faite: un duo de repreneurs composé d’Alandia Industries et de MGA Paris est entré en négociations exclusives avec le groupe en vue de la reprise de Cyrillus. L’opération – dont le montant n’est pas dévoilé - devrait être finalisée au premier semestre 2021, précise la société à FashionNetwork.com.

Une procédure de l’autorité de la concurrence est en cours en vue de cette acquisition conjointe, puisque MGA Paris est déjà actif dans le secteur de la vente au détail de prêt-à-porter: cette société est en effet pilotée par François Mathieu, qui est à la tête des marques de mode Des Petits Hauts et Harris Wilson. Le dirigeant, qui a par le passé travaillé pour Sud Express ou Naf Naf, constitue donc un pôle mode plus étoffé en reprenant Cyrillus, et en s’associant donc sur ce dossier à Alandia Industries, qui est un fonds spécialisé dans le retournement, ayant par exemple investi dans l’entreprise de jouets Lansay.

L’enseigne de prêt-à-porter familiale née en 1977, qui s’est depuis quelques années ouverte à la déco, totalise une soixantaine de magasins et dit réaliser 40% de son activité sur Internet. Ce qui est un taux important comparé aux autres acteurs historiques de la distribution mode. Pénalisée par la crise, l’entreprise aux 300 salariés a généré 75 millions d’euros de ventes en 2020, contre environ 90 millions auparavant.

"Cyrillus est actif dans le textile chez l’homme, la femme et l’enfant, et s’appuie d’abord sur son réseau de boutiques. C’est un métier n’ayant rien à voir avec celui de Vertbaudet, et qui nécessite une compréhension et une expertise centrée sur la mode, ce que propose MGA Paris. La marque sera positionnée dans un univers plus confortable pour elle", nous expose Thierry Jaugeas, le président du Cyrillus Vertbaudet Group.

En septembre dernier, Mathieu Hamelle (ex-Orchestra-Prémaman) a été recruté à la direction générale du groupe pour épauler son patron et poursuivre le développement des deux marques. Le duo continuera d’opérer uniquement à la barre de Vertbaudet, dont Alpha Private Equity demeure encore propriétaire, mais plus forcément pour une période très longue. "Les fonds ont toujours vocation à sortir à un moment donné, et dans notre cas la fin se rapproche".

Focalisé sur l’enfant, l’acteur omnicanal au passé de vépéciste génère lui 80% de ses ventes sur Internet. La plateforme, qui revendique 3,5 millions de clients en ligne, exploite aussi un réseau de 75 magasins à l’enseigne. "Un parc rentable, mais qui n’a pas vocation à s’étendre car le maillage est satisfaisant", ajoute Thierry Jaugeas.

Tout récemment, Vertbaudet, qui se présente aujourd’hui comme le pure-player numéro un en Europe dans le monde de l’enfant (mode, maison, jouet, puériculture…) a reçu le prix Ulysse 2021 du meilleur retournement d’entreprise décerné par l’association ARE. Vertbaudet n'est plus dans le rouge depuis 2017 et a malgré la crise "dégagé un Ebitda positif en 2020", affirme le dirigeant.

La plateforme, dont le chiffre d’affaires annuel voisine les 375 millions d’euros, s’est dotée "d’un outil informatique plus moderne" et prévoit d’augmenter sa capacité logistique cette année. Elle entend progresser à l’international et a étendu son offre ces derniers mois. Le site référence désormais des livres, la collection de jouets a été élargie et une offre de couches signées Vertbaudet a été lancée l’an dernier.