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Clémentine Martin
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13 oct. 2020
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Comment la pandémie de Covid-19 a-t-elle affecté la mise au vert de l’industrie de la mode ?

Traduit par
Clémentine Martin
Publié le
13 oct. 2020

La pandémie affecte de nombreux secteurs avec des conséquences diverses, et l’industrie de la mode n’échappe pas à la règle. Les restrictions sanitaires des derniers mois ont eu des conséquences sur les habitudes de consommation, l’emploi, l’événementiel, le commerce, le sourcing et même la capacité de production. Une étude menée conjointement par l’U.S. Cotton Trust Protocol et l’Economist Intelligence Unit (EIU) tente d’évaluer les répercussions sur les objectifs de développement durable du secteur textile et de la mode. La pandémie pourrait-elle entraîner un retour en arrière ? Pour le moment, les conclusions invitent à l’optimisme pour la planète : la responsabilité environnementale arrive en deuxième position des objectifs stratégiques les plus importants des entreprises du secteur. Reste à savoir jusqu’à quand.


Le développement durable arrive en deuxième position des objectifs les plus importants pour les entreprises du secteur - Shutterstock


Publiée sous le titre « Is Sustainable in Fashion ? » (« Le développement durable est-il à la mode ? »), l’étude se base sur une enquête réalisée auprès de 150 hauts dirigeants des secteurs de la mode, du retail et des industries textiles en Europe et aux États-Unis. Des entreprises comme Adidas, Puma et H&M ont aussi été interrogées. Selon les données récoltées, jusqu’à 60 % des sondés mentionnent la mise en œuvre de mesures de développement durable comme deuxième priorité stratégique pour leur activité, seulement précédée par l’amélioration de l’expérience client, qui lui souffle la première place. En revanche, seul un participant sur six (15 % du total) considère la rétribution des actionnaires comme son objectif principal.

54 % des interrogés pensent que le développement durable va perdre en importance

D’après cette analyse, la plupart des dirigeants introduit déjà des mesures « vertes » dans la chaîne d’approvisionnement. Jusqu’à 65 % des répondants favorisent les matières premières durables, tandis que 51 % affirment être en train de développer des projets propres d’économie circulaire et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. De son côté, l’investissement dans les nouvelles technologies comme l’impression 3D et la blockchain fait partie des projets de 41 % des interrogés. En général, la majorité d’entre eux (70 %) est optimiste et estime qu’une mode « responsable, rapide et accessible est possible ». Mais le secteur n’est pas non plus étranger aux questionnements provoqués par la pandémie de Covid-19. Jusqu’à 54 % des sondés estiment que l’impact de la pandémie pourrait entraîner une perte d’importance du développement durable dans le secteur.

D’après l’enquête, la principale mesure prise actuellement en faveur d’une mode plus durable et plus responsable (dans 53 % des cas) réside dans l’analyse de données de toute l’activité et de la chaîne d’approvisionnement pour évaluer leur rendement. De leur côté, 58 % des dirigeants misent sur le développement et la mise en œuvre d’une stratégie de développement durable avec des objectifs mesurables. Mais l’étude montre également que l’analyse des données est aussi intéressante pour les projets à long terme. Jusqu’à 28 % des participants affirment que « la disponibilité de données fiables nous ouvre la porte vers un plus grand respect de l’environnement pendant la prochaine décennie ». Et près des trois quarts (73 %) des répondants pensent que les références et les indicateurs internationaux sont des méthodes fiables pour « mesurer l’efficacité environnementale et encourager les avancées dans l’industrie ».

La collecte de données, fondamentale pour l’avenir



Malgré l’importance attribuée à ces données, la collecte d’informations de qualité reste un défi pour les entreprises de mode, de retail et de textile. Leur taux de collecte est en hausse, notamment en ce qui concerne les pratiques de développement durable des fournisseurs (jusqu’à 65 %) et le respect des droits des travailleurs et la santé ou la sécurité sur le lieu de travail (jusqu’à 62 %). En revanche, le suivi des émissions de gaz à effet de serre générés durant les processus de production, de fabrication et de distribution reste absent des mesures de 45 % des organisations consultées. Jusqu’à 41 % d’entre elles n’effectue aucun suivi de la quantité d’eau et d’énergie consommée par la production de matières premières.

Lancé cette année, l’U.S. Cotton Trust Protocol est un système d’accompagnement et de suivi des progrès en matière de développement durable dans le secteur de la production de coton aux États-Unis. De son côté, l’Economist Intelligence Unit (EIU) est le département de recherche et d’analyse d’Economist Group, en charge des services de prévision et d’audit, ainsi que de la publication de rapports par secteur et par marché.

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