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18 déc. 2019
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Vivarte, passé aux mains de ses créanciers, présente son bilan 2019

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18 déc. 2019

Alors que son président Patrick Puy vient d'être nommé à la tête du directoire du groupe de cosmétiques Alès, Vivarte officialise ce 18 décembre son désendettement total par l'achèvement du mécanisme de fiducie lancé cet été, qui permet à ses créanciers de devenir actionnaires et propriétaires de ses actifs, à savoir La Halle, Caroll et Minelli. Trois enseignes qui ont vu leurs ventes globales reculer à périmètre comparable de 5,3 % sur l'exercice 2018/19 du groupe de mode français, dont le périmètre a grandement rétréci ces dernières années.


Le récent concept de magasin La Halle - La Halle


Sur l'année fiscale close le 31 août dernier, Vivarte revendique un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros, assorti d'une avancée sur le chemin du retour à la rentabilité. La direction du groupe, qui reste donc un acteur fort de la distribution mode française, fait état d'un excédent brut d'exploitation s'élevant à 40,4 millions d'euros et d'un résultat opérationnel courant s'établissant à -1,5 million d'euros, "en progression de 76 % à périmètre comparable par rapport à 2018". Le tout serait donc accompagné de capitaux propres à hauteur de 544,3 millions d'euros après "l'écrasement de la dette" finalisé (celle-ci s'élevait à 476,8 millions d'euros). "Vivarte retrouve de la latitude dans l’allocation de son capital et dispose de fondamentaux solides lui permettant de soutenir activement le développement de ses enseignes", commente Patrick Puy.
 
Pilier du groupe, l'enseigne La Halle, en restructuration, a généré 847 millions d'euros de ventes en 2018/19, soit un recul de 3 % par rapport à l'année précédente : une activité qui s'inscrit selon son propriétaire "dans un contexte macro-économique dégradé, sous l’effet conjugué du ralentissement important du marché de la chaussure (en recul de 4,7 % sur l’année), des mouvements sociaux et d’une météo défavorable".

Fruit de la fusion des deux Halle (aux vêtements et aux chaussures), le format de magasin mixte lancé par le groupe et dupliqué dans une centaine d'unités a lui vu ses ventes croître de 8 %. La chaîne de mode familiale ambitionne pour 2020 d'activer une démarche RSE incluant la construction d'une politique d'achats responsables et en se lançant sur le marché foisonnant de la seconde main. La fermeture de magasins non rentables se poursuit en parallèle.

L'enseigne de mode féminine Caroll a quant à elle réalisé 236 millions d'euros de ventes sur l'année. Une petite hausse (+2,6 %) par rapport à l'exercice précédent où elle était tombée à 230 millions d'euros, si l'on se réfère au bilan dressé il y a un an. La marque draine une clientèle quinquagénaire qu'elle entend continuer à voir rajeunir.

L'acteur du soulier Minelli, qui devait être vendu mais reste dans le giron du groupe faute d'acquéreur intéressant, avance un chiffre d'affaires de 124 millions d'euros, en repli de 3,8 % (129 millions d'euros générés l'an dernier). C'est une montée en gamme qui s'opère pour le chausseur, sur un marché contracté, avec une "premiumisation" annoncée tant pour l'offre que pour le réseau. Afin de séduire des repreneurs potentiels ?

Pour ces deux marques, Caroll et Minelli, Vivarte se félicite de leur progression sur le web : la part des ventes qu'elles réalisent en ligne a augmenté respectivement de 24 % et de 30 % dans leur activité totale. L'international est aussi un axe de travail pour elles, en Europe, avec par exemple l'installation cet automne de Caroll à Madrid, en Espagne.

A noter que le conseil d'administration du groupe intègre désormais Helen Lee Bouygues, Christine Mondollot, Tripp Lane et Benoît de Roux, et reste présidé par Patrick Puy malgré sa nouvelle activité chez Alès. Le manager de transition a mené tambour battant la restructuration du groupe depuis son arrivée en 2016, en se séparant de nombreux actifs. Sous sa gouvernance, les marques Naf Naf, André, Besson, Kookaï, Chevignon, Cosmoparis et récemment San Marina ont ainsi été cédées.

La stratégie désormais souhaitée par les créanciers de Vivarte entrés au capital, à savoir Anchorage, Alcentra, Ayfin et Oaktree, n'est pas dévoilée. Des investissements vont-ils être consentis pour redresser et développer ces chaînes qui restent au portefeuille ? Ou d'autres cessions sont-elles à prévoir jusqu'à un démantèlement complet ? Réponse durant ce nouvel exercice, au cours duquel Vivarte affirme qu'il investira 55 millions d'euros pour accompagner ses marques, contre 31,8 millions sur l'année écoulée.

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