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6 déc. 2019
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SMCP, chahuté à Hong Kong, publie son premier avertissement sur résultat

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6 déc. 2019

SMCP n'atteindra pas le niveau de rentabilité espéré pour l'exercice 2019. C'est du moins ce que le groupe français qui détient Maje, Sandro, Claudie Pierlot et désormais De Fursac - depuis la finalisation du rachat de la marque masculine en septembre dernier - annonce ce 6 décembre. Si l'objectif de chiffre d'affaires reste inchangé, les prévisions de marge d'Ebitda sont dégradées, estimées désormais (tout de même) entre 15,5 % et 16 %, au lieu de 16,9 %, comme sur l'exercice précédent.


Campagne automne-hiver 19/20 - Claudie Pierlot


Depuis le début de sa cotation à la Bourse de Paris il y a deux ans, c'est le premier avertissement sur résultats du groupe SMCP, détenu majoritairement par le géant chinois Shandong Ruyi, lui-même faisant l'actualité notamment par des problèmes de trésorerie après la dégradation de sa note de crédit.

Cette dégradation de l'Ebitda, et donc de la rentabilité du groupe, n'inclut pas les effets de l'intégration de la maison De Fursac. Alors quelles sont ses causes ? En premier lieu, le groupe français évoque la situation à Hong Kong, le premier marché asiatique sur lequel il s'est implanté en 2011.

Y recensant 28 points de vente (boutiques et corners compris) pour ses trois marques Sandro, Maje et Claudie Pierlot, le spécialiste du luxe accessible y a souffert des manifestations qui se tiennent depuis le printemps dernier, faisant significativement baisser le trafic en boutiques. SMCP a, comme beaucoup d'autres marques, également dû fermer à de nombreuses reprises ses points de vente en prévention des affrontements en marge de cette mobilisation pour la défense de la souveraineté d'Hong Kong.

En conséquence, pour remédier à ses coûts engendrés par la situation instable de ce marché, le groupe évoque des ajustements sur le parc de magasins, sans préciser s'il s'agit bien de fermetures définitives, et dans quel ordre d'idées.

Claudie Pierlot n'a pas rectifié le tir au second semestre



Mais ce n'est pas le seul facteur de la révision à la baisse de la marge d'Ebitda pour 2019. La marque Claudie Pierlot a en effet déçu sur cet exercice, comme annoncé déjà pour les neuf premiers mois, avec notamment des difficultés notables sur les catégories de produits les plus attendues en été, comme la robe. La croissance des ventes de la marque a donc ralenti, estimée à 4,9 % au deuxième trimestre, et même 2,1% au troisième trimestre.

Si le ralentissement de la croissance des ventes affecte Claudie Pierlot davantage que les autres marques, c'est du fait de son ancrage plus français et européen, là où Sandro et Maje bénéficient de belles performances sur les marchés à forte dynamique, la Chine continentale en tête, dont Claudie Pierlot est absente.

Le groupe précise néanmoins poursuivre son programme d'ouvertures pour la marque, avec pour but de travailler à un meilleur équilibre géographique justement. A fin septembre 2019, Claudie Pierlot comptait 246 points de vente dans le monde, dont onze ouvertures sur les neuf premiers mois. 

Après cet avertissement sur résultats, le groupe SMCP veut rassurer en précisant que la prévision de chiffre d'affaires annuel reste, elle, bien dans les clous, avec une croissance toujours estimée entre 9 et 11 % à taux de change constants. En 2018, les ventes totales du groupe avaient atteint 1,017 milliard d’euros, alors sur un rythme de croissance de 13 %.


 

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