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Le textile ne fait plus recette dans les hypermarchés français

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17 mai 2019

Longtemps abonnées à une croissance insouciante, plusieurs grandes chaînes d’hypermarchés accusent aujourd’hui des difficultés en France. Les rayons non-alimentaires (maison, textile, loisirs) sont les premiers touchés, subissant la concurrence des chaînes spécialisées, des déstockeurs et du web. L’Institut Nielsen dresse un constat implacable : les ventes du non-alimentaire en hyper représentaient en 2010 un chiffre d’affaires global de 21 milliards d’euros en France, contre 14,7 milliards seulement en 2018. Soit une chute de 30 % en huit ans, quand dans le même temps, l’alimentaire gagnait lui 7 %.


Les Français ont fait évoluer leurs modes de consommation et concentrent davantage leurs achats sur l'alimentaire lorsqu'ils se rendent en grande surface - Pixabay


En 2018, le non-alimentaire a représenté 20 % des ventes des hypermarchés français, contre 28 % en 2010. « Le format hypermarché a souffert structurellement, en raison notamment de la fragmentation croissante de la distribution, commente Clémentine Morin, compte-clé chez Nielsen. C’est encore plus marqué sur le non-alimentaire, pour lequel différentes offres de distribution ont proposé des alternatives à l’hypermarché, magasins spécialisés et e-commerce en tête. »

Si l’on entre dans le détail des secteurs d’activité, il apparaît que les ventes du segment loisirs ont le plus chuté dans les hypers (-35 %) en huit ans, tandis que l’équipement de la maison a baissé de 27 % et le textile de 23 %. Cette dernière catégorie pesait 5,2 milliards d’euros de ventes en 2010, contre 3,9 milliards l’an dernier.


Chiffre d'affaires annuel des départements loisirs, textile et équipement de la maison - Nielsen


Le format hypermarché pose réellement question, puisque dans les supermarchés, qui affichent une taille inférieure (moins de 2 500 mètres carrés de surface), le non-alimentaire a maintenu sa forme sur la période étudiée, « passant même de 5,4 milliards à 5,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires ».

En pleine restructuration, Auchan a récemment annoncé la cession de 21 magasins au sein de l’Hexagone. Pour redynamiser ses ventes en non-alimentaire, ses hypers vont bénéficier de l’expertise d’autres enseignes appartenant à la famille Mulliez : des corners Kiabi, Decathlon ou Boulanger vont ainsi être testés dans certains points de vente Auchan.

Dans la même optique, Carrefour, qui a annoncé début mai à ses salariés un plan de rationalisation visant 3 000 départs (rupture conventionnelle collective et préretraites), va accueillir des corners Darty et supprimer son rayon bijouterie. Le groupe réduit depuis plusieurs mois ses surfaces de vente sous-productives, « principalement sur le non-alimentaire avec un objectif global de - 400 000 mètres carrés d’ici à 2022 », indique-t-il dans un communiqué.

Les consommateurs délaissant ces rayons, et les hypers en réaction réduisant leurs surfaces, la chute des ventes textiles, maison et loisirs paraît aujourd’hui inexorable dans ces magasins de très grande taille situés en périphérie.

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