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25 mai 2018
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Viva Technology : le retail face aux possibilités de la tech

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25 mai 2018

Outre ses armées de robots, escadrilles de drones et voitures autonomes voire volantes, le rendez-vous français Viva Technology, qui se tenait du 24 au 26 mai à Paris, n’a pas manqué de présenter quelques concepts et innovations pouvant s’appliquer au retail.


L'hélice du Ventilator d'Orbis Holographics permet de faire flotter dans l'air des projections lumineuses de produits, logos et autres - Image d'illustration DR


L’un des plus remarqués fut sans doute celui des hologrammes de la société Orbis Holographics. Ces derniers se matérialisent dans le vide, dessinant logos et vidéos via une hélice équipée de LED tournoyant à grande vitesse. Des hélices pouvant fonctionner par groupe afin de créer des images plus grandes, et auxquelles s’intéresse le groupe LVMH, tout comme la société Thalys et le site de Roland-Garros. Le dispositif, facile d’installation, coûterait 3 500 euros.

L’enchantement de l’œil était également représenté par la société Holooh, qui s’est récemment fait remarquer pour une campagne réalisée pour Zara, comme l’indiquait FashionNetwork.com. La structure propose divers services de réalité augmentée, permettant aux détaillants de développer des projections 3D que leurs clients pourront observer, dans un cadre réel, via l’œil de leur smartphone ou tablette. Un univers encore riche d’horizons inconnus.

Sur le stand du promoteur Klépierre, la réalité augmentée s’appliquait directement au consommateur. La société Sweet Fit y présentait en effet son miroir d’essayage virtuel. Pas à proprement parler un miroir, mais la captation via une caméra Kinect de l’image du client revêtant la collection d’une marque, dont l’amplitude des pièces s’adapte directement à la silhouette filmée. De quoi permettre des expérimentations rapides de looks sans même enlever ses vêtements.


Le distributeur de testeurs de parfums Paperscent - Paperscent


Difficile d’échapper aux robots, à l’honneur pour cette édition de Viva Technology. Des compagnons qui tendent à se spécialiser dans l’assistance aux seniors par exemple. Ou, dans le cas d'Hease Robotics, comme un renfort pour les retailers. Le robot Hease se veut ainsi un intermédiaire entre la borne interactive et le robot d’amusement, pouvant guider en centre commercial les clients jusqu’au produit recherché, où proposant des jeux collectant quelques datas. Testé par E.Leclerc, le dispositif, à louer pour 1 000 euros par mois en leasing, aurait généré 30 fois plus d’interactions qu’une borne.

Du côté de l’odorat, la société Paperscent s’est fait remarquer via son distributeur d’échantillons personnalisés de parfums. Particulièrement simple à mettre en place, remarqué par LVMH et déjà utilisé par Coty, le dispositif se décline même en borne s’informant sur les goûts de l’utilisateur pour lui proposer au final entre deux et six parfums différents. Ou encore en distributeur « classique » proposant de tester des senteurs avant d’acheter le flacon correspondant dans la machine. La machine de base coûterait 1 500 euros.

Un domaine de la senteur dans lequel s’aventure également l’entreprise Sniffy, qui ne se limite pas pour sa part aux fragrances, puisqu'elle propose également des senteurs de voyage ou de produits alimentaires, alcools compris. Plusieurs diffuseurs permettent ainsi au client de choisir les senteurs à tester, puis de commander le produit directement via la borne. Une offre aussi bien destinée aux parfumeurs eux-mêmes qu’aux grandes surfaces, gares et aéroports, laissant le soin aux marques partenaires de concevoir les senteurs à proposer.


La très précise enceinte directionnelle d'Akoustic Arts - Akoustic Arts


L’oreille n’était pas non plus oubliée sur ce salon semi-professionnel. Akoustic Arts était ainsi venue présenter son enceinte directionnelle. Pas vraiment une enceinte d’ailleurs, puisque n’étant audible que pour ceux étant directement dans son axe, le son disparaît totalement au premier pas de côté. Un outil remarqué par Moët & Chandon, Galeries Lafayette et Ferrero, qui permet de créer une ambiance musicale discrète pour les utilisateurs de bornes tactiles, de diffuser musique ou message face à un produit particulier, ou encore d’accueillir les clients pénétrant en magasin.

Si Silence Space a pensé son dispositif pour l’univers des bureaux, son usage pourrait vite intéresser les retailers. Pour amoindrir les bruits de discussion autour de l’utilisateur, un discret lampadaire diffuse un bruit blanc semblable à un souffle, tamisant les échanges verbaux ambiants. Si le dispositif est, pour l’heure, inopérant dans le brouhaha d’une grande cellule commerciale, il pourrait ainsi séduire des adresses plus haut de gamme où les commerçants souhaitent garantir une certaine quiétude à leurs visiteurs.

Le robot Hease - Hease Robotics


Mais tous les concepts ne reposent pas essentiellement sur la technologie, surtout quand il s’agit d’omnicanal. C’est ainsi que l’Armoire à Beauté, présentée par l’incubateur Look Forward de ShowroomPrivé, entend amener les enseignes cosmétiques dans les pharmacies. Le dispositif, notamment équipé d’un écran tactile, se concentre sur des produits d’une dizaine de marques répondant aux dernières tendances cosmétiques, souvent absentes des pharmacies et généralement vendues en ligne, où la clientèle visée rechigne encore souvent à ouvrir son portefeuille.

Le chinois Boe était sans surprise présent pour exhiber la très vaste offre d’équipement pour magasin de sa dernière acquisition, le français Ses-Imotag. Outre une multitude de formats de tags de prix électroniques personnalisables, ce dernier présentait la dernière évolution de son outil de gestion des rayons. Une caméra faisant face au rayon détecte en effet les tags et peut donc avertir les équipes de vente lorsqu’un rayonnage est vide. Des étiquettes intelligentes, donc, qui peuvent même indiquer à un client où se trouve un produit cherché en magasin.

 


Mais l’une des plus grosses surprises pour les professionnels de la mode et luxe restera sans doute la présence du groupe Richemont sur Viva Tech, emmenant dans ses bagages les innovations de Baume et Montblanc. C’est surtout la montre Cartier proposant une façade de diamant vibrant à chaque mouvement qui aura provoqué les attroupements du peuple de la « tech ». Un modèle à 245 000 d’euros présenté au SIHH 2015 et depuis longtemps en rupture de stock, mais que la maison n’avait encore jamais présenté pour son approche technologique.

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