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13 juin 2016
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Villages de marques : quel profil auront les outlets d’ici à 2030 ?

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13 juin 2016

Le monde compte à ce jour quelque 415 outlets, principalement concentrés en Amérique du Nord et en Europe. Mais de la modification des comportements d’achat aux arbitrages croissants dans les achats en passant par la croissance des destockages en ligne, à quoi pourrait ressembler le secteur dans quinze ans ?

Neinver


C’est la question que se pose le spécialiste du secteur, Neinver, dans un document donnant la parole aux chiffres comme aux professionnels du secteur. Jadis des entrepôts peu séduisants, les outlets se sont mués en villages accueillants dont la multiplicité de l’offre en a fait des destinations prisées. Le concept est aujourd’hui décliné dans 201 centres en Amérique du Nord et 137 en Europe. Auxquels s’ajoutent 40 outlets en Asie, 24 au Moyen-Orient, et 13 en Amérique du Sud.

En termes de surface, la France arrive en sixième position avec 4,1 millions de m², via 26 outlets principalement developpés par cinq opérateurs : Concepts & Distribution, Advantail, McArthurGlen, Neinver et Value Retail. Des centres qui attirent un public à 65 % féminins, principalement âgé de 30 à 55 ans. Un public largement issu des régions touristiques et des périphéries des grandes villes, effectuant jusqu’à 1h30 de route pour s’y rendre de 3 à 4 fois par an.

Le secteur profite actuellement de la part grandissante des vêtements achetés à prix barrés, passée de 23 % en 2000 à près de 40 % aujourd’hui. Ainsi, 60 % des consommateurs attendent les soldes pour acheter, et 30 % déclarent même ne plus acheter qu’en soldes. S’ajoute à cela la part croissante des ventes allant sur le web, avec l’an passé 50 % de Français ayant acheté des vêtements en ligne. Une menace pour les outlets, face au rouleau-compresseur des déstockages en ligne ?

Neinver


« Même si le e-commerce continue à se développer, 78 % des Français préfèrent toujours le magasin à l’e-commerce pour les achats d'habillement », indique Neinver. Une étude UserAgent indique ainsi que 90 % des ventes se font toujours dans les points de vente physiques. « En effet, les clients sont attachés à la possibilité de pouvoir voir le produit en réel (à 65 %), ils aiment pouvoir en disposer immédiatement (à 50 %) et bien sûr pouvoir l’essayer (à 48 %). Preuve, s'il en fallait une, de cet attachement au magasin physique ».

Mais, pour Neinver, c’est peut-être le tourisme qui assurera la pérennité du modèle. Le promoteur pointe que 20 % de ses visiteurs en profitent pour se rendre dans les lieux touristiques environnant. Quant à la durée moyenne des séjours en France, elle est passée de 6,6 nuitées en 2007 à 7,2 nuitées en 2014 pour les touristes étrangers. Les outlets seraient ainsi une chance pour les départements de renforcer leur attrait touristique. Pour peu que les pouvoirs publics jouent la carte de la complémentarité. Notamment via l’ouverture d’offices du tourisme au sein des villages de marques.

« C'est cet échange et cet esprit de partenariat entre opérateurs commerciaux et collectivités locales qui permettra d'assurer la valorisation des territoires, leur développement et le succès d'équipements commerciaux qui répondent aux attentes des consommateurs nationaux et internationaux », conclut Neinver. « En effet, la proximité d’un village de marques permet de répondre à nombre d’attentes des touristes, pour lesquels le shopping est devenu au cours des ans un facteur déterminant qui influe sur la destination, une composante importante du voyage et même, dans certains cas, la motivation première de celui-ci. Cela suppose de ne pas multiplier les projets en France mais plutôt de sélectionner les quelques emplacements à fort potentiel, avec une zone de chalandise adéquate ».

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