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Clémentine Martin
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17 nov. 2019
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Victoria Beckham se lance dans la cosmétique et prépare son parfum pour 2020

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Clémentine Martin
Publié le
17 nov. 2019

« Je vais lancer mon premier produit de skincare la semaine prochaine. Et mon premier parfum arrivera l’année prochaine, je travaille déjà dessus », a révélé Victoria Beckham à la surprise générale lors de son intervention au Vogue Fashion Festival 2019, à Paris. L’entrepreneuse britannique mise sur l’univers de la beauté et veut développer sa marque Victoria Beckham Beauty, lancée cette année.


Victoria Beckham faisait partie des intervenantes de l’édition 2019 du Vogue Fashion Festival - Vogue Fashion Festival


Victoria Beckham n’en est pas à son coup d’essai : elle a signé plusieurs collaborations de maquillage avec la société américaine Estée Lauder avant de se décider à lancer sa propre ligne éponyme. « J’ai beaucoup appris de cette expérience, mais j’ai aussi réalisé que si je voulais lancer la marque de cosmétiques du futur, je devais le faire seule », analyse-t-elle. L’aventure en solitaire a démarré cette année, et les priorités de l’entrepreneuse sont les suivantes : un positionnement luxe, des formules "propres", une communication transparente, un engagement envers l’environnement grâce à l’utilisation réduite du plastique et l’absence d’emballage, et une offre inclusive adaptée à toutes les couleurs et tous les types de peaux.

La cosmétique au coeur des projets

Heureusement, Victoria Beckham a su bien s’entourer. Son expérience avec Estée Lauder lui a été utile en bien des aspects, puisqu’elle lui a permis de faire la connaissance de la talentueuse Sarah Creal, experte en développement de produits de maquillage qui a travaillé avec elle sur les deux capsules lancées avec le groupe. Aujourd’hui, elle est la PDG et cofondatrice de Victoria Beckham Beauty, la ligne de cosmétiques qui centralise apparemment tous les espoirs de l’entreprise, sans surprise : l’annonce du lancement de cette nouvelle marque avec une photo floue du "smokey eye" de Victoria Beckham publiée sur Instagram a créé le buzz sur les réseaux sociaux en septembre.

Après cette introduction encourageante, la créatrice fera ses premiers pas dans la cosmétique mardi 19 novembre avec un premier produit d’hydratation de luxe développé avec l’expert Augustinus Bader et marketé à l’aide du hashtag #VBGlow sur les réseaux sociaux. « Je suis honoré d’avoir pu collaborer avec Victoria pour cette incursion sur le territoire de la cosmétique. Il s’agit du premier produit de ce type, qui protège les cellules du visage en même temps qu’il prépare la peau pour l’application du maquillage », explique le professeur sur Instagram. Ladite crème pour le visage pourra être acquise pour la modique somme de 240 euros.


Victoria Beckham fait ses premiers pas dans la cosmétique avec Augustinus Bader - Instagram: Victoria Beckham


La diversification de l’offre devrait aussi permettre à Victoria Beckham d’augmenter ses marges et de redresser ses finances. Selon les derniers chiffres publiés, les ventes de l’entreprise ont progressé de 17 % pour atteindre 42,5 millions de livres en 2018. La même année, les pertes étaient de 10,2 millions de livres. L’entreprise, dirigée depuis 2018 par Marie LeBlanc de Reynies suite au départ de Paolo Riva un an seulement après son arrivée, a cédé 28 % de son capital à Neo Investments Partners en 2017. Le fonds a injecté 30 millions de livres dans la marque pour stimuler son développement physique et en ligne. David Beckham a fait de même avec une injection de capital de 23 millions de livres.

« J’aimerais faire beaucoup de collaborations et je suis ouverte à la discussion »



« Je crois que les collaborations sont intéressantes pour les consommateurs. Les collaborations m’inspirent, surtout quand elles sont inattendues. En plus, c’est une bonne occasion d’apprendre, de se former et de se positionner sur d’autres créneaux », défend Victoria Beckham, qui voit déjà au-delà des frontières de la cosmétique. Dans le textile, la créatrice a notamment collaboré avec Reebok, ce qui lui a permis de s’aventurer sur le terrain du sportswear. Elle ne manque d’ailleurs pas de souligner les avantages de travailler avec des usines spécialisées et spécialistes d’un secteur. « Pour le moment, nous sommes une petite équipe (179 employés en 2017, NDLR), mais j’aimerais faire beaucoup de collaborations et je suis ouverte à la discussion », conclut-elle.

Pour cela, Victoria Beckham cultive ses relations : elle admirait énormément Karl Lagerfeld et entretient une relation d’amitié avec Valentino. « J’aime m’entourer de personnes très intelligentes et inspirantes. En même temps, il faut savoir rester concentré sur ce que l’on veut et ce qu’attend la communauté. Il est fondamental de rester fidèle à soi-même et honnête envers ce que l’on fait », insiste-t-elle avec une assurance frappante.

La responsabilité environnementale est revenue à plusieurs reprises dans le discours de Victoria Beckham. « L’industrie de la mode doit rattraper le temps perdu. Dans la cosmétique, je trouve qu’il est plus facile de se mettre à la page en matière de responsabilité environnementale. Comme c’est un nouveau lancement, nous sommes partis de zéro. C’est aussi un défi à relever pour mes équipes », sourit-elle. Elle ajoute : « Je veux proposer des pièces que les gens peuvent garder d’une saison sur l’autre. C’est aussi une façon d’agir en faveur de l’environnement ».


Le premier produit cosmétique de Victoria Beckham Beauty en collaboration avec Agustinus Bader sera disponible à la vente dès le 19novembre - Instagram: Agustinus Bader


 
Surprise : derrière l’entrepreneuse se cache une femme comme tout le monde. « En tant que consommatrice, je ne trouvais pas ce que je cherchais », résume-t-elle. C’est cette frustration qui l’a décidée à lancer sa marque éponyme il y a 11 ans, après des collaborations ponctuelles avec plusieurs griffes. « Je savais bien qu’être mariée avec David Beckham et avoir fait partie des Spice Girls génèrerait des préjugés. En fait, il faut faire la sourde oreille. Je n’écoute que les critiques constructives », martèle-t-elle.
 

Aujourd’hui, je me considère féministe



Ses parcours personnel et professionnel l’ont conduite où elle est maintenant. « Si je n’avais pas été habillée comme ça sur scène, je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui et je n’aurais pas poussé le style "posh" aussi loin », s’amuse-t-elle à propos de son passé vestimentaire. Elle va même encore plus loin : « Quand je faisais partie des Spice Girls dans les années 90, le défi consistait vraiment à s’accepter tel que l’on était et à l’assumer. C’était un message puissant qui a évidemment fait de nous des féministes. Aujourd’hui, je me considère féministe », rappelle-t-elle, fière de mentionner que les femmes sont largement représentées dans son entreprise.
 
Se qualifiant elle-même de "control freak" du processus créatif de sa marque, Victoria Beckham n’oublie pas pour autant l’importance « d’une discussion constante avec la communauté. J’essaie d’offrir aux clientes ce qu’elles veulent, dans la mode et dans la cosmétique. Les pièces que je propose sont celles que je pourrais moi-même porter ou qui me font rêver ». Et pas question de perdre contact avec la réalité. « Je suis une femme de 45 ans et j’ai quatre enfants. Je n’oserais peut-être plus porter une mini-jupe, mais j’en ai encore envie et je pourrais envisager de le faire pour une séance photo », revendique-t-elle.
 
Et même si sortir saluer après un défilé peut être grisant, Victoria Beckham reste très consciente de son niveau d’exigence personnelle et des sacrifices qu’elle a dû faire. « Les gens ne se rendent pas compte de ce qui se cache derrière. Je me demande en permanence si ce que je montre dans mes défilés est correct ou suffisamment bon. En tant que mère qui travaille, j’ai dû renoncer à plusieurs choses et je me suis parfois sentie coupable », confie-t-elle. Alors, que devraient retenir les jeunes désireux de faire leurs marques dans le secteur ? « Une fois que l’on a réussi, on se rend compte qu’il va être encore plus difficile de garder sa place. Il faut continuer à travailler dur et apprécier le voyage ».

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