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Marguerite Capelle
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21 sept. 2019
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Une J.Lo tropicale en pleine gloire au défilé de l’impératrice Donatella

Traduit par
Marguerite Capelle
Publié le
21 sept. 2019

Si quelqu’un rafle la mise de cette fashion week milanaise, à ce jour, c’est bien Donatella Versace. Elle a demandé à sa vieille amie Jennifer Lopez de faire un tour de podium, pour le dernier passage triomphal de son nouveau défilé, qui célébrait le vingtième anniversaire de cette fameuse soirée où l’artiste musicale et actrice porta la légendaire robe tropicale de Versace pour la cérémonie des Grammys.


Versace - Printemps -été 2020 - Prêt-à-porter féminin - Milan - © PixelFormula


À l’époque, en 1999, J.Lo avait failli faire exploser Google en arborant cette fameuse robe si osée en mousseline de soie verte, fendue jusque sous son nombril. Ce soir à Milan, Jenny from the Block a suscité le même enthousiasme en défilant autour du gigantesque espace, où les 600 invités en délire étaient tous debout pour l’applaudir.

S’arrêtant devant la fosse des photographes de podium, J.Lo a fait voler sa traîne et cambré la cuisse dans une position suggestive – le public poussait des cris à chacun de ses gestes.

L’année qui a suivi sa première apparition dans ce look vert jungle fantasmatique, les développeurs de Google se sont rendu compte que leur requête la plus populaire de tous les temps était « la robe verte de Jennifer Lopez ». La fascination ne semble nullement faiblir : une heure après le défilé, il y avait 40 millions de résultats quand on tapait « J.Lo Versace 2020 ».

On qualifie souvent Donatella Versace d’impératrice de la mode italienne, et ce soir, la maison a offert son propre temple à la créatrice pour ce défilé en forme d’hommage.


Versace - Printemps -été 2020 - Prêt-à-porter féminin - Milan - © PixelFormula

 
Le décor à deux millions de dollars était une version disco du Panthéon de Rome, construit en 125 après J.-C., imitant à la perfection le toit du temple jusqu’au dôme à caissons et oculus central. L’original avait été dessiné par Agrippa et complété par Hadrien, deux empereurs qui auraient salué l'extravagance de ce décor. Un travail qui souligne également la détermination des nouveaux propriétaires de la maison – Capri, outil d’investissement qui possède également Michael Kors – à concurrencer des géants comme Chanel, Vuitton ou Gucci.

« Cette collection est dédié à l’imprimé jungle, que nous avions réalisé il y a 20 ans. Je pense que c’était la première fois que la mode inspirait la technologie. Il y a eu une demande incroyable à l’international, tous ces gens qui voulaient voir la robe sur Google. C’est comme ça qu’ils ont eu l’idée de créer Google Image. J'en suis très fière », expliquait Donatella Versace à FashionNetwork.com.

Les invités ont pratiquement dû se battre pour accéder au défilé, car des milliers de fans en folie étaient massés dehors pour se remplir l’iPhone, devant la gigantesque salle située sur le site historique de la Fiera di Milano.

Et le défilé s’est ouvert sur une série de petites robes noires coupées avec précision, toutes remontant bien haut sur la cuisse, et cintrées avec de petites ceintures dorées.

Bella Hadid était émouvante dans une version associée à une chemise de maîtresse d’école du Far West, à rayures bleu et blanc. Juste après, un imper très chic avec des manches gigot – grosse tendance ici en Italie.


Versace - Printemps -été 2020 - Prêt-à-porter féminin - Milan - Milan - © PixelFormula

 
Des manteaux de cuir en motif abstrait écaille de tortue, dans des tons menthe, et des vestes en denim de réplicants préparaient tous le final en forme de fantaisie tropicale : le fameux imprimé était repris dans des corsages de dame, des robes cocktail en soie de groupies rock, et un coordonné sensationnel à sequins métalliques, complété par un soutien-gorge à demi transparent et porté par Imaan Hammam. Les murmures et grognements des photographes, dont l’enthousiasme était audible, sont venus saluer ce look.

Cela dit, Versace n’a jamais été une marque discrète, et ne devrait jamais le devenir. Son ADN, c’est avant tout une célébration de la vie, ses vêtements s’affirment haut et fort, sa créatrice est une icône. Et elle a rarement eu l’air plus heureuse et plus assurée qu’aujourd’hui. L’impératrice Donatella est de retour. Théodora, Agrippine et Pompeïa peuvent aller se rhabiller.

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