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Un chercheur français dévoile les secrets de l'encens, un des plus vieux parfums du monde

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18 oct. 2016

Un chercheur niçois a identifié les deux molécules composant la note de fond de l'encens, un des parfums les plus anciens du monde à l'odeur « vieille église » caractéristique, tiré de la sève d'un arbre des bords du golfe d'Aden et de la mer Rouge.


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"La note de tête et la note de coeur de l'encens étaient connues et n'avaient rien de très original. En revanche, la note de fond qui fait cette note un peu "vieille église", personne ne savait vraiment d'où ça venait et c'est ça que j'ai réussi à identifier de manière irréfutable", indique Nicolas Baldovini, 43 ans, chercheur à l'Institut de chimie de Nice (CNRS et Université de Nice-Sophia-Antipolis).

Dans un parfum, la note de fond est celle qui reste quand les autres composants les plus volatils se sont évaporés. Dans l'encens, il s'agit de deux composants, baptisés « acides olibaniques », du nom latin de l'encens « oliban » et dont la formule permet de reproduire un encens de synthèse.

Utilisé depuis plus de 6.000 ans dans toutes les civilisations depuis la Mésopotamie, et longtemps transporté par caravanes depuis le pays de la légendaire reine de Saba (sud-ouest de l'Arabie), l'encens avait conservé son secret en raison des très faibles quantités de ces substances odorantes.

Un brevet pour l'utilisation des deux molécules dans des compositions parfumantes a été déposé avec le négociant et industriel de Vallauris Albert Vieille, partenaire de la recherche, publiée ce mois-ci dans la revue de référence Angewandte Chemie International Edition.

Albert Vieille cherche une méthode éprouvée pour produire à grande échelle et vendre en parfumerie cet ingrédient cité dans la Bible où il figure parmi les cadeaux offerts par les Rois mages.

"Pour les parfumeurs, c'est intéressant d'avoir cet ingrédient pour mettre dans leurs compositions parfumantes et du point écologique aussi : c'est un arbre un peu surexploité, produit dans des zones politiquement délicates et la matière première est à préserver", ajoute Nicolas Baldovini. "Il y aurait moyen de faire des compositions sans avoir prendre des matières premières naturelles".

Actuellement, "la traçabilité botanique de l'encens est fumeuse", remarque-t-il puisqu'il arrive par bateau de zones en guerre comme la Somalie ou le Yemen, mais aussi l'Ethiopie ou le sultanat d'Oman, où cette petite gomme-résine grosse comme un caillou est parfois chiquée.

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