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Travailler plus après le confinement : le Medef referme le débat

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14 avr. 2020

Paris, 14 Avril 2020 (AFP) - Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux, confronté à l'hostilité des syndicats, a refermé mardi le débat sur un allongement du temps de travail après le confinement qu'il avait ouvert samedi.


Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, le 25 Novembre 2019 - AFP


Une augmentation du temps de travail «ne peut se faire que dans le dialogue social avec les syndicats, par entreprise : j'ai lu leur réponse, donc le débat est clos d'une certaine manière, puisqu'ils ont tous répondu plus ou moins fortement qu'il n'en était pas question», a expliqué sur Europe 1 le dirigeant de la principale organisation patronale française.

«J'ai été un petit peu étonné de voir ce débat s'ouvrir», a indiqué ensuite Gilles Le Gendre, le chef de file des députés LREM qui estime que «le moment n'est pas venu». «L'esprit qui doit nous animer, cet esprit de rassemblement, de consensus large, de refondation, doit commencer par une approche globale. Ensuite, on verra comment ça se décline», a-t-il ajouté.

Samedi, dans un entretien au journal Le Figaro, le patron des patrons avait jugé qu'«il (faudrait) bien se poser tôt ou tard la question du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise économique et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire». Car «l'important, c'est de remettre la machine économique en marche et de reproduire de la richesse en masse, pour tenter d'effacer, dès 2021, les pertes de croissance de 2020», évaluées à 8 % du PIB français.

«Cette proposition de travailler plus, c'est totalement indécent», s'était indigné dimanche sur France 2 le numéro 1 de la CFDT Laurent Berger, tandis que plusieurs syndicats critiquaient une initiative «déplacée».

«Sur le 'travailler plus', entendons-nous bien : ce que j'ai dit, c'est que j'espère que dans quelques mois la demande repartira», s'est justifié Geoffroy Roux de Bézieux. «On peut espérer qu'après l'été ou en septembre, des entreprises auront du retard de production à rattraper. Et l'idée était de travailler plus pour gagner plus, pas de travailler plus pour gagner moins, comme je l'ai lu», a ajouté le patron du Medef, qui espère trouver «quand même un espace de discussion à la rentrée» avec les syndicats.

«plus de solidarité»



Samedi, la secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, avait également pris position. «L'enjeu, c'est de permettre à tout le monde de reprendre le travail plein pot. (...) Il faudra probablement plus travailler que nous ne l'avons fait avant, il faut rattraper ce mois perdu, mais pour le faire il faut effectivement donner de la trésorerie pour sortir la tête de l'eau des entreprises qui sont aujourd'hui à l'arrêt», avait-elle estimé sur Franceinfo.

Cette déclaration «n'était pas une réponse aux propos du président du Medef mais concernait la situation des indépendants et des petites entreprises», a cependant précisé lundi à l'AFP le cabinet de la secrétaire d'Etat. «Je ne dis pas il va falloir supprimer ceci, supprimer cela. Il va falloir plus de solidarité, plus d'imagination, plus de justice», a réagi pour sa part le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, interrogé sur RMC/BFMTV à propos d'éventuelles réductions de congés, abandons de RTT ou suppressions de jours fériés.

«Au moment où on s'aperçoit que nous avons impérativement besoin de ces caissières, de ces caissiers, de ces transporteurs, de ces agents bancaires, de tous ceux qui font tourner notre économie et qui nous permettent de vivre normalement, je pense que cet effort de justice revient encore plus sur le devant de la scène», a estimé Bruno Le Maire, qui a rappelé que le gouvernement avait augmenté la prime d'activité pour les plus bas salaires.

«J'ai toujours qu'il faudrait faire des efforts», a-t-il dit, précisant qu'il fallait «faire preuve de solidarité entre les entreprises, de solidarité des grandes entreprises vis-à-vis de leurs sous-traitants», et de «solidarité des entreprises des grands distributeurs - qui le font aujourd'hui - vis-à-vis des producteurs français pour avoir des produits agricoles français dans les magasins».

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