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14 mai 2020
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Textile-Habillement : le Covid-19 interrompt la hausse des exportations françaises

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14 mai 2020

Après avoir progressé depuis trois ans, les exportations françaises d'habillement ont chuté de 12% sur la période janvier-mars, à 2,4 milliards d'euros. Les exportations de textile chutent pour leur part de 9% à 1,11 milliard d'euros, là où elles progressaient de 2% l'an passé, selon les chiffres de l'Institut Français de la Mode. Des chiffres qui ne donnent qu'un avant goût de ceux attendus pour le deuxième trimestre.


IFM


"Les statistiques du commerce extérieur ont été fortement impactées par la pandémie du Covid-19", ne peut que constater le directeur de l'Observatoire économique de l'IFM, Gildas Minvielle, contacté par FashionNetwork.com, qui relève parmi les indicateurs que "les exportations d’habillement vers la Chine ont notamment connu une baisse de 21%."

Et l'empire du Milieu n'est que le 11ème client de l'habillement français. Avant lui se succèdent l'Espagne (-15%), l'Italie (-17%), l'Allemagne (-2%), le Royaume Uni (-15%) et la Belgique (-13 %). Sans oublier la Suisse (-11%), Hong Kong (-20%), les Pays Bas (-33%) et le Japon (-10%). Au top 20 des pays clients, les hausses ne concernent que la Corée du Sud, Singapour, et surtout la Russie (+12%).

Du côté des exportations textiles, le tableau n'est plus réjouissant. Si le premier client, l'Allemagne, n'a réduit ses commandes que de 4%, la chute est plus forte ailleurs, comme en Belgique (-13%), Tunisie (-18%), Italie (-16%), Maroc (-19%), Royaume Uni (-25%) ou encore la Roumanie (-12%). Ce qui n'empêche pas quelques hausses notables, comme du côté de la Turquie (+49%) et la République Tchèque (+14%). Tandis que la Chine, troisième client en valeur, a maintenu ses commandes (1%).

Un même impact sur les importations



Les importations n'échappent pas à la contraction des échanges. "La mise en place du confinement au mois de mars et la fermeture des magasins a pesé sur les importations de vêtements, tandis que l’activité a fortement diminué chez les pays fournisseurs, qui n’ont pas toujours été en mesure de livrer leurs commandes", pointe Gildas Minvielle. L'habillement, en hausse de 4% l'an passé, affiche ainsi un recul de 11 % à 4,7 milliards d'euros. Quant au textile, stable l'an passé (+1%), il montre un fléchissement de 4% des importations avec 1,6 milliard d'euros.


IFM



Qu'elles viennent de pays intra ou extra-européens, les importations d'habillement se contractent dans la même proportion : -11%. De loin le premier fournisseur de l'Hexagone, la Chine se contracte de 17% à 1,1 milliard d'euros de marchandises, tandis que son challenger le Bangladesh chute de 15% à 617 millions. Sur la troisième marche, l'Italie recule de 12% à 355 millions d'euros. A cela s'ajoutent les reculs pour la Turquie (-9%), l'Inde (-12%), la Tunisie (-12%), le Maroc (-14%), le Portugal (-21%), ou encore la Roumanie (-20%).

Des pays qui tirent leur épingle du jeu



Mais d'autres pays semblent avoir en revanche tiré parti de la situation. "On remarquera que le Myanmar qui n’a connu que 6 décès (statistiques du 11 mai 2020) liés à la pandémie pour 54 millions d’habitants a continué à exporter des vêtements à un rythme soutenu vers l’Hexagone", note le directeur de l'Observatoire économique. "Les importations françaises d’habillement en provenance du Myanmar ont ainsi bénéficié d’une croissance de 23% au premier trimestre".

Le Vietnam, comme attendu, semble avoir avec succès capté une large partie des commandes rendues impossibles par la mise entre parenthèses de la production chinoise. Le pays affiche ainsi une progression de 4% des exportations d'habillement vers la France sur le trimestre, à 224 millions d'euros. Le Pakistan affiche également l'une des rares hausses, avec +2%.

"Les importations de textile, moins directement impactées par la fermeture des magasins, ont mieux résisté", indique Gildas Minvielle. Celles-ci ont en effet connu une contraction limitée à 4% et 1,5 millions d'euros. On peut même noter que la Chine, premier fournisseur de la France, a renforcé de 2% ses expéditions vers la France, avec 283 millions d'euros. Au milieu des reculs, il apparait néanmoins des hausses du côté des Etats-Unis (+15%) et de la Suisse (+10%).

Ces données donnent un premier aperçu des chiffres à attendre du deuxième trimestre. Entre la relance industrielle progressive des pays d'Asie et la reprise lente de la consommation en Occident, reste à savoir si ces futures statistiques donneront également de premiers signes d'amélioration.

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