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Sonia Rykiel : la date limite de dépôt des offres repoussée au 18 juillet

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1 juil. 2019

La maison Sonia Rykiel et ses administrateurs n'ont pas encore trouvé la bonne formule. Le tribunal de commerce de Paris a décidé lundi de reporter au 18 juillet la limite de dépôt des offres pour la reprise de la maison Sonia Rykiel, placée en redressement judiciaire, afin de « donner toutes ses chances au dossier », selon une source proche du dossier.


Collection été 2019 - Sonia Rykiel


La maison parisienne de prêt-à-porter, en difficulté financière depuis la disparition de sa créatrice emblématique en 2016, avait demandé en avril son placement en redressement judiciaire.

Entre six et sept offres de reprise, dont « deux sérieuses », devaient être présentées lundi devant le tribunal de commerce, mais plusieurs parties - dont les représentants de salariés et les conseils de l'entreprise - ont plaidé pour un report, qui a été accepté. Le tribunal maintient cependant au 25 juillet sa décision finale sur le dossier, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

Si le tribunal de commerce accorde plus de temps que prévu, c'est parce que plusieurs désistements seraient intervenus dans les deux dernières semaines, a appris FashionNetwork.com. Le groupe Etam notamment, dans un premier temps intéressé, aurait finalement renoncé à formuler une offre ce lundi 1er juillet, jour de l'audience.

La justice espère une amélioration des offres restantes dans le temps supplémentaire qui est accordé, et ouvre également avec cette prolongation la possibilité à de nouveaux postulants d'entrer en jeu.

En 2018, la griffe de Saint-Germain-des-Prés a enregistré 35 millions d'euros de ventes, pour une perte nette de 30 millions d'euros. Elle emploie actuellement 133 salariés - dont 14 à l'atelier, cœur de la création.

La marque Sonia Rykiel s'appuie sur un réseau en propre réduit à six boutiques désormais et quatre « outlets » (magasins de déstockage) et réalise un peu plus de 50 % de ses ventes en France.

D'un point de vue stratégique et financier, « deux offres de reprise se détachent du lot », même si elles sont « partielles » et ne reprendraient qu'environ 50 salariés, selon des sources proches du dossier.

L'une est emmenée par Emmanuel Diemoz, l'ancien dirigeant de Balmain « qui est donc déjà dans le business de la mode », et l'autre est formulée par une « grande famille parisienne » qui n'est pas connue dans ce secteur, avait-on précisé à l'AFP la semaine dernière.

En 2012, Sonia Rykiel - une des dernières maisons de mode encore indépendantes en France - avait décidé de céder 80 % de son capital au fonds d'investissement chinois Fung Brands (devenu depuis First Heritage Brands), holding de la famille Fung de Hong Kong, dirigé par le Français Jean-Marc Loubier.

Ce fonds, qui possède aussi la marque belge de maroquinerie de luxe Delvaux et le chausseur Clergerie, était monté à 100 % du capital début 2016. En sept ans, quelque 200 millions d'euros ont été investis dans la marque Sonia Rykiel par ses actionnaires.

Si le tribunal écarte la liquidation judiciaire et donne sa chance à un repreneur, le défi pour les nouveaux propriétaires sera d'arriver à toucher une clientèle plus jeune, de progresser sur les marchés asiatiques et également, d'un point de vue créatif, d'arriver à remettre au goût du jour le « style » Rykiel, mélange de rayures colorées, de pulls moulants et de liberté audacieuse propre à la maison fondée en mai 1968.

Avec AFP

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