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Sao Paulo Fashion Week : hommage à la France et quota de mannequins noirs

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17 juin 2009

SAO PAULO (Brésil), 17 juin 2009 (AFP) - La Sao Paulo Fashion Week, la semaine de la mode la plus prestigieuse d'Amérique du sud, s'ouvrait mercredi 17 juin avec un hommage à la France mais aussi avec une identité brésilienne plus marquée par un quota de mannequins noirs.


Préparation du hall d'entrée de l'immeuble Biennial où se déroule la semaine de la mode, le 16 juin à Sao Paulo - Photo : AFP

Pour sa vingt-septième édition Été 2010, la Sao Paulo Fashion Week (SPFW), parée de bleu-blanc-rouge, devait célébrer l'Année de la France au Brésil avec des expositions et séminaires visant à mieux faire connaître les tendances actuelles de la mode française. Des stylistes comme Chantal Thomass et Barbara Bui devaient notamment venir à Sao Paulo ainsi que de jeunes créateurs de haute-couture.

Baptisé "Passion-Paixao", la SPFW sera également l'occasion de présenter le documentaire "Bonjour Madame", consacré à la franco-brésilienne Bethy Lagardère. L'ancien mannequin a cédé pour une exposition 33 pièces de sa collection personnelle, une des plus importantes au monde, signées Christian Dior, Yves Saint Laurent Givenchy, Balenciaga, Pierre Cardin ou Emmanuel Ungaro.

Cette vingt-septième Fashion Week devait être marquée par un plus grand nombre de mannequins noirs sur les podiums, après que les organisateurs se sont engagés, sous la pression des mannequins et de la justice, à ce que les quarante couturiers qui participent à l'événement embauchent au moins 10 % de modèles noirs, métis ou indiens.

Dans l'édition de janvier dernier, seuls huit des 344 mannequins étaient noirs mais les organisateurs affirment qu'ils "ne font aucune discrimination raciale".

Néanmoins, une consultante de mode, Erika Palomino, a déclaré à l'AFP avoir "toujours été impressionnée par le fait que les podiums brésiliens ne reflétaient pas la diversité raciale" du pays où 49 % de la population est noire ou métisse.


Des mannequins en plastique devant l'immeuble Biennial, le 17 juin 2009 à Sao Paulo, pendant la semaine de la mode - Photo : AFP

Le Brésil est un pays qui, en matière de mode, a toujours suivi les modèles européens, a souligné Mme Palomino pour qui ces quotas "veulent rompre avec cette tendance".

Elle espère ainsi que cette mesure va apporter plus de diversité au marché de la mode.

Mais les mannequins se demandent désormais si elles seront embauchées pour leur qualités ou en raison des quotas.

"Cela va nous ouvrir des portes mais je sais que je vais me demander: c'est parce que je suis belle et que défile bien ou c'est à cause des quotas ?", a déclaré Aline Apolinario.

C'est le français Yves Saint Laurent - né en Algérie en 1936 - qui "fut le premier couturier à avoir placé une femme de couleur noire sur un podium" dans les années 60, a rappelé récemment Robin Fournier, directeur de la communication de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, lors de l'inauguration de l'exposition "Voyages extraordinaires de YSL" à Rio.

Les top modèles noires comme Naomi Campbell, Iman ou Alek Wek ont disparu des podiums au cours des dernières années et ont été remplacées par des mannequins d'Europe de l'Est.

Parmi les célébérités brésiliennes qui défileront cette semaine figurent notamment la très blonde Gisele Bündchen et le jeune Jesus Luz, devenu célèbre après avoir été récemment photographié échangeant un baiser avec Madonna.

Par Anella RETA

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