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17 juin 2022
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San Marina et Minelli vont fermer des boutiques, deux PSE sont annoncés

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17 juin 2022

L'an dernier, San Marina et Minelli, deux anciennes enseignes du groupe Vivarte, s'étaient à nouveau retrouvées sous le même pavillon lorsque l'attelage formé par Stéphane Collaert (déjà propriétaire de San Marina), Laurent Portella et le groupe Log's avait réalisé la reprise de Minelli et de ses 260 magasins. Un rapprochement dans lequel les propriétaires fondent beaucoup d'espoir. Mais qui, a appris FashionNetwork.com, passe par une étape de restructuration de l'organisation et du réseau. Une information que nous confirment la CGT et Stéphane Collaert, qui a présenté le projet aux organisations représentant le personnel début juin.


Les plans concernent une vingtaine de magasins Minelli - FNW/ Archives


Des discussions sur les modalités de mise en place de plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) sont ainsi engagées concernant les réseaux de magasins des deux enseignes. Ainsi, selon la CGT, San Marina pourrait voir se fermer 30 magasins et 22 seraient cédés. Minelli enregistrerait 9 fermetures et envisagerait 11 cessions.

Au total, le syndicat relève que 224 postes pourraient être supprimés. La validation de l'accord et la présentation à la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi) pourrait avoir lieu à l'automne, avec une mise en place du plan jusqu'à fin 2023.

Concrètement, cela signifie la fermeture d'environ un cinquième des succursales françaises de San Marina et environ 10% des boutiques Minelli.

S'il confirme les ordres de grandeur des deux PSE et des projets de fermetures, Stéphane Collaert tempère l'impact social: " Si vous regardez les emplois, ce sont des chiffres bruts. Mais en prenant l'intégralité du réseau, ce ne sera pas le cas. Le temps de réaliser cette évolution, nous arrêtons les recrutements en CDI et signons des CDD. Avec le turn-over naturel des équipes dans le commerce de mode, des postes seront proposés aux salariés des boutiques qui vont fermer dans un magasin proche de leur secteur. Et puis certains magasins cédés pourraient passer en franchise, et le personnel est en général conservé dans ces situations. En parallèle, nous avons validé un budget pour des réouvertures de trois à cinq magasins par an et le développement de la franchise."

Le dirigeant appuie sur le fait que son ambition de faire de cet ensemble constitué des deux marques un acteur majeur et pérenne du secteur est toujours d'actualité. "Sur ces plans de fermetures et cessions, il y a une analyse commune aux deux enseignes, précise Stéphane Collaert. Après ces mois de crise Covid, nous nous devons d'adapter les réseaux car des magasins sont devenus non rentables. Il y a eu une évolution des modes de consommation. Avec le télétravail, certaines zones ont perdu leur trafic... les bailleurs n'ont pas adapté leurs loyers et cela nous demande un taux d'effort trop important. L'autre facteur, c'est que certaines villes et rues se sont appauvries. Donc nous devons nous adapter à l'évolution et parfois relocaliser si la rue a chuté ou si sa proposition commerciale, avec par exemple le développement des commerces de bouche, s'est transformée".

Corners San Marina chez Minelli... et vice versa



Le dirigeant précise que le passage des magasins San Marina au nouveau concept de magasin va reprendre, mais aussi que des corners San Marina dans certains Minelli, ainsi que des corners Minelli dans des boutiques San Marina, vont être testés cette été. Des espaces de 15 à 20 mètres carrés seront ainsi installés dans des boutiques de plus de 120 mètres carrés, dans l'esprit de ce qu'avait fait Minelli il y a quelques saisons en intégrant une proposition Cosmoparis dans certains points de vente.

En parallèle, le groupe va fermer les locaux parisiens de Minelli et un PSE concernant une vingtaine de salariés se met en place, validé par les représentations du personnel. "Nous avons une trentaine de personnes au siège, explique Stéphane Collaert, à qui nous avons proposé de rejoindre la structure SMC Services qui est installée, avec San Marina, dans le sud de la France. Nous remettons en fait en place une organisation qui était effective avec Vivarte. Mais une majorité de salariés ne va pas nous suivre, c'est pourquoi nous mettons ce plan sur pied. Et nous allons recruter une vingtaine de personnes dans les Bouches-du-Rhône".

Le dirigeant estime que pour son exercice 2021/22, qui se clôture en septembre, les ventes des enseignes se situeront encore à un niveau inférieur de 5% à 10% dans chaque magasin par rapport à l'activité 2018/19. Son chiffre d'affaires devrait donc être en deça des 250 millions d'euros annoncés pour le cumul des deux sociétés lors de la reprise, malgré le développement de l'e-commerce et de l'activité sur des places de marché à l'étranger. Les décisions de resserrement du réseau de boutiques doit permettre d'améliorer significativement la rentabilité de l'ensemble à partir de l'exercice 2022/23.

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