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29 janv. 2020
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Salons homme à Paris : Welcome monte en puissance, Tranoï va revoir sa copie

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29 janv. 2020

La pression était forte avant le démarrage des salons de mode masculine de janvier à Paris. Les conséquences des mouvements de grève dans les transports figuraient parmi les principaux facteurs anxiogènes pour les acheteurs français et internationaux. Au final, le bilan de ces salons apparaît hétérogène.


Le Man Woman au Pavillon Cambon - C.D


Ainsi, les organisateurs du Man et Man/Woman, le pavillon mixte, ont été très satisfaits de cette édition d’hiver à Paris. Avec 170 marques sur trois lieux, un record, ils évoquent même une fréquentation en hausse qui n’aurait donc pas été touchée par la grève dans les transports. Néanmoins, le dernier jour sur le salon, le retour des marques semblait plus pondéré que celui des organisateurs. Le clivage pouvait notamment se manifester selon la localisation des exposants.

En effet, le rez-de-chaussée du Pavillon Vendôme apparaît comme the place to be, tandis que le niveau - 1 de ce Pavillon et le Pavillon d’Evreux ont, selon plusieurs marques interrogées, connu un trafic moindre même s’il existe toujours des exceptions incarnées par certaines success story. Chez Le Mont Saint-Michel, Homecore, Reception, Nanamica ou Armor Lux, cette édition s’est avérée positive.

Pour d’autres tels que La Panoplie, Verlan, Manifattura Ceccarelli ou Rave Skateboards, le trafic a été en deça des attentes : "Je sais que plusieurs de mes clients, des détaillants français, ont renoncé à venir à Paris. Même s’ils savaient qu’ils pouvaient arriver jusqu’au salon, ils redoutaient que ce ne soit trop compliqué de circuler entre deux rendez-vous et même de quitter Paris ensuite", expliquait David Hanguehard, agent de Manifattura Ceccarelli.


Tranoï Bourse - DR


Sur le Tranoï, l’heure était à la réflexion et à l’analyse. Une fois n’est pas coutume dans le monde des salons, les organisateurs n’ont pas usé de la langue de bois pour faire leur bilan. "Nous n’allons pas faire semblant. Le bilan n’est pas bon. Il n’y a pas eu assez de business sur le salon. La grève dans les transports et les manifs, Gilets jaunes samedi et anti-PMA dimanche, ne nous ont pas aidés mais ce n’est pas la seule explication. Nous devons voir comment nous pouvons réanimer ou plutôt révolutionner le format salon qui est en perte de vitesse dans sa version classique", indique Boris Provost, nommé président de Tranoï en septembre.

Les organisateurs de ce salon reconnaissent donc que la fréquentation et les commandes ou pré-commandes n’ont pas été suffisantes à la Bourse. En revanche, ils notent un doublement du visitorat à l’espace Richelieu, (format showroom à la durée plus longue) avec l’offre femme et, entre autres, un London Showroom qui a enchainé les rendez-vous. Ceci rejoint le bilan de Man / Woman qui estime aussi que la présence des pré-collections pour la femme répond à un "vrai besoin du marché".


Welcome Edition, toujours dans l'espace du XIe arrondissement, plus étendu cette fois-ci - C.D


L'outsider Welcome Edition entamait sa troisième année sur le sol parisien. Pour la première fois, cet événement organisé par un showroom multimarque anglais a reçu cette saison le statut de salon professionnel par le Défi. Cela permet notamment à des marques françaises de voir leur participation subventionnée par l'organisme de soutien de la mode française.

Pour cette édition, ce salon n’avait jamais accueilli autant de marques : 90 réparties en quatre espaces. Malgré sa localisation un peu excentrée, à douze minutes à pied de la place de la République, non loin de Belleville, ce salon a su attirer un trafic de visiteurs réguliers.

Difficile à définir, son offre se répartit entre ses marques à héritage (Barbour, Filson, Gloverall, Pendleton, Sebago), ses petits labels avec un sourcing transparent (Heimat, Outland, Benzak Denim, Patapaca) et quelques noms pouvant cocher différentes cases. Dans les allées de Welcome, les responsables étaient unanimes pour louer la qualité de la fréquentation, l’ambiance et les services proposés par le salon. "C’est comme un salon d’agents qui reste à taille humaine, abordable avec des organisateurs aux petits soins", a justement indiqué un agent français.

Outre les cafés de spécialité offerts aux marques comme aux visiteurs à l’extérieur, ce salon partage le planning de visites des acheteurs et leurs coordonnées afin de mutualiser les contacts. Une transparence et une mutualisation saluées par les exposants.
 

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