Publié le
28 mars 2014
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Primark: après l'accueil chaleureux, quelles conséquences possibles ?

Publié le
28 mars 2014

La marque à bas prix inaugurait ce 28 mars au matin sa troisième adresse française, et surtout première adresse francilienne, au sein d’un centre commercial O’Parinor en phase de modernisation.

Comme à la Toison d’Or à Dijon et à Grand Littoral à Marseille, la fréquentation de l’espace commercial va, sauf surprise, connaitre une affluence renforcée par cette locomotive de poids. Posant la question de son impact sur les enseignes déjà en place.

Une partie de la file d'attente devant le Primark d'O'Parinor


Car, face à une enseigne d’habillement aux prix de vente impossibles à suivre, se pose en effet la question de l’impact réel d’un Primark. Du côté des promoteurs, comme de l’enseigne elle-même, on indique que la fréquentation générée par la marque ne peut que se sentir positivement sur les enseignes voisines. Et pourtant, pour des enseignes du même secteur, rien n’est moins sûr. Peu de professionnels se risquent ainsi à évaluer le résultat d’une confrontation entre Primark et des enseignes comme C&A, New Look, NewYorker, Mim ou Jennyfer.

La question se pose d’autant plus sur des marchés bien spécifiques comme l’enfant. Dans ses déploiements tricolores, Primark accorde à cette offre une exposition renforcée par rapport à ses adresses britanniques.

A Aulnay-sous-Bois, face aux tarifs quasi-symboliques de la marque irlandaise, difficile de tabler sérieusement sur un impact positif pour les enseignes voisines, comme Du Pareil au Même, la Compagnie de Petits, Orchestra ou Okaïdi/Obaïdi.

Conscients du problème, les différents promoteurs commerciaux sont ainsi en quête d’un difficile équilibre, Primark mettant à rude épreuve des écosystèmes existants, où la concurrence était déjà rude.

Si la question reste discrètement évoquée par les professionnels, c’est du terrain politique qu’elle est montée le plus clairement. "Primark ne risque-t-il pas de détruire des emplois dans le secteur de l’habillement, secteur, comme chacun le sait, en très grande difficulté ?", s’interrogeait ainsi le candidat UMP à la mairie de Dijon, Alain Houpert. "Au moment où la grande distribution de l’habillement est déjà saturée (…), combien de petits commerces au centre-ville comme à la Toison d’Or vont disparaître dans les prochaines années ?".

Par-delà la question de l’impact réel de l’arrivée de Primark dans un environnement commercial, ou même la polémique récurrente sur ses conditions de fabrication, se pose à plus long terme son effet en France sur la perception des prix.

Les fédérations de l’habillement et notamment la FNH, des détaillants indépendants, se plaignent depuis plusieurs saisons que les acheteurs ont perdu toute notion des prix, via la multiplication des promotions et l’usage des soldes flottants.

Avec ses jeans à 15 euros et hauts à 5 euros, la question est de savoir si Primark viendra renforcer ou non la perte des repères tarifaires d’une clientèle déjà accro aux prix barrés.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com