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2 juil. 2021
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Pitti 100 insuffle une nouvelle énergie au marché

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2 juil. 2021

Le bilan du Pitti Uomo ? "Très bien! Mieux que prévu, que ce soit en termes de présences, d’état d’âme et de clientèle internationale", claironne Raffaele Napoleone. Le patron de la manifestation se montre franchement soulagé au dernier jour de la manifestation qui, au-delà du salon masculin, a accueilli aussi les Pitti Bimbo et Filati, dédiés à l’enfant et aux fils. Revenir au format physique dès cette saison estivale était un pari. L’affluence et l’ambiance semblent avoir donné raison aux organisateurs florentins.


La 100e édition du Pitti s'achève sur un bilan positif - Pitti Immagine


Réduit à trois jours contre quatre et n’accueillant qu’un tiers de ses exposants habituels (près de 400 contre 1.200), le salon masculin italien, présentant les collections du printemps-été 2022, ne pouvait prétendre à un miracle. "Cela a été une édition en sourdine, mais elle reste toujours un événement majeur, sans cesse sous les projecteurs. C’est un début. L’important était de retrouver les acteurs du secteur, le reste viendra", glisse Antonio Carnevale, le patron du groupe Twentyone.

Selon les premières estimations publiées par Pitti Immagine vendredi soir, Pitti Filati a attiré 1.700 acheteurs et acteurs du secteur, tandis que Pitti Uomo et Pitti Bimbo comptabilisent 6.000 visiteurs dont 4.000 acheteurs, parmi lesquels un peu moins de 30% issus de l'étranger. Au-delà de l'Europe (Allemagne, France, Suisse, Espagne, Autriche, Hollande, Belgique, Russie, Pologne, Grèce et Portugal), d'autres pays comme Canada et Turquie étaient présents. Plus de 700 journalistes, dont 300 internationaux, se sont accrédités.

"Cela valait la peine de venir, au moins pour recommencer à rencontrer de visu tous les collaborateurs, tous les agents, toucher les échantillons, se parler, partager", expose le commercial d’Artcrafts International, qui distribue entre autres Crocs en Italie. Il exprime le même sentiment perçu par le plus grand nombre au sein de la Fortezza da Basso, accueillant l'événement. Beaucoup soulignent une moindre présence des acheteurs internationaux et un dernier jour très plat, alors que la première journée et surtout la deuxième ont drainé une belle affluence.

Les marques présentes pour la première fois au Pitti ont notamment pu "semer une série de contacts très intéressants", comme le résume Gianluca Brozzetti, qui a lancé en 2017 avec son fils, la marque de maillots de bain masculins Broz & Broz. Dans un contexte plus aéré et décontracté, avec des stands spacieux et particulièrement soignés, certains contacts se sont noués plus aisément. Ainsi une petite start-up de sneakers a pu se faire remarquer par une grande maison. Des marques créateurs émergentes ont bénéficié d'une majeure attention de la presse.


Certains ont engrangé les commandes aux Pitti - Pitti Immagine


"En fait, il n’y avait pas la frénésie habituelle. Nous avons eu du coup des visites qualitatives, qui ne se seraient pas faites en temps normal", note le fondateur de la marque française Jagvi, Pierre-Yves Bomey. "C’est beaucoup plus aéré et les gens ont plus de temps, car il y a moins de marques. Des contacts intéressants, donc, mais trop peu", poursuit-il.

Pour les marques, qui comptaient sur le Pitti pour relancer les affaires, la déception est grande, en revanche. "En termes de fréquentation, on n'a jamais vu ça ! En ce dernier jour de vendredi, c’est le désert. On a vraiment eu très peu de clients et pratiquement pas vu les étrangers", déplore-t-on chez Kleman, le label de chaussures 100% made in France. "Il est vrai qu’on n’était pas sorti depuis un an. Il fallait ça pour reprendre la température, remettre de l’énergie", conviennent-ils.

Non sans orgueil, Raffaele Napoleone nous fait noter que des entreprises, qui avaient dit non au salon dans un premier temps, ont fini par faire de belles commandes, y compris avec de nouveaux clients. "Nous avons eu des acheteurs de pays qu’on n’attendait pas. Toutes les enseignes américaines les plus importantes étaient là. L’esprit était très positif en général. Certains exposants ont vraiment bien travaillé. Cela n’a pas été un salon uniquement orienté sur la communication. Il y a eu aussi du business", souligne-t-il, en concluant :"Nous avons voulu donner un signal de confiance et d’optimisme pour le futur".

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