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Ansa
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Sonia BROYART
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27 mai 2019
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Pierpaolo Piccioli (Valentino) : “La mode est un film intérieur”

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Ansa
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Sonia BROYART
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27 mai 2019

Pierpaolo Piccioli, directeur artistique de la maison Valentino​, est passionné de cinéma. Il était au festival de Cannes pour accompagner The Staggering Girl, de Luca Guadagnino, à la Quinzaine des Réalisateurs. Voici ce qu’il nous a confié sur son rapport avec le cinéma. « Les défilés sont un peu de cinéma, avec le choix des vêtements, des modèles qui doivent les interpréter, des musiques, de la scénographie, mais, pour moi en particulier, les vêtements doivent raconter un monde et le plus personnel possible. La mode est un film intérieur », dit-il à l'Ansa.


Le directeur artistique de Valentino, Pierpaolo Piccioli - @valentino


Cinéma et haute couture, une histoire intime entre Rome et New York sur le rapport entre une mère âgée et sa fille de la haute bourgeoisie, dans un décor de fable, de luxe, de froissements de soie et d’éclat de couleurs. Luca Guadagnino (Call me by your name, Suspiria) fait ses débuts au festival de Cannes avec un moyen-métrage à la Quinzaine des Réalisateurs (« pour un amateur de nouvelle vague, ça me semble le top », dit-il) né de la rencontre avec le créateur Pierpaolo Piccioli. Au casting Julienne Moore, Marthe Keller, Alba Rohrwacher et tout autant protagoniste : une robe déclinée dans les formes sophistiquées de quatre collections haute couture.

Le projet « est né de la rencontre, de l’amitié et de l’admiration pour le travail de Pierpaolo Piccioli », raconte Luca Guadagnino aux prises avec sa première série TV avec HBO et Sky, We Are Who We Are, qu’il tournera cet été en Italie. « Le travail de Pierpaolo Piccioli est une grande inspiration pour moi, sa mode est délicieusement narrative, ses défilés ne sont pas des expositions de vêtements, mais des parcours internes », poursuit le réalisateur à Cannes, qui nourrit une passion incontestable pour l’univers de la mode.

A ses cotés, Pierpaolo Piccioli ajoute : « L’histoire de The Staggering Girl est très personnelle, elle reflète ce qu’est mon travail, un flux de conscience où tout se mêle et où la force de l'image est plus puissante que la narration elle-même ».

Le moyen-métrage, avec une bande originale composée par le vainqueur d’un Oscar Ryuichi Sakamoto et produit par Valentino SpA, Ibla Film, Frenesy Film, Rai Cinema et en collaboration avec Rai Com, serait aussi quelque chose d’innovant sur le plan marketing d’une marque d’excellence comme Valentino ? « Les grandes marques », répond Pierpaolo Piccioli, parmi les personnalités les plus influentes de l’année selon une liste récemment publiée par le Time et vainqueur du « Best Designer 2018 » aux British Fashion Awards, « sont authentiques seulement lorsqu’elles naissent d’un désir personnel, de véritables instincts, sinon ce ne sont que des marques ». « Dans le film, il y a quatre collections haute couture qui font partie de la même esthétique de Valentino qui est aujourd’hui synonyme d’inclusivité et de femmes différentes ; l’esthétique n’est pas une fin en soi, mais une émotion. J’ai toujours aimé le cinéma et je rêvais de devenir réalisateur. Quand j’ai découvert la mode et son pouvoir de narration, j’ai décidé de devenir créateur. Cela a été pour moi l'évolution naturelle d’un rêve. »