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1 oct. 2022
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Paris: envie de voyage avec Leonard, Christian Wijnants, Giambattista Valli et Issey Miyake

Publié le
1 oct. 2022

L’appel du large a nettement retentit sur les podiums parisiens, en cette première véritable Semaine de la mode du prêt-à-porter féminin post-Covid. Pour le printemps-été 2023, plus d’un créateur a exalté son désir de contrées lointaines. C’était notamment le cas, vendredi, de Leonard Paris, qui nous a plongé dans un lagon caribéen, de Giambattista Valli avec une virée en Inde ou encore de Christian Wijnants et sa collection sous forme de promenade en bord de mer. De son côté, la maison Issey Miyake a rendu un touchant hommage à son fondateur, décédé en août.
 

Issey Myake, printemps-été 2023 - PixelFormula


Grand moment d’émotion, en effet, lors du show de la maison japonaise, lorsque dans l’obscurité d’un grand hangar a été projeté sur les murs le portrait en noir et blanc du couturier décédé en août au Japon à l'âge de 84 ans, avec celte phrase écrite de sa main: "Je crois qu’il y a de l’espoir dans le design". L’espace immense juste éclairé par une pleine lune et quelques grandes sculptures couvertes d’un drap blanc a accueilli ensuite dans la sobriété un défilé délicat et poétique sur les notes discrètes d’un piano à queue.
 
Les premiers looks minimalistes en blanc et noir apparaissent dans une lumière blanche. Les pans d’étoffe sont comme posés sur le corps. Pincés sur un flanc, dénudant une épaule, ils drapent la silhouette d’un simple geste. Après cette parenthèse, le show reprend son cours dans une salle plongée dans la pénombre, où explosent les couleurs dans des pièces monochromes. Le jaune lime de l’imperméable carruré et de la robe drapée en spirale autour du corps, le rouge de cette autre robe en jersey plissé dégoulinante, le rose d’une tunique aux lignes ondulées, le mauve de ce fourreau en tricot tubulaire ou encore le vert pré cde es robes  et manches en maille ondulées.

Le créateur Satoshi Kondo façonne, pétrit, modèle comme un sculpteur. Des tricots se hérissent de pointes, sur les flancs, les bras et le buste prenant la forme d’étranges animaux. De superbes mailles révèlent des textures en 3D comme des broderies. Les maxi vestes capes ou ponchos prennent des allures de cocon. Une robe tricotée blanche dévoile dans son dos une ombre noire. Le show se termine par la chorégraphie épurée de la compagnie "I could never be a dancer" dans un ultime moment d’émotion suspendu.
 

Leonard Paris, printemps-été 2023 - PixelFormula


Nouveau chapitre chez Leonard Paris avec le tout premier défilé de Georg Lux. L’ambiance était électrique vendredi matin chez la maison parisienne, qui a été cédée l’été dernier par la famille fondatrice Tribouillard au groupe japonais Sankyo Seiko, avec au premier rang son directeur général Akira Inoue. Le directeur créatif s’inspire pour l’occasion de la période faste de Leonard, lorsque la griffe habillait la jet-set dans les années 1970 et imagine une virée aux Caraïbes.
 
Il nous plonge dans le décor ensoleillé de l’île Moustique, fréquentée à l’époque par la princesse Margaret avec une faune de mondains et d’artistes, ressuscitant des motifs Leonard des Seventies, via de grandes fleurs tropicales et des feuillages bleutés, qui se déploient dans une palette aquatique, égayée aussi par des tonalités vitaminées de rose, orange et jaune solaire, dans une série de petites robes structurées et de maxi modèles vaporeux.
 
Caftans, boubous, robes de gitane, mais aussi pantalons de pirate à larges volants et tailleurs minijupe… Sans oublier cette tunique en macramé turquoise à longues franges parsemée de pampilles dorées, tels les poissons pris dans le filet du pêcheur. Tout flotte et respire l’insouciance estivale. Juchées sur des sandales à plateforme, ou cheminant pieds nus une paire d’espadrilles à la main, protégées par de volumineux chapeaux de plage, les mannequins font cliqueter une enfilade de bracelets colorés à leur bras, ornant leurs oreilles de grandes anémones de mer.
 
Pour la première fois, la maison introduit le denim dans quelques pièces imprimées ou grattées à l’aiguille reprenant en relief les motifs de la saison. Autre nouveauté, l’apparition de trois looks masculins dans un esprit chic décontracté.


Christian Wijnants, printemps-été 2023 - ph Dominique Muret

 
Même envie de chaleur et de nonchalance chez Christian Wijnants, qui rêve de plages dorées. Lunettes de soleil, en sandales ou claquettes, quelques grains de sable encore collés sur le visage, les mannequins remontent de la plage dans de longues tuniques ou caftans à capuche fluctuants aux couleurs de coucher du soleil (jaune, orange, mauve) parées d’une guirlande de tissu façon collier de fleurs.
 
"Après la pandémie, j’avais cette forte envie d’exotisme et de voyage", nous confie le créateur en coulisse. «"’ai voulu célébrer la saison de l’été sous forme d’une fin de journée à la plage. Il y a de la fraîcheur et beaucoup de couleurs pour un message positif et optimiste", glisse-t-il.
 
Sa garde-robe aérienne fait la part belle aux soies lavées, au lin, au denim décoloré ainsi qu’aux matières froissées à travers des pantalons amples, des chemises impalpables, des robes longues retenues par de simples nœuds, des tops en macramé, des impers et bermudas larges ultra light. Les robes en coton blanc sont enrichies de broderies au crochet.
 

Giambattista Valli, printemps-été 2023 - PixelFormula


Pour son retour physique sur les podiums, Giambattista Valli s’envole lui aussi pour une destination exotique. Il nous emmène en Inde, plus précisément à Jaipur dans le Rajasthan, au pays des maharajas, avec des femmes richement vêtues coiffés d’un turban et parées de mille joyaux, le regard caché par des lunettes de star.

Des tenues simulent en dentelle l’effet du cannage des chaises en osier Thonet, des roses s’emparent de robes de bal vaporeuses ou grimpent le long des tenues tranârentes en organza, les ensembles pantalon-brassière se déclinent en dentelle rose.

La collection brille de mille feux. Des pieds, avec des spartiates aux lacets dorés incrustés de perles, jusqu’au front illuminé par un diamant, à la manière du "Bindi" indien. Les tenues croulent sous les cristaux et les dorures. Les reflets dorés embrasent des robes de princesse en tulle ou mousseline. Des pendentifs importants étincèlent aux oreilles.

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