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14 févr. 2023
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OTB bondit en 2022 tiré par le luxe

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14 févr. 2023

OTB termine 2022 sur les chapeaux de roues, en particulier grâce à la belle performance de ses maisons de luxe. Une division qui s’est renforcée avec l’acquisition en 2021 de Jil Sander. Le groupe de mode italien qui, au-delà de sa marque de jeans Diesel, détient aussi Maison Margiela, Marni et Viktor & Rolf, a réalisé l'an dernier un chiffre d’affaires de 1,743 milliard d’euros, en hausse de 14% par rapport à 2021. Le chiffre d’affaires net, c’est-à-dire hors royalties et autres revenus, s’élève quant à lui à 1,63 milliard d’euros (+12%).


Marni, qui vient de défiler au Japon, a vu ses ventes fuser de 29% en 2022 - © ImaxTree


Les ventes du pôle luxe ont notamment bondi de 32% sur un an et de 103% par rapport à 2019, année pré-pandémie, indique la société à l’occasion de la publication de ses résultats annuels, sans préciser le chiffre d’affaires de cette unité. Elle souligne néanmoins la performance de Marni, dont les ventes ont grimpé de 29%, avec Francesco Risso aux commandes du style depuis 2016. Succédant à la fondatrice de la griffe Consuelo Castiglioni, il est parvenu à redynamiser la maison en rajeunissant notamment sa clientèle avec une créativité et une communication inventives et surtout des défilés originaux très suivis, qui ont assumé depuis deux saisons un format nomade, de New York à Tokyo.

Maison Margiela, qui peut compter depuis 2014 sur un directeur artistique du calibre de John Galliano, reste la griffe la plus importante en termes de ventes pour cette division luxe, avec une hausse de son chiffre d’affaires de 24% par rapport à 2021. A ce titre, elle vient d’emménager dans un nouveau siège plus ample, place des Etats-Unis à Paris. Enfin, concernant Jil Sander, la griffe allemande pilotée par Lucie et Luke Meier qui a réalisé sa première année complète au sein d’OTB en 2022, elle est également en forte progression (+61% par rapport à 2021, où elle avait consolidé neuf mois dans le groupe).

Investissements dans Diesel



La société ne donne aucun chiffre, en revanche, sur sa marque phare, Diesel, emmenée depuis 2020 par le créateur belge Glenn Martens, elle poursuit son repositionnement dans un segment qu’elle qualifie "d’alternatif au luxe" à travers "de très importants investissements dans le produit, la communication et le renouvellement de l’image de ses magasins". Visant davantage le segment haut de gamme, en tant que marque informelle de luxe, le jeaneur a lancé une rationalisation de sa distribution, qui a porté à une réduction de 400 millions d'euros de ventes ces dernières années. Le label, qui est privée de directeur général depuis le départ récent d’Eraldo Poletto, a fait son entrée notamment dans le top 10 des marques les plus demandées du Lyst Index 2022, tandis que son nouveau modèle de sac 1DR est régulièrement en rupture de stock, souligne l’entreprise dans un communiqué.

Le groupe détient également Brave Kid spécialisée dans la mode enfant et la société de production et distribution Staff International, en charge de ses maisons de luxe, qui gère aussi des marques en licence, telles Dsquared2, et a repris notamment en interne la réalisation des collections de Jil Sander. Le groupe a pris aussi en 2019 une participation minoritaire dans le label de denim de luxe californien Amiri, dont elle gère en exclusivité la distribution en Asie-Pacifique et au Japon.

En 2022, OTB a poursuivi ses investissements. Ils se sont élevés à 81 millions d’euros (+71% par rapport à 2021) et ont touché en particulier le réseau de distribution avec 73 nouvelles ouvertures de magasins dans les marchés clés, tels Chine, Corée du Sud et États-Unis. La société a aussi investi dans l’innovation digitale à travers sa division BVX, tout en réorganisant la structure industrielle de Staff International autour de quatre nouvelles unités: Activités Prêt-à-porter, Activités Chaussures et Sacs, Logistique et Licences. Des efforts qui ne l’ont pas empêchée de renforcer sa trésorerie nette, s'élevant à 293 millions d’euros.  
 

Maison Margiela constitue la locomotive du pôle luxe d'OTB - © ImaxTree


Dans ce contexte, la holding de Renzo Rosso a vu sa profitabilité s’améliorer de manière significative. En 2022, elle a dégagé un bénéfice net de 105 millions d’euros "progressant de 44 millions par rapport au bénéfice de 2021 si l’on ne tient pas compte des éléments non-récurrents", précise-t-elle dans son communiqué. Elle a enregistré un résultat brut d’exploitation (Ebitda) de 314 millions d’euros en hausse de 22% en excluant les éléments non récurrents. Le résultat net d’exploitation (Ebit) atteignant 134 millions d’euros (+42%).

L'Asie, stratégique


 
Du point de vue géographique, l’Asie-Pacifique se confirme comme une région stratégique. Le Japon reste l’un de ses débouchés les plus importants avec près de 25% du chiffre d’affaires total du groupe. La Chine également, où OTB a renforcé sa présence, inaugurant l’an dernier à Shanghai son plus grand magasin au monde au sein du centre commercial JC Plaza. Enfin, depuis l’ouverture de sa filiale en 2921 en Corée du Sud, quinze nouveaux points de vente ont été implantés dans ce pays. Au-delà de l’Asie, OTB a enregistré aussi ses meilleures performances en Amérique du Nord, où elle s’est consolidée avec treize nouvelles boutiques.

Outre cette présence accrue dans les régions à plus haut potentiel comme l’Asie et les Etats-Unis, la société a renforcé ses liens avec ses fournisseurs créant "un écosystème efficient et de solides bases productives pour nos marques", souligne le directeur général Ubaldo Minelli, en évoquant aussi "le lancement de projets d’innovation de notre plateforme logistique avec des investissements importants pour l’automation de nos dépôts et la création de synergies indispensables pour la croissance de nos marques".

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