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Mode à Paris: la "gifle joyeuse" de Berluti

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9 juil. 2020

 "On a besoin d'être giflé. Mais joyeusement", assure Kris Van Assche. En l'absence de défilés que "rien ne peut remplacer", le créateur de Berluti a conçu une collection haute en couleurs avec un céramiste américain atypique.


Berlutti



Le styliste belge et l'artiste Brian Rochefort dialoguent depuis leurs ateliers à Paris et à Los Angeles, dans une vidéo de présentation de la collection homme de Berluti, diffusée jeudi, au premier jour de la Fashion week masculine virtuelle à Paris.

"Brian est un enfant terrible de la céramique, sa façon de travailler la matière n'est pas conventionnelle. Il y a une accumulation de couches de couleurs et de textures. Ce n'est pas contraire à la façon dont on travaille la patine", marque de fabrique de la maison du luxe française fondée en 1895, explique à l'AFP Kris Van Assche.

Le créateur collectionne d'ailleurs les céramiques et possède des oeuvres de l'Américain. Brian Rochefort explique dans le film que sa façon de travailler "est une sorte de gifle à ceux le font traditionnellement" et le fait que les gens sont réceptifs à ces oeuvres "sauvages" en dit long sur l'époque.

 Le "strict essentiel"



Sur des chemises Berluti, le travail du céramiste est réinterprété de façon "photographique" avec l'impression de motifs sur de la soie, dans une maille de façon plus artisanale, grâce à la combinaison de fils de soie, de coton, de laine et de nylon qui crée un effet 3D. Dans des chaussures, des détails des oeuvres sont reproduits dans la technique de la patine, "avec du pinceau. C'est un travail de fou, on est dans l'artisanat total", explique Kris Van Assche. Des sacs et des blouson en cuir reprennent certaines couleurs.

Dans le contexte de la crise sanitaire dans un monde de plus en plus "virtuel" tout comme cette Fashion week, le fait main et toute touche humaine sont plus que jamais d'actualité, estime Kris Van Assche. "J'aime voir les artistes qui se salissent les mains. C'est pareil pour les gens qui font de la patine, le tailleur qui monte une épaule (...) Dans un monde digital, c'est ce côté vrai qui va faire la différence", souligne-t-il.


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Après le confinement, la collection est réduite comme chez les autres marques. "Pour la première fois de toute ma carrière, je ne suis pas prêt, parce que les usines, les fabricants, n'ont ouvert qu'il y a quelques semaines". Et les "boutiques qui ont été fermées pendant plusieurs mois n'ont pas le même besoin, il y a moins de place physiquement. On ne peut pas être aveugle à cela". Par conséquent, il a rétréci la collection "au strict essentiel".

"Vivement les défilés"



"C'est un peu frustrant, mais ce n'est pas non plus inintéressant. Dans une démarche artistique, c'est finalement pas mal".
Cette collection viendra compléter une autre qu'il a entamée avant le confinement, composée de basiques, "parfaites pour aller avec ces pièces créatives".

Le choix de montrer dans le film peu de looks, mais surtout "le work in progress" permet d'expliquer les choses qu'on ne voit pas dans les défilés. Mais le film "ne remplace aucunement l'émotion" de ces derniers "avec des gens vivants", dit-il.
Celui qui dit travailler "non stop depuis 22 ans et être "un grand défenseur des défilés traditionnels" reste insensible aux appels de certains confrères à repenser les rythmes des Fashion weeks.

"Contraitement au mass market, le luxe c'est l'histoire, l'émotion et tout cela est transmis dans des défilés qui vont terriblement me manquer, là, même si je suis très fier de ce petit documentaire". "Dès qu'on pourra, j'espère bien retrouver le rythme des défilés".

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