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Marionnaud : menaces de sanctions pour cause de comptes truqués en 2002-2003

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AFP
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13 oct. 2005

L'Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé l'ouverture d'une procédure de sanctions contre "plusieurs personnes" dans le dossier du distributeur Marionnaud, après la révélation par la presse d'un rapport qui accuse les anciens dirigeants du groupe d'avoir truqué les comptes de 2002 et 2003.


Boutique Marionnaud rue de Rivoli à Paris - Photo : Emilie Kremer

"Nous confirmons l'ouverture d'une procédure de sanctions contre plusieurs personnes suite à l'enquête" menée depuis plusieurs mois sur les comptes du distributeur de parfums, a indiqué une porte-parole de l'AMF, sans préciser l'identité des personnes visées. "C'est une procédure contradictoire qui prend habituellement plusieurs mois", a-t-elle ajouté.

Marionnaud a été racheté en février par le groupe chinois AS Watson, mais le 12 septembre, le repreneur a renvoyé le fondateur et ex-PDG Marcel Frydman ainsi que ses deux fils Gérald et Jean-Pierre, qui avaient jusque là conservé des postes à la direction du groupe.

Le quotidien Les Echos a dévoilé jeudi un rapport de l'AMF qui accuse Marionnaud d'avoir truqué ses comptes des années 2002 et 2003 et accable les anciens dirigeants du groupe. L'AMF n'a pas démenti.

Selon les Echos, le rapport de l'AMF conclut que les comptes, les bilans et toute la communication financière portant sur 2002 et 2003 étaient "faux", "inexacts et trompeurs", et ont été l'objet d'une "fraude avérée" par la direction sans que les commissaires aux comptes ne réagissent vraiment.

Selon le journal, l'AMF va maintenant entendre la défense des parties mises en cause, à savoir la société Marionnaud, Marcel Frydman, son fils Gérald, ancien directeur général chargé des finances, le cabinet d'audit KPMG, la Compagnie fiduciaire de révision comptable, Cofirec, ainsi que leurs associés.

Elle pourra ensuite prendre des sanctions et devrait parallèlement transmettre le dossier à la justice, toujours selon les Echos alors que plusieurs plaintes ont été déposées par des actionnaires s'estimant lésés par la communication financière du groupe.

"Je me réjouis que ces informations soient arrivées au public si rapidement", a indiqué à l'AFP Fabrice Rémon, associé du cabinet Deminor, qui représente actuellement 120 actionnaires et anciens actionnaires de Marionnaud.

Ceux-ci ont assigné en juin la société devant le tribunal de commerce de Créteil pour "obtenir réparation de leur préjudice" après avoir été selon eux floués par des révisions défavorables des comptes.

Nous avons "toujours été convaincus de la présentation erronée des bilans de Marionnaud et de la divulgation de fausses informations ayant influencé le cours de Bourse", a affirmé de son côté dans un communiqué l'Association des petits porteurs actifs (Appac), qui a déposé plainte contre X en mars sur l'information financière de Marionnaud entre 2002 et 2004.

"L'AMF est encore plus dure que nous. On n'en est qu'au début. Maintenant, on va aller plus loin, et demander au juge la mise en examen de Marionnaud. Les actionnaires veulent une indemnisation, c'est à la justice d'évaluer notre préjudice", a souligné à l'AFP Didier Cornardeau, président de l'Appac.

L'Appac exige également "des mesures préventives, pouvant aller jusqu'à la détention" contre les anciens dirigeants de Marionnaud, "pour éviter qu'ils ne renouvellent ce comportement dans d'autres sociétés".

Les Echos affirment aussi que Marcel Frydman veut se relancer dans les affaires et s'intéresse à la chaîne de bijoux Agatha.

Le gendarme de la Bourse française avait ouvert une enquête sur Marionnaud en janvier dernier, après que le groupe eût admis des erreurs comptables de près de 100 millions d'euros sur ses comptes du premier semestre 2004.

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