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10 avr. 2014
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Made in France Première Vision: quelles conditions pour la réussite du made in France ?

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10 avr. 2014

La conférence du salon Made in France Première Vision sur l'avenir du... made in France réunissait Laurent Vandenbor, délégué général du groupement professionnel Mode Grand Ouest (JC Confection, Léthu Régence, Céline Robert Chapeaux…), Jacques-Martin Lalande, sous-traitant FIM qui confectionne manteaux et chemises pour le haut de gamme et vice-président de l’Association Pro France (pour le soutien et la promotion des achats français), Daniel Juvin, président de Grandis, spécialiste de la confection luxe pour femmes, Gilles Attaf, président de Smuggler, la créatrice Agnès b. et Tony Herblot, Président de Mode Grand Ouest (groupement représentant façonniers, créateurs, fabricants de textile…).

Les participants à la table ronde sur l'avenir du made in France


Après un état des lieux rapide du marché du made in France, soit 200 PME concernées, 10 000 salariés et 460 millions d’euros de chiffre d’affaires global, les principaux invités ont évoqué, tour à tour, réflexions et pistes relatives au futur du made in France.

Parmi elles le regroupement de compétences. "La grave crise du secteur en 2008, expliquait Laurent Vandenbor ayant entraîné plus de 50 % de retrait des commandes, la prise de conscience de s’associer et se regrouper autour d’un socle commun de compétences, a été évidente. Le devenir du made in France dépend en partie de cette force de groupe, et bien sûr des investissements qui seront faits sur les entreprises en développement".

Outre celui de la qualité, un autre vecteur longtemps abordé pour soutenir le made in France: la traçabilité. "Le consommateur est prêt à acheter du made in France, souligne Jacques-Martin Lalande, à condition que le produit soit vraiment 100 % made in France. Valoriser la transparence de nos process, à travers le label Origine France Garantie, communiquer sur nos métiers, montrer nos ateliers, mieux former les vendeurs aux messages, tout cela participe au bon développement du made in France, et à la compréhension du différentiel prix".

Question soulevée à plusieurs reprises lors de la conférence, celle de l’export. "Il ne faut pas avoir peur d’aller présenter nos métiers à l’international, insistait Daniel Juvin, spécialiste de la confection luxe pour femme. L’Angleterre par exemple, désindustrialisée aujourd’hui, mais au fort pouvoir créatif, est devenue un marché à prendre, un pays où nos compétences peuvent intéresser créateurs et sociétés".

Appelé à répondre sur les nouvelles mesures économiques proposées par le gouvernement de Manuel Valls, Gilles Attaf, président de Smuggler, pointait, lui, "la nécessité de redonner du sens à l’acte d’achat citoyen, d’aider les entreprises qui ne sont pas encore délocalisées avant d’aller voir celles déjà parties, de baisser les charges de l’industrie et des PME".

Un avis partagé par Tony Herblot, pour qui la question du coût est primordiale et contraint aujourd’hui la créativité française.

Symbolique et essentiel, le style parisien et français véhiculé par le made in France était enfin évoqué par la créatrice Agnès b., dont 40 % de la production est réalisée en France. "Un style reconnu en Chine, au Japon et dans le monde, allié à une certaine idée du savoir-faire et des traditions françaises, tout cela participe au fantasme général sur la mode française, et c’est ce nous devons préserver".

Et Laurent Vandenbor de conclure: "Comme le cinéma français, qui ressuscita il y a quelques années, la mode est un peu comme le smartphone dans le monde, un patrimoine à valoriser sans cesse, à développer et à entretenir pour qu’il dure".

Par Alexis Chenu

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