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16 avr. 2020
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Loyers commerciaux : les grands bailleurs face à Bercy

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16 avr. 2020

Alors que 200 dirigeants et quinze fédérations du retail réclament l'annulation des loyers commerciaux pour la durée du confinement, une réunion était organisée jeudi 16 avril par le ministère de l'Economie et les représentants des grands bailleurs, a appris FashionNetwork.com de sources ministérielles. Un rendez-vous qui intervient après un durcissement de ton de Bruno Le Maire à leur égard.


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"On parle beaucoup des banques et des assurances qui doivent faire des efforts, mais il y a aussi des grandes foncières qui doivent faire des efforts", lâchait ainsi le ministre mardi matin, indiquant qu'il a demandé à rencontrer les représentants de ces dernières cette semaine. "Je considère que ces grandes foncières, peuvent et doivent faire plus pour aider ceux qui ne peuvent pas payer leurs loyers aujourd'hui. Je demanderai à parler avec elles, parce que j'ai trop de retours de difficultés encore sur lesquelles les grandes foncières ont les réponses, peuvent les apporter et doivent les apporter."

Aucune communication n'était prévue à l'issue de ce nouvel échange entre le ministère et les bailleurs. Reste qu'une prise de parole est attendue du côté du Conseil National des Centres Commerciaux (CNCC), l'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI), l'Association Française de la Gestion Financière (AFG), et la Fédération des Sociétés Immobilières et Foncières (FSIF).

Le changement de ton de Bruno Le Maire à leur égard s'inscrit dans un durcissement des échanges entre représentants des bailleurs et les commerces locataires.

Dès la mi-mars, cinq fédérations de commerçants dans l'Alliance du Commerce (grands magasins, enseignes habillement/chaussures) et la Fédération Nationale de l'Habillement (indépendants) réclamaient l'annulation des loyers pour la durée du confinement, et non un simple report assorti d'un étalement proposé par les bailleurs. Face à la mobilisation grandissante des locataires, le CNCC avait notamment proposé fin mars à Bercy que les loyers deviennent déductibles d'impôts, comme cela a pu se faire en Italie.

Les commerces ont progressivement brandi la menace de recours judiciaires pour faire annuler les loyers, au motif de leur impossibilité d'exercer (relire notre dossier dédié). Le 8 avril, Bercy a finalement entrebâillé sa porte, en évoquant une possible prise en charge des loyers pour les petits commerces en difficulté : proposition qui a soulevé l'enthousiasme chez les locataires. Mais un communiqué ferme du CNCC le lendemain, appelant les enseignes à payer par solidarité avec les petites locataires, a finalement mis le feu aux poudres.

Ce sont ainsi désormais non-plus les fédérations des locataires, mais les locataires eux-mêmes qui montent au créneau, via une tribune signée en début de semaine par 200 dirigeants d'enseignes et marques, allant de la restauration à la cosmétique, en passant par l'optique et la mode (Galeries Lafayette, BeaumanoirSMCP,  Etam, Celio, CamaïeuKiabi, Vanessa Bruno, Kaporal…). Une pression supplémentaire sur les bailleurs, ainsi que sur un exécutif désireux d'éviter de nouvelles passes d'armes.

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