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Lovegrove à Beaubourg : le design comme trait d'union entre nature et technologie

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24 avr. 2017

Il rêve de voitures en forme de goutte d'eau et de maisons autonomes à déposer par hélicoptère : écoresponsable et futuriste, le designer britannique Ross Lovegrove, dont une « rétrospective prospective » est présentée au Centre Pompidou, veut réconcilier nature et technologie.

Les travaux du designer sont présentés au centre Pompidou - DR


« Pionnier de l'utilisation des technologies numériques », ce Gallois, né en 1958, est « une sorte de point de convergence entre le champ scientifique et le champ artistique », explique Marie-Ange Brayer, conservateur de l'exposition (ouverte jusqu'au 3 juillet). Il a résumé ce rapprochement par le concept « DNA » (design, nature, art), qui reprend l'acronyme anglais de l'ADN.

L'observation des phénomènes naturels est une des principales sources du langage de Ross Lovegrove, qu'il s'agisse de la croissance des coraux, du développement des os ou de la structure des diatomées, de minuscules organismes des fonds marins. Une démarche qu'il a théorisée sous l'appellation d'« essentialisme organique ».  Le squelette des diatomées lui a inspiré une chaise formée d'une feuille d'aluminium coulée sous pression (baptisée « Diatom »), mais aussi les jantes d'un

Lovegrove « s'est affirmé comme le designer qui a le mieux compris le bouleversement profond engendré par les technologies numériques », estime Marie-Ange Brayer. D'où sa proximité avec Frank Gehry, l'architecte de la Fondation Vuitton.

Il applique ces méthodes complexes à des objets de la vie quotidienne comme la bouteille en plastique de la marque Ty Nant dont la forme a été élaborée par analyse numérique des mouvements ondoyants de l'eau.

Ginkgo

La fibre de carbone figure parmi les matériaux de prédilection du designer britannique. Un de ses « chefs-d'oeuvre » est ainsi l'escalier DNA qui reprend la forme de l'hélice de l'ADN. Également célèbre, une table formée de deux plaques de fibre de carbone dont la déformation reproduit la silhouette des feuilles du ginkgo biloba.

Fasciné par ce matériau léger et résistant, Lovegrove l'a employé pour des objets grand public, comme une valise, ou pour une sculpture dessinant la silhouette fusionnée d'un carénage de moto et de son pilote. Il a aussi conçu un cadre de vélo en bambou.

S'il est féru de numérique, Ross Lovegrove est aussi un dessinateur virtuose. Une pratique à laquelle il est attaché, comme le laisse deviner les carnets dotés de superbes reliures plein cuir exposés à côté d'un crâne d'éléphant. « Elles sont tellement belles que je suis obligé de bien dessiner », plaisante-t-il. « Il est pour moi important de rester indépendant (des images produites par ordinateur) et de préserver la dextérité que j'ai toujours eu à coeur de cultiver à titre personnel. »

Il a travaillé pour de nombreuses firmes - Knoll, Louis Vuitton, Airbus, Japan Airlines -, mais le designer s'est aussi lancé dans beaucoup de projets expérimentaux et même franchement utopiques. A la silhouette de lampe orientale se prolongeant en éolienne, la « Generator House » (présentée en maquette) est conçue pour être totalement autonome. Fabriquée en matériau composite ultraléger et dotée de panneaux solaires intégrés, elle pourrait être déposée par hélicoptère à la campagne....

Lovegrove va encore plus loin avec le « concept-car » conçu avec la société Swarovski et tout droit sorti d'un film de science-fiction : une plate-forme recouverte de mille cristaux spécialement taillés pour intensifier l'énergie solaire et la répartir sur autant de cellules photovoltaïques. Au centre du prototype grandeur nature : un bulbe transparent pour le conducteur.

Par Antoine Froidefond

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