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24 janv. 2022
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Les jeunes marques repérées au salon Tranoï

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24 janv. 2022

Pour sa deuxième édition au Palais de Tokyo, après celle de juin 2021, le salon Tranoï réunissait une trentaine de jeunes marques principalement émergentes. Un chiffre en deçà de l’objectif des quarante marques espérées par Boris Provost, président du salon, mais en phase selon lui avec "le nouveau positionnement pensé pour l’homme, fondé sur la jeune création, où venir découvrir de nouvelles tendances, être surpris par des collections singulières". Si les acheteurs internationaux n’ont pas fait le chemin jusqu’à Paris, les acheteurs japonais et coréens bénéficiaient du livestream pour découvrir la sélection Tranoï, les acheteurs français, grands magasins et multimarques compris profitaient de l’événement et de la présence du showroom Sphère, voisin, pour passer une tête, redonnant au Tranoï une nouvelle effervescence.


Extrait du vestiaire Mworks


Mworks, esprit d’équipe


 
Outre Ouest Paris, la marque imaginée par Arthur Paris, designer au CV alléchant, passé par AMI et Maison Kitsuné et particulièrement remarquée au salon, plusieurs marques tentaient d’attirer l’attention. Le cas de Mworks (anciennement Mansour Martin), présenté d’abord au salon Sphère et présent cette saison au Tranoï, un label lancé par Mansour Badjoko et Martin Liesnard, "porté par la liberté de création, pensé comme un espace de collaboration qui souhaite mettre en avant artistes, artisans et autres créateurs" explique Martin Liesnard, qui venait présenter ici sa quatrième collection.

Déjà vendu au Printemps Haussmann et sur leur version en ligne, à Berlin et chez BDC Paris (Boys Don’t Cry), le vestiaire Mworks décline ainsi des chemises imaginées avec l’illustratrice Jeanne Detallante, "des modèles réalisés en coton bio et conçus à partir d’un système d’impression n’utilisant quasiment pas d’eau", des blousons navy sexy et upcyclés créés à partir des matières de Nona Source, la plateforme de revente de matières d’exception mise en place par LVMH (et principalement issues de fins de stocks), d’autres réalisés à partir de nylon recyclé à l’effet cuir plus vrai que nature, et même une sélection de pulls made in France en laine italienne, pensés en collaboration avec les élèves de l’ENSAIT de Roubaix.


Denzilpatrick


Denzilpatrick, nouvelle poésie


 
Originaire de Londres, ancien designer pour Phillip Lim, Victoria Beckam et Kenzo, Daniel Gayle profitait de la crise sanitaire mondiale pour mettre au point en 2021 la première collection de sa marque, Denzilpatrick. « Un nom en hommage à mes racines, et aux prénoms de mes grands-pères, Denzil et Patrick, le premier originaire de Jamaïque, le second d’Irlande, tous les deux arrivés à Londres au milieu des années 50, débarqués dans un climat parfois hostile, et prêts à écrire un nouveau chapitre de leur vie. »

De cet épisode et des histoires qu’on lui raconta, il imagine une seconde collection inspirée « par l’impression d’armure, au sens littéral comme émotionnel, par le sentiment de protection, l’ensemble trempé de couleurs et d’une nouvelle joie de vivre. » Jouant sur les contrastes de matières et d’imprimés, le vestiaire Denzilpatrick décline des manteaux aux volumes oversizes, associe des pièces upcyclées et recyclées, à l’instar de sweats et cachemires en couleurs, imagine des ensembles en velours vieux rose ou chemises aux imprimés floraux made in London ou Portugal, et d’autres en dentelle à l’effet tie and dye. A la fois nostalgique et inédite, la mode de Daniel Gaye respire d’une poésie nouvelle prête à s’épanouir. 


The Stolen Garment


The Stolen Garment, l'art du mouvement


 
Jungwoo Park est coréen, originaire de Séoul. Formé à la Central Martin School de Londres, il lance sa propre griffe à son retour en Corée en 2018, et imagine un vestiaire masculin casual, facile à porter, « une mode inspirée par la chorégraphie, celle qu’enseigne ma grande sœur, par la danse, et dans lequel le mouvement du corps puisse être libre. » Sur les portants, des chemises aux effets de velours lumineux et sensuels, des sweats pantalons aux faces gaufrés et matelassés, des ensembles aux imprimés poétiques et rêveurs, des imperméables oversize et réversibles, en toile et cuir.
 
Baptisé « le vestiaire volé », un clin d’œil au vol de sa première collection quelques heures seulement après son défilé de diplôme à la Central Martin School, et aux pièces retrouvées sur le dos d’un sans domicile de Londres, la marque de Jungwoo Park est déjà vendue via plusieurs department stores à Séoul, et espérait, via Tranoï, séduire le marché français et européen. Chacune de ses collections s’accompagne également d’une sélection de bijoux et d’accessoires dessinés par l’autre soeur du jeune créateur. Au sein du collectif Geometry Study, la famille Park réalise chaque année une performance dansée qui met en avant accessoires et bijoux. 
 

Le vestiaire De Pino


De Pino, figures libres


 
Né en France et d’origine portugaise, Gabriel Figueiredo se forme d’abord à l’École Duperré et de La Cambre à Bruxelles, collabore pour le magazine Principal à Porto et revient à Paris pour assister plusieurs pointures du stylisme, dont Georgia Pendlebury, avant de faire son entrée chez Maison Margiela où il travaille depuis plusieurs saisons sur les pièces de broderie. Lancé avec sa propre marque en 2020, il présentait au Tranoï sa première « vraie » collection.
 
"Une marque qui explore l’idée de féminité et de séduction de façon libre, explique-t-il. Autour de robes de grand soir et de fête à porter sans question de genre, mais aussi de crochet léger et liquide qui dessine l’idée d’une robe ou d’une jupe, d’autres comme marquées par le temps en jersey sensuelles et intimes, et des accessoires comme ces mini-bikini trop petits qui donne une silhouette ludique et enfantine".  Une mode artisanale, qui s’amuse des proportions, et de plus en plus portable.
 
 

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