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Les fédérations de la mode prêtes à agir contre l'anorexie, mais sans règles

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25 janv. 2007


Un mannequin défile à Madrid le 21/09/06 - Photo : Philippe Desmazes/AFP
PARIS, 25 jan 2007 (AFP) - Les Fédérations de la mode de France, d'Italie, des Etats-Unis et de Grande-Bretagne se sont dit prêtes à réfléchir aux problèmes que peut poser la maigreur excessive des mannequins tout en refusant l'idée de règles contraignantes, jeudi 25 janvier en marge des défilés à Paris.

"On n'a pas forcément le même point de vue mais on est assez proches les uns des autres. On est tous d'accord pour dire que ce n'est pas un problème de réglementation mais d'information", a dit à l'AFP le président de la Fédération française de couture, Didier Grumbach.

"On a décidé de se coordonner et d'aller dans le même sens", a souligné M. Grumbach, après une réunion la veille des quatre fédérations à Paris --avec la Camera Nazionale della Moda (Italie), le Council of Fashion Designers (Etats-Unis) et le British Fashion Council (BFC, Grande-Bretagne).

L'anorexie "est un problème grave auquel on ne peut pas être insensible et suffisamment complexe pour qu'une réflexion soit menée collectivement sous l'égide du ministère de la Santé", souligne la Fédération française de la couture dans un communiqué, estimant que "l'ensemble des acteurs concernés doivent s'engager en matière d'information".

Cependant, le BFC, qui organise la Semaine de la mode à Londres, a fait savoir que les mannequins trop minces ne seraient pas interdits lors des prochains défilés prévus à la mi-février. "Une réglementation n'est ni désirable, ni applicable", a souligné la fédération britannique dans un communiqué. S'affirmant consciente de ses "responsabilités pour aider à promouvoir une image de corps en bonne santé", elle dit toutefois avoir demandé à tous les participants de "n'utiliser que des mannequins en bonne santé" et "recommandé" que ces mannequins aient au moins 16 ans.

En septembre, le BFC avait refusé d'interdire les mannequins trop maigres lors des défilés des collections printemps-été 2007.

Le débat sur l'extrême maigreur de certains mannequins fait rage depuis plusieurs mois de New-York à Madrid, après la mort l'an dernier, à trois mois d'intervalle, de deux jeunes mannequins urugayenne et brésilienne qui ne mangeaient quasiment plus pour maigrir.

La jeune Brésilienne, Ana Carolina Reston, 21 ans, faisait moins de 40 kilos au moment de sa mort en novembre.

Madrid a été la première capitale européenne à prendre des mesures, interdisant en septembre les mannequins en dessous d'un certain indice de masse corporelle au Pasarela Cibeles, grand rendez-vous de la haute-couture madrilène.

Mais ni New-York, ni Paris, ni Londres ne se sont alignés.

Le ministre français de la Santé Xavier Bertrand a cependant annoncé la mise en place d'un groupe de travail qui planchera sur ce thème et devra lui proposer sous deux mois des mesures entrant dans le cadre d'un "engagement collectif et volontaire portant sur la publicité, la mode et l'apparence du corps". "Il est important, au moment où les jeunes filles regardent les mannequins, de s'interroger sur le véritable impact de ces images sur le comportement", avait-il souligné lundi.

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