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Le sud de Manhattan reprend vie, une touche de glamour en plus

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16 juin 2007


Vue de Ground Zero, à New York le 8 septembre 2006 - Photo : Spencer Platt/AFP
NEW YORK, 16 juin 2007 (AFP) - Dans une ancienne banque reconvertie en immeuble d'habitation, de jeunes couples se croisent dans le hall conçu par Philippe Starck. Soho ? Greenwich Village ? Non. Le quartier de la finance, qui se verrait bien en dernier quartier résidentiel à la mode.

De Wall Street jusqu'au site du World Trade Center, les travaux vont bon train, dans ce triangle jusqu'ici plus propice aux affaires qu'à la vie quotidienne et resté longtemps affecté par les attentats du 11-Septembre.

A l'emplacement des tours jumelles disparues, les engins de terrassement s'activent autour du chantier de la gare, dont l'ouverture est prévue en 2009. Jeudi, JPMorgan Chase, une des grandes banques du pays, a annoncé son installation dans une des cinq futures tours du site, suivant le mouvement de retour "downtown" déjà engagé par d'autres géants de la finance.

Signe du renouveau, Hermès sera le premier à tenter l'aventure du luxe dans ces rues jusqu'ici toujours jalonnées de magasins d'habillement discount ou d'électronique bon marché: le groupe français ouvre le 21 juin sa 2e boutique new-yorkaise, juste en face de la Bourse.

Il sera suivi bientôt par le joaillier Tiffany.

"L'emplacement est prometteur", explique à l'AFP Patrick Thomas, président d'Hermès International.

M. Thomas se dit "confiant" et croit savoir que d'autres envisagent de suivre. "On sent qu'il y a un boom. Ce n'est pas un pari. Cela fait écho à l'effort des New-Yorkais pour faire revivre ce quartier", dit-il, relevant que l'endroit se fait aussi plus résidentiel.

De fait: après avoir perdu 50% de ses habitants après le 11-Septembre, le quartier a, à coups d'incitations fiscales, peu à peu regagné sa population et compte 30% de résidents de plus qu'avant, selon "l'Alliance pour Downtown", créée pour revitaliser les lieux.

"Les facilités fiscales ont cessé, mais les gens sont restés", dit Valerie Lewis, vice-présidente de l'Alliance, qui cite la proximité des rivières, des parcs, la valeur historique du district, l'abondance de transports.

Dans ces rues étroites occupées depuis le 19e siècle par des banques, toute une série de gratte-ciel, dont certains étaient promis à la démolition, sont transformés en résidences de luxe.

Au 15 Broad Street, ancien siège historique de JPMorgan racheté 100 millions de dollars par un promoteur juste après le 11-Septembre, Philippe Starck a imaginé l'entrée, la terrasse et la piscine creusée dans l'ancien coffre. Pas loin, "37 Wall Street" promet sauna, salle de billard, de projection, médiathèque. "20 Pine Street", conçu par Armani/Casa, est lui vendu comme "le premier immeuble de résidence de luxe mode".

"J'ai attiré des acheteurs jeunes, stylés, qui apprécient le beau design", dit Michael Shvo, promoteur de Pine Street, qui assure avoir vendu 80 % des appartements (le quartier n'a pas encore atteint les prix vus ailleurs).

Autour, certaines rues sont devenues piétonnes, agrémentées de bancs.

"C'est merveilleux de voir la ville repartir", dit Helen Burnie, dans le quartier depuis trois ans.

A la sortie du 15 Broad Street, un couple avec son bébé se prépare pourtant à déménager. "Trop de chantiers, pas assez de magasins de proximité", dit Suzanne Fine. "Peu de magasins ouvrent tard, les restaurants restent des steakhouses", regrette Christian Salomone.

"Les commerces sont toujours les derniers à suivre", relève Mme Lewis, qui annonce l'arrivée pour 2008 du supermarché Whole Foods. Selon elle, la population - 45 000 habitants - devrait encore croître d'un tiers d'ici à cinq ans.

Par Catherine HOURS

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