Le néo-romantisme cinétique de Sportmax

Auteur :

Godfrey Deeny

Traduit par
Marguerite Capelle

Publié le
21 sept. 2019

Ce n’est pas la première fois qu’on le dit, et c’était particulièrement vrai aujourd’hui : pour qui veut prédire ce que porteront les femmes intelligentes dans six mois, c’est une très bonne idée de commencer par Sportmax.

Et en particulier quand la météo est peu clémente : les blousons, trenchs arty et impers d’espion à col montant étaient tous là pour le prouver.

Voyez par exemple la brillante rencontre entre une grosse veste d’ouvrier et une robe-manteau croisée, en cuir d’agneau poids plume, portée en ouverture par la top Annie Ewers ; ou encore la robe du soir de déesse grecque au drapé raffiné, coupée courte et réalisée dans un cuir léger comme un murmure.

Surtout, on ne pouvez qu’applaudir le talent de l’équipe artistique pour créer des vêtements destinées aux femmes ambitieuses et cool, qui veulent avoir l'air impeccable sans donner l’air de faire trop d’efforts. Et notamment ces robes parfaites associant différents types de mailles : du Alaïa asymétrique.

Le tout était présenté sous des dizaines de voiles blanches flottant au vent, en hommage à l’artiste Daniel Wurtzel, connu pour ses sculptures mouvantes. Le décor ondulant au-dessus des têtes des 800 spectateurs réunis pour le défilé évoquait la célèbre installation Air Fountain de l’artiste : d’immenses draps de soie dansant un ballet aérien.

La collection comprenait également des exemples d’une tendance majeure à Milan – le graphisme discret – en accord avec le style cartographique strict de beaucoup de nouveaux bâtiments high-tech à Milan.

En résumé, contentons-nous de préciser qu’à une époque, de nombreux rédacteurs assistaient probablement au défilé Sportmax parce que la ligne principale de la marque, Max Mara, était l’un des géants de la pub mondiale. Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Sportmax est désormais une authentique signature mode, et une griffe de plus en plus influente. Tout particulièrement cette saison.