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Le décès de Liliane Bettencourt relance les spéculations sur l'avenir de L'Oréal

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25 sept. 2017

La disparition de Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, a relancé les spéculations vendredi sur les relations entre le groupe de cosmétiques et son deuxième actionnaire, Nestlé.


L'Oréal Paris


Un pacte d'actionnaires liant la famille Bettencourt, propriétaire de 33 % de L'Oréal, et Nestlé (23 % du capital) empêchait toute prise de contrôle de L'Oréal du vivant de Liliane Bettencourt et dans un délai de six mois après sa disparition.

Le décès de l'héritière du groupe permettra donc à Nestlé, s'il le souhaite, de prendre le contrôle de L'Oréal une fois passé ce délai. Le suisse est en revanche libre de céder cette part à qui il le souhaite depuis 2014, date de la fin des accords de préemption passés entre les parties.

Même si une prise de contrôle de L'Oréal par Nestlé ne constitue pas le scénario central des analystes, qui rappellent que L'Oréal contribue à hauteur d'environ 10 % aux résultats de Nestlé, elle ne peut être totalement écartée, soulignent ceux de JP Morgan.

Pour certains, la capitalisation de 101 milliards d'euros de L'Oréal écarte néanmoins un tel scénario. Ceux de Natixis estiment qu'à moyen terme, le statu quo devrait être préservé sauf à ce que Nestlé lâche l'Oréal pour faire une très grosse acquisition susceptible de compenser la dilution d'une telle sortie sur son résultat.

Finalement, « le décès de Liliane Bettencourt ne change rien à l'évolution des rapports entre Nestlé et L'Oréal ni à la gestion du groupe L'Oréal », estime leur analyste Pierre Tegner.

D'autres rappellent les propos du nouveau dirigeant du groupe suisse, Mark Schneider, qui a récemment dit viser des acquisitions de moyenne taille dans les secteurs jugés stratégiques pour le suisse, comme la nutrition et la santé.

Pression activiste

Nestlé, qui a déjà cédé une participation de 8 % dans l'Oréal en 2014, est sous pression du fonds activiste américain Third Point qui réclame, notamment, qu'il se sépare d'actifs non stratégiques comme sa part dans L'Oréal.

D'autres analystes n'écartent pas le scénario d'un rachat par L'Oréal de la part de Nestlé, estimée à 23 milliards, qui serait en partie financé par la vente de ses 9 % dans Sanofi valorisés aux environ de 9 milliards.

L'opération, qui serait suivie d'une annulation de titres, ferait mécaniquement progresser le bénéfice net par action de L'Oréal tout en portant à 43 % la part de la famille Bettencourt, si toutes les actions rachetées étaient annulées. La famille devrait alors demander à être dispensée d'OPA au titre de franchissement de seuil passif.

En clôture hebdomadaire, l'action L'Oréal avançait de 2,46 % à 180,95 euros, après avoir touché un plus haut de près de trois mois, quand le CAC 40 progressait dans le même temps de 0,27 %. En fin de séance, Sanofi prenait 0,3 % à 84,12 euros et Nestlé 0,19 % à 80,55 francs suisses à Zurich.

Nestlé s'est refusé à tout commentaire tandis que personne n'était joignable dans l'immédiat chez L'Oréal.

In fine, « beaucoup dépendra des intentions des enfants Bettencourt », notent les analystes de Jefferies.

Dans un communiqué publié mercredi, la fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt Meyers, a réaffirmé son « attachement » et sa « fidélité » à L'Oréal et a renouvelé sa confiance à son président Jean-Paul Agon.

La fille et les petits-fils de Liliane Bettencourt détiennent déjà depuis de nombreuses années la propriété des titres L'Oréal. Françoise Bettencourt Meyers, son mari et un de leurs deux fils siègent au conseil d'administration du groupe.

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