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Le Bangladesh pourrait économiser un demi-milliard de dollars en recyclant son coton

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18 juin 2021

Le Bangladesh, deuxième producteur mondial d'habillement, pourrait économiser chaque année 500 millions de dollars grâce au recyclage des déchets de coton. C'est la conclusion d'un rapport du Circular Fashion Partnership, récente initiative réunissant les marques internationales autour de la filière locale sur les questions de durabilité.


Circular Fashion Partnership


Une étude du CFP réalisée via la plateforme Reverse Resources montre en effet que l'industrie bangladaise du textile-habillement a généré 577.000 tonnes de déchets en 2019. Parmi ces déchets, par moins de 250.000 tonnes de coton 100% pur. Des matériaux qui, selon les évaluations menées, auraient pu être revendus sur le marché du recyclage pour un montant de 100 millions de dollars.

Cette réutilisation des déchets de coton permettrait au passage de limiter la dépendance du pays aux importations de fibres de coton, qui représentaient 1,63 million de tonnes pour 3,5 milliards de dollars en 2019. Un montant que le recyclage permettrait de réduire de 15%, selon l'étude.

"Ces résultats démontrent qu'un système de mode circulaire pourrait engendrer des avantages non seulement environnementaux mais aussi financiers pour le pays", a déclaré Federica Marchionni, directrice générale de l'ONG Global Fashion Agenda (GFA), à laquelle est adossé le Circular Fashion Partnership.

Pour le responsable de Reverse Resources, Nin Castle, les spécificités du pays pourraient en faire un champ d'expérimentation précieux pour la filière textile."Le Bangladesh produit sans doute le plus de déchets textiles recyclables de tous les pays producteurs de vêtements", explique le responsable. "Avec l'émergence de versions nouvelles et améliorées des technologies de recyclage, le Bangladesh a une énorme opportunité d'augmenter sa capacité de recyclage locale et de réduire ainsi sa dépendance aux matières premières vierges. Si l'industrie du recyclage est encouragée dès maintenant, le pays pourra non seulement profiter des avantages évidents de la réduction des coûts et de l'empreinte carbone, mais aussi bénéficier d'un avantage concurrentiel considérable."


Shutterstock


A l'occasion de la publication de ces chiffres, le président de la BGMEA (Bangladesh Garment Manufacturers and Exporters Association), fédération locale des industriels du textile-habillement, a indiqué que la filière locale était pleinement investie dans circularisation de son fonctionnement.

Le Circular Fashion Partnership est pour l'heure une initiative du GFA limitée au Bangladesh. Mais il pourrait, en cas de succès, se dupliquer dans d'autres pays. Officialisé en février, le CFP bangladais a réuni autour de lui H&M, Marks&Spencer, C&ABershka, Pull&Bear, BestsellerPeak Performance ou encore Target Australia.

Le dispositif a récemment été rejoint notamment par Benetton, Fashion Cube, Kiabi, Next ou encore Primark. Sont également mobilisés des spécialistes du recyclage textile comme Lenzing, Birla Cellulose, Cyclo, BlockTexx, Renewcell ou Worn Again Technologies. Et bien sûr des fabricants locaux rattachés à la BGMEA, et des entreprises comme Amantex, Aurum Sweaters, Mas Intimates, Ratul Group ou Northern Group.

Bien que durement impacté par la crise sanitaire, le Bangladesh restait en 2020 le deuxième fournisseur de l'Union européenne en habillement. Avec cependant une contraction 17% liée aux annulations de commandes, qui a ramené la valeur totale à 14,6 milliards d'euros, loin derrière les 25,7 milliards d'euros exportés par la Chine.

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