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La vente de Mondadori France à Reworld Media est finalisée

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1 août 2019

La cession de Mondadori France à Reworld Media a eu lieu ce mercredi 31 juillet 2019. La vente fait suite à un accord passé en avril dernier entre le groupe d’édition italien Mondadori et la société de Pascal Chevalier, qui remporte la filiale hexagonale pour 70 millions d’euros. L’Autorité de la concurrence avait autorisé l’opération le 25 juillet dernier, après s’être interrogée sur la présence de plusieurs titres automobile (Mondadori France et Reworld Media en ont chacun) au sein de l’entité en cas de rachat.
 

La couverture du Grazia daté du 19 juillet (numéro 501) - Instagram @grazia_fr


Il s’agit d’« un passage en force au mépris de la loi », affirme l’intersyndicale de Mondadori France dans un communiqué envoyé à la suite de l’annonce de la cession. Le comité social et économique de l'entreprise avait en effet demandé à la justice d’intervenir à la fin de l’hiver afin de suspendre le processus de vente « pour défaut d’informations transmises en 2018 lors de la consultation sur les orientations stratégiques envisagées par le groupe Mondadori ».

Le 11 juillet dernier, le tribunal de grande instance de Nanterre avait donc demandé « d’ouvrir la consultation sur les orientations stratégiques 2019 avant toute remise valable d’un avis sur le projet de cession ». Cette décision de justice, motivée par « un défaut d’anticipation » lors de la consultation du CSE au sujet de la vente et de la « dissimulation du changement de stratégie » de Mondadori, permettait à l’Intersyndicale d’espérer un retard de la vente de quelques mois.

Avec cet achat, Reworld Media met la main sur une trentaine de titres dont Grazia, Biba, Télé Star, Closer, La Veillée des Chaumières, L’Ami des Jardins, Le Chasseur Français ou encore Science & Vie. Des magazines qui existent grâce aux quelque 629 salariés et pigistes de la filiale française de Mondadori, aujourd’hui inquiets quant à leur avenir.

« Une telle précipitation à conclure au cœur de l’été, alors que beaucoup de salariés sont en vacances, paraît particulièrement indécente. Elle ne peut que susciter d’importantes difficultés pour assurer la transition et la continuité de l’activité à un moment où salariés, fournisseurs et partenaires ne sont pas forcément disponibles pour prendre les nombreuses mesures qui vont s’imposer », déplore ainsi l’intersyndicale.
 
L’union CFDT-CGC-CGT-FO-SNJ de Mondadori France soulignait déjà en octobre 2018 qu’au sein de Reworld Media, qui possède entre autres Be et Marie France, « la quasi-totalité des magazines n’ont plus de rédaction ». Tout en remarquant qu’après la cession de titres de Lagardère à Reworld Media en 2014 (dont Be, Le Journal de la Maison et Auto Moto), « les salariés transférés ont presque tous été poussés dehors. Et pas remplacés ».
 
Une fois Mondadori France absorbé, Reworld Media estime que le nombre de ses collaborateurs sera de 1 100, répartis dans onze pays, et que le chiffre d’affaires annuel s’élèvera à 483 millions d’euros. En 2018, Reworld Media seul a effectué 177,5 millions de recettes. Pour pouvoir effectuer l’opération d’achat, l’entreprise de Pascal Chevalier a dû contracter un prêt de 93,3 millions d’euros.
 
 

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