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28 août 2018
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La production mondiale de chaussures est repartie à la hausse en 2017

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28 août 2018

Si l’Union européenne reste en 2017 le premier importateur mondial de chaussures, l’Inde ravit aux Etats-Unis la place de deuxième plus gros consommateur, derrière la Chine. La production mondiale repart, elle, à la hausse après deux années de stabilité, selon les 150 pages du World Footwear 2018 Yearbook, qui évoque également la montée en puissance de la demande africaine.


Une usine de chaussures à Lishui, dans la province chinoise du Zheijiang - AFP


Quelque 23,5 milliards de paires de chaussants ont été produites l’an passé, en progression de 2 %. Une hausse sans commune mesure avec l’explosion de 15,4 % intervenue entre 2010 et 2014, mais qui intervient après des années 2015 et 2016 en stagnation. La production demeure à près de 87 % asiatique.

Au top 10 des fabricants mondiaux de souliers se succèdent ainsi la Chine, l’Inde, le Vietnam et l’Indonésie, suivis par le Brésil, le Bangladesh, la Turquie, le Pakistan, le Mexique et l’Italie (dont les règles d’origines peu contraignantes cachent là encore une forte part de productions asiatiques).


Cartographie de la production mondiale de chaussures par continent - World Footwear 2018 Yearbook


Côté consommation, l’Asie reste le premier débouché du marché, avec 54 % de parts de marché, loin devant l’Europe (16 %) et l’Amérique du Nord (15 %). En termes de pays, la Chine mène encore la danse avec 3,9 milliards de paires (18,4 % du total), suivie par l’Inde avec 2,4 milliards (11,5 %), qui devance désormais les Etats-Unis et leurs 2,3 milliards de paires (10,8 %). Arrivent ensuite l’Indonésie, le Brésil, le Japon, le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Pakistan. La France ferme ce top 10 avec 409 millions de paires (1,9 %). A noter qu'au sein de ce classement, les cinq pays non-asiatiques ne pèsent de 20 % du marché mondial.

Plus de huit paires sur dix expédiées depuis l'Asie

Le décalage entre zones de production et de consommation n’est pas sans incidence sur la carte mondiale des exportations. L’Asie représente 83,3 % des expéditions. Seule l’Europe est parvenue sur la dernière décennie à renforcer sa part dans les exportations de chaussures, passées de 11,4 % des échanges mondiaux en 2007 à 13,8 % en 2017. Si la Chine et le Vietnam dominent ainsi le classement des principaux exportateurs avec respectivement 9,6 milliards et 1 milliard de paires expédiées à l'étranger, l’Allemagne et la Belgique occupent les 3ème et 4ème rangs avec 281 millions de paires pour l’une et 252 millions pour l’autre. Arrivent ensuite la Turquie, l’Indonésie, l’Italie, le Royaume-Uni, l’Inde et les Pays-Bas.


Cartographie de la consommation de chaussures par continents - World Footwear 2018 Yearbook


Côté importations, l’Europe arrive en tête avec 36,3 % des importations mondiales de chaussures, contre 38,5 % en 2007. L’Asie occupe la seconde place avec 26,1 %, contre 23,2 % dix ans plus tôt, témoignage de l’accentuation de la consommation locale. Mais l’Amérique du Nord suit de près, malgré une chute à 23,3 % contre 29,7 % une décennie auparavant. Car si huit des dix plus gros importateurs sont européens, ce sont bien les Etats-Unis qui dominent le classement des nations avec 19,2 % du total, dans un classement où se succèdent Allemagne (5,5 %), Royaume Uni (5,4%), Japon (5,2 %), France (4 %), Belgique, Italie, Espagne, Pays-Bas et Russie.

Mais si une tendance au sein du rapport retient l’attention concernant les importants, c’est bien la montée en puissance de l’Afrique. Celle-ci est passée de 4,1 % des importations mondiales de paires en 2007 à plus de 10,2 % en 2017. En termes de valeur, « l’Afrique a également augmenté régulièrement, mais à un rythme beaucoup plus lent. L'Afrique est particulièrement pertinente dans le commerce des chaussures en caoutchouc et en plastique » indique le document. Ce dernier pointe en revanche que « la part de l'Amérique du Sud dans les importations mondiales a augmenté jusqu'en 2012, mais a diminué progressivement depuis lors, tandis que la part de l'Océanie est restée stable ».


Cartographie des échanges de chaussures de chaussures entre continents - World Footwear 2018 Yearbook


La hausse des coûts d’exportation en Asie, elle, ne surprend pas, si ce n’est par son ampleur : +60 % en dix ans. Née de la forte concentration de la production comme de la demande, cette hausse n’empêche pas le continent asiatique d’afficher, avec 6,59 dollars par paire, le plus faible coût de la planète, loin devant les 16 dollars affichés par les Etats-Unis et presque 25 par l’Europe. Quant aux coûts d’importation, l’Europe est là encore plus onéreuse, avec 16,65 dollars, contre 10-11 dollars pour l’Océanie et les Amériques, et 7,33 pour l’Asie.

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