PARIS, 8 jan 2006 (AFP) - Les commerces d'habillement indépendants s'opposent avec virulence à la multiplication des périodes de soldes, suggérée dimanche par Thierry Breton, car ils craignent une pression dangereuse sur les marges, selon le président de la Fédération Nationale de l'Habillement (FNH).

Magasin parisien - Photo : Stéphane De Sakutin/AFP

"C'est bête de dire que plus de soldes va créer du trafic : comment voulez-vous travailler sans marge bénéficiaire ?", s'insurge Charles Melcer, président de la FNH joint lundi par l'AFP.

"C'est fou de voir tant d'incompétence", lance-t-il, ajoutant qu'il en va de "la survie de 120 000 personnes" qui travaillent dans le secteur de l'habillement.

Alors que plusieurs pays ont totalement dérèglementé les périodes de soldes, comme l'Allemagne ou les Etats-Unis, M. Melcer estime qu'il "faut faire très attention" car "le client ne sait plus quand il doit acheter".

Il refuse de multiplier les soldes "pour faire plaisir à quelques distributeurs espagnols qui font des marges pas possibles parce qu'ils font tout fabriquer en Asie", visant des grandes chaînes comme Zara qui renouvellent leur offre tous les quinze jours.

Le ministre français des Finances Thierry Breton a estimé dimanche sur la radio Europe 1 que la "question mérite d'être posée" de faire "deux ou trois périodes de soldes au lieu d'une seule dans l'année", deux jours avant le démarrage des soldes d'hiver mercredi.

Lorsque les soldes ont été mis en place, a-t-il expliqué, il n'y avait que deux collections dans l'année, alors qu'aujourd'hui la plupart des enseignes en réalisent plusieurs par saison.