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26 févr. 2021
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La maille Made in France séduit à nouveau les marques hexagonales

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26 févr. 2021

L’heure est à la reprise pour la maille française! "Depuis un an et demi, il y a un vrai sursaut, confie Karine Renouil-Tiberghien qui en 2016 a repris La Manufacture de Layette et Tricots (MLT) à Morlaas, au pied des Pyrénées, avec Arnaud de Belabre. Notre savoir-faire est unique, du fil au produit fini, nous avons tout pour faire de beaux produits et travailler dans des délais très courts."


Bonnets et snoods 100% Made in France en laine et alpaga fabriqués par MLT - DR

 
Alors que le territoire ne compte plus qu’une quinzaine de manufactures de tricot pour la mode, le duo n’a pas pu se résoudre à voir s’arrêter MLT, spécialiste de la maille pour bébé depuis 1978.

"Le dirigeant partait à la retraite et la société disposait d’un beau portefeuille de clients, il fallait simplement donner un coup de jeune aux collections et réorganiser les équipes", poursuit-elle.

Aujourd’hui, MLT compte douze employés, a développé l’atelier de confection, recruté au tricotage et surtout étoffé le portefeuille de ses clients. "Leclerc et Aubert font partie de nos partenaires historiques. Ce dernier a renforcé son soutien en acceptant de référencer la collection "La Manufacture de Layette - Made in France", 100% faite sur le territoire, du tricotage à l’assemblage. Tandis qu’Auchan est revenu vers nous depuis deux ans et que Kiabi recommande chez nous depuis deux mois sa petite layette tricotée en France", détaille la dirigeante.


L'équipe de la Manufacture de Layette et de Tricots (MLT) à Morlaas (64) entourée par Karine Renouil-Tiberghien (tout à gauche) et Arnaud de Belabre (tout à droite) - DR

 
Fort de ce succès, le duo d’entrepreneurs a repris deux autres manufactures en difficulté. En septembre 2018, ils rachètent les tricots Jean Ruiz à Roanne, dans la Loire, (labellisée "Entreprise du patrimoine vivant", l’entreprise est spécialisée dans la maille adulte haut de gamme et dispose d'un des tout derniers ateliers de remaillage en France), puis en décembre 2020, c’est au tour des tricots Marcoux (spécialiste roannais de la layette qui tricote aujourd'hui principalement des orthèses pour le sport et le médical).

"La faiblesse de ces entreprises, qui disposent d'un beau savoir-faire, était surtout sur le manque d'actions commerciales, note Karine Renouil-Tiberghien. Or, nous sommes à un moment où les marques ont pris conscience que l’on pouvait tricoter en France, la pandémie a réveillé les choses, remis l’accent sur le local. Du coup, nous sommes portés par cette vague et nous affichons des demandes grandissantes."
 
Ainsi, chez Jean Ruiz, où les métiers sont flambant neufs, on tricote pour des marques comme Solfin ou Le Slip Français, mais aussi pour la grande distribution. "Nous venons de signer avec trois enseignes de grande distribution qui veulent mettre en avant le Made in France. Ce sont des nouveaux types de produits pour ces anciens clients, des produits 100% Made in France. Nous sommes fiers de tenter le coût de vendre de tels articles qui seront plus chers que ceux made in très loin. Mais, nous sommes persuadés que les clients savent pourquoi ils sont plus chers et sont prêts désormais à soutenir leur industrie locale en changeant leurs modes de consommation", souligne Karine Renouil-Tiberghien. A découvrir, des pulls adultes pour Système U et Leclerc (livraison en juillet) et prochainement chez Carrefour.


La layette Lade in France, coeur de métier de MLT. - DR

 
Pour répondre à cette demande, l’entreprise va recruter à la confection, a besoin d’une piqueuse, d’une personne pour épauler la chef d’atelier, et doit également former un programmeur et recruter davantage de remailleuses en formation interne.

"Alors que nos aînés du secteur textile ont vécu 50 ans de crise, nous sommes aujourd’hui portés par une nouvelle demande qui va en sens inverse et qui fait confiance à nouveau à la fabrication française. Cela nous porte énormément et fédère la profession qui s’était refermée sur elle-même", confie la dirigeante.
 
Fait marquant, en début d’année, MLT s'est réunie avec tous les fabricants de maille pour la mode afin de réfléchir à comment aborder la forte demande de Made in France à laquelle doit faire face le secteur. "Les écoles n'existant plus, nous devons nous organiser pour former en interne et/ou recréer des formations en alternance avec les écoles. L’objectif est de faire revenir les marques en France et qu’elles nous confient leurs projets", conclut t-elle.

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