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La consommation des ménages se replie en octobre, mais moins qu'attendu

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30 nov. 2012

AFP - La consommation des ménages français a légèrement reculé au mois d'octobre mais sur un rythme moindre que les prévisions des économistes qui y voient un signal plutôt rassurant étant donné la conjoncture actuelle.

L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a annoncé ce vendredi que les dépenses des ménages ont reculé de 0,2% en octobre (-0,5% sur un an), après une stagnation en septembre (donnée révisée), expliquant que "la hausse des achats en biens durables ne compense pas le fort recul des dépenses en tabac".

"C'est une baisse d'ampleur limitée, inférieure aux attentes et les détails sont plutôt rassurants étant donné la conjoncture", ont relevé les économistes de BNP Paribas. "La consommation de produits manufacturés s'épargne ainsi un recul. Néanmoins, le handicap (acquis négatif) de croissance au quatrième trimestre atteint -0,4%. Avec une consommation en baisse, il en ira de même pour le PIB", ont-ils anticipé.

Le centre commercial Place d'Armes à Valenciennes (photo Pixel Formula)

De son côté, l'économiste en chef de la Société Générale pour la France, Michel Martinez, a relevé que ce résultat allait "dans le sens du gouvernement, à savoir que l'impact du durcissement budgétaire se traduirait essentiellement par une baisse du taux d'épargne et aurait un impact modéré sur la consommation"."L'argument du gouvernement était qu'en ciblant bien, on allait limiter l'impact sur la consommation et donc limiter l'effet récessif. C'est le premier enseignement de ce mois d'octobre. Mais ce n'est que le début, il faut être prudent", a-t-il ajouté.

La baisse des dépenses a surtout été marquée dans le secteur énergétique (-0,5%), après un gain de 0,1% en septembre. "Les dépenses en gaz et en électricité sont en recul alors que celles en carburant et en fioul domestique progressent légèrement", a constaté l'Insee.

"Ca veut dire que le reste de la consommation ne baisse pas tant que ça, ce qui est plutôt un signal qu'elle continue de se porter correctement", a relevé Michel Martinez. "C'est sur l'investissement des entreprises mais aussi des particuliers que nous avons le plus d'inquiétudes". Au mois d'octobre, les dépenses en biens fabriqués ont progressé, en particulier dans le segment des biens durables où elles ont rebondi de 0,5%, après -0,4% en septembre.

L'Insee a notamment constaté une hausse de 0,7% des dépenses en automobile (après -1,9%) mais celle-ci n'a pas été compensée par le repli des achats en équipement du logement (-0,4%, après +1,5% en septembre). Les dépenses en automobile se sont néanmoins repliées de 4,2% sur un an.

La consommation de textile-cuir a également augmenté en octobre, s'arrogeant 0,5% après une stabilité en septembre. En revanche, le segment des autres biens fabriqués a subi une "légère baisse" de 0,1%, après +0,7% en septembre. Il a été marqué par un repli des dépenses en quincaillerie-bricolage, après une "vive hausse" en septembre.

En ce qui concerne les dépenses alimentaires, la consommation a continué de reculer après deux mois de baisse consécutive (-0,1% en août et en septembre), se creusant même de 0,6% en octobre. "Cette baisse résulte principalement d'une chute des dépenses en tabac, liée à une hausse des prix à compter du 1er octobre 2012", a expliqué l'Insee.

Ces statistiques "montrent que la consommation des ménages a débuté le trimestre sur une note faible, ce qui correspond plus ou moins à nos prévisions concernant une modeste contraction au quatrième trimestre", a relevé Tullia Bucco, économiste chez Unicredit Research, dans une note. "Les mauvaises perspectives concernant le marché du travail, et l'impact des restrictions fiscales sur le pouvoir d'achat devraient peser sur l'apétence des ménages à dépenser", a-t-elle ajouté.

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