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14 avr. 2022
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La Chine, moteur de la reprise des exportations de mode française

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14 avr. 2022

La France a exporté en 2021 pour 10,5 milliards d'euros d'habillement et pour 4,7 milliards d'euros de textiles, niveaux avoisinant ceux affichés en 2019, non sans une recomposition notable autour des commandes chinoises multipliées par deux. Les importations d'habillement repartent, de leur côté, de façon un peu plus mesurée, avec plusieurs faits notables. Dont le fait que le Royaume Uni disparaisse du top 20 des fournisseurs de l'Hexagone, selon l'Institut français de la mode.


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Les chiffres de 2021 sont à lire autant à l'aune du complexe exercice 2020 que de l'année 2019, référence d'un marché pré-crise sanitaire. Ainsi, en 2021, les exportations d'habillement ont progressé de 15%, après la chute de 15% connue en 2020. L'exercice se place ainsi non loin des 10,7 milliards d'euros atteints en 2019.

En tête des clients, l'Italie (+20%), passe devant l'Espagne et l'Allemagne. Le Royaume Uni, encore quatrième client de la France en 2020, tombe à la sixième place, juste derrière la Belgique.

Cette quatrième place revient désormais à la Chine, dont les chiffres retiennent l'attention. L'empire du Milieu était au 10e rang en 2019, à 281 millions d'euros. Le chiffre est passé en 2021 à plus d'un milliard d'euros (+255%).

"Les Chinois consomment plus chez eux et moins à l'étranger, ce qui accélère les exportations vers la Chine, et notamment dans le luxe", indique à FashionNetwork.com Gildas Minvielle, directeur de l'observatoire économique de l'IFM, qui pointe que les exportations italiennes d'habillement profitent également de ce phénomène.

Au total, l'Asie a dopé de 43,34% ses commandes de mode française par rapport à 2019. Si le Japon a retrouvé son niveau d'avant-crise (247 millions d'euros), la Corée du Sud s'offre quant à elle une accélération de 14% sur deux ans, et même de 56% par rapport à 2017.


IFM


Cette accélération de l'Asie ne remet pas en cause l'équilibre entre exportations intra-UE (58,07% du total) et extra-UE (41,93 %), qui demeure sensiblement le même qu'en 2019. Un ralentissement notable se fait jour du côté des pays du pourtour méditerranéen, qui pesaient 230 millions en 2019 et sont tombés à 182 millions l'an passé. Avec par ailleurs des chutes à noter côté Emirats arabes unis (-13,5%) et Russie (-14,6%) par rapport à 2019.

Côté exportations textiles, la France a renoué avec ses niveaux d'avant-crise. La part de l'UE dans les expéditions passe en deux ans de 50,4% à 53,1% du total. L'Allemagne, la Belgique et la Tunisie sont les principaux clients de l'Hexagone, qui a pu constater en 2021 une reprise particulièrement dynamique du côté des commandes italiennes (+26%), espagnoles (+19%) ou britanniques (+21%).

Une reprise moins marquée des importations de textile-habillement



Les importations françaises d'habillement ont quant à elles été en 2021 en retrait de 4,3% par rapport 2019. En deux ans, la part de l'UE dans les commandes françaises a par ailleurs chuté de 22,54% à 19,83%. Bien qu'en léger ralentissement sur deux ans, la Chine reste le premier fournisseur (5,3 milliards d'euros) devant le Bangladesh (2,7 milliards) et l'Italie (1,7 milliard), talonnée par la Turquie qui s'offre une progression de 7,2% sur deux ans.

Au top 20 des fournisseurs, seuls quelques pays s'offrent des progressions par rapport à 2019, dont le Pakistan (+23,8%), le Sri Lanka (16,18%) ou le Portugal (+5%). Des reculs sont en revanche à constater du côté de l'Inde, du Vietnam, du Cambodge, de la Birmanie, de l'Indonésie, de la Tunisie, du Maroc, de la Roumanie et de la Bulgarie. Sans oublier le Royaume-Uni, 14e fournisseur en 2020, qui disparait du top 20 au profit de l'Espagne (+20% l'an passé).  

Côté textiles, les importations sont passées de 6,4 à 7,4 milliards d'euros en deux ans. Une hausse à interpréter avec prudence: ces importations ont connu un pic à 11,3 milliards sur le difficile exercice 2020, les importations de masques sanitaires étant comptabilisées dans cette catégorie par les douanes françaises. Un état de fait qui ne change pas le top cinq des fournisseurs de la France qui, comme avant-crise, se compose de la Chine, l'Italie, l'Allemagne, la Belgique et le Pakistan.

Par rapport à 2019, de fortes accélérations sont visibles du côté de la Turquie (+33%), de l'Inde (+28,2%) ou encore de la Tunisie (+20%). Le Bangladesh et le Vietnam font leur entrée au top 20 des fournisseurs. Et, alors que les commandes américaines ralentissent, celles passées auprès des fabricants roumains ont bondi de 97,2% en deux ans.

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