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La Banque de France revoit ses prévisions de croissance à la hausse

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9 sept. 2013

Paris, le 9 sept 2013 (AFP) - La révision à la hausse de sa prévision de croissance pour le troisième trimestre par la Banque de France (BdF) correspond à l'amélioration des enquêtes de conjoncture auprès des entrepreneurs et des ménages, mais laisse les économistes prudents sur la reprise.

La BdF a relevé sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) français pour le troisième trimestre 2013, à 0,2%, dans une deuxième estimation pour cette période publiée lundi.


La Banque de France délivre quelques notes positives. Photo AFP.



Dans une première estimation, fondée comme toutes les autres sur son enquête de conjoncture dans l'industrie et les services, la BdF avait prévu le 7 août que le PIB de juillet-août-septembre serait de 0,1% supérieur à celui du trimestre précédent.

"Si on ne regarde que les indicateurs avancés, on est tenté de dire la même chose que la Banque de France", a relevé Jean-Christophe Caffet, économiste de la Banque Natixis, dans une allusion aux enquêtes réalisées auprès des entreprises ou des ménages sur leur perception de la situation, destinées à donner un avant-goût de l'évolution de la situation économique.

Ces enquêtes sont notamment réalisées par la BdF, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) ou le cabinet d'audit Markit, qui publie l'indice PMI des responsables des achats dans les entreprises.

La semaine dernière, Markit avait noté une stabilisation de l'activité en août dans l'industrie et une légère reprise dans les services, par rapport au mois précédent.

Vendredi, l'Insee indiquait de son côté que le moral des Français avait continué de s'améliorer en août.

Une inflexion positive de la croissance du PIB est en outre "possible" en France, selon les indicateurs composites avancés de l'OCDE publiés lundi.

"Toutes ces enquêtes de confiance se sont bien redressées et sont compatibles avec une croissance de l'ordre de grandeur de 0,2% donné par la Banque de France, mais les économistes regardent aussi les fondamentaux", a renchéri Michel Martinez, économiste en chef pour la France de la Société générale.

Normalisation plutôt que reprise

Jean-Christophe Caffet prévoit une croissance nulle au troisième trimestre, plus précisément un recul de 0,065% et son collègue de la Société générale, une croissance nulle, tout comme l'Insee.

Pour Jean-Christophe Caffet, les indicateurs avancés étaient de plus tombés "anormalement bas" et, "aujourd'hui, cette amélioration très forte qu'on voit est plutôt une forme de normalisation de ces indicateurs avancés plutôt que le signal d'une reprise vigoureuse et pérenne".

Citant un environnement mondial mal orienté avec un essoufflement des émergents, qui ne favorise pas la demande de produits français, il a aussi souligné que, "même si le moteur externe repartait, la France ne s'est jamais vraiment distinguée par ses performances à l'export".

Il a également cité les perspectives de demande intérieure freinées par la consolidation budgétaire en cours, qui est marquée par des "ponctions fiscales et une baisse des transferts sociaux".

"A cela s'ajoutera probablement un regain d'inflation l'année prochaine, si on regarde les prix du pétrole et des matières premières énergétiques, et conjointement la baisse de l'euro qui favorise l'inflation et la hausse de TVA qui interviendra en janvier", a-t-il souligné.

Pour lui, s'il y a un "biais favorable", l'énigme demeure sur l'investissement des entreprises, qui s'est stabilisé au deuxième trimestre au lieu de décroître, un phénomène "plutôt lié à du remplacement équipements" qu'à "une amélioration des débouchés".

"Il est trop tôt pour parler d'un rebond cyclique", a estimé à ce sujet Michel Martinez.

Pour ce dernier, "il y a un facteur qui potentiellement peut soutenir la croissance au second semestre: la consommation publique" (santé, famille, éducation nationale notamment). "Le PIB a augmenté de 0,3% au deuxième trimestre par rapport au même trimestre de 2012 et la dépense publique y a contribué pour 0,4 point", a-t-il relevé, d'autres facteurs ayant contribué négativement.

Pour Jean-Christophe Caffet, "la croissance potentielle se situe autour de 1% et, étant donné le désendettement continu des agents privés et publics, on devrait être légèrement en dessous sur 2014 et 2015, avant probablement de retrouver un rythme de croissance supérieur à 1% d'ici fin 2015".

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