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20 juin 2019
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L’Homme Plissé d'Issey Miyake danse à l'air libre

Publié le
20 juin 2019

C’est sous les arbres mouillés par les orages de la nuit, dans les jardins de la place des Vosges, qu’Issey Miyake a convié la fashion sphère jeudi matin, pour un réveil bucolique et tonique. La marque japonaise ne défilait pas avec son habituelle collection masculine, mais présentait pour l'occasion Homme Plissé, la ligne aux basiques intemporels, pour la plupart plissés, conçue par le fondateur, Issey Miyake.


L'Homme Plissé d'Issey Miyake en balade place des Vosges - ph Dominique Muret


Lancée comme une capsule il y a cinq ans, cette collection pensée « pour des gens de tous âges et origines, et pour toutes les occasions » a été « créée pour libérer le vestiaire masculin ». Le succès venant, elle a été présentée pour la première fois au calendrier parisien en janvier dernier avec une performance au Centre Georges Pompidou.

« Cette ligne ne cesse de grandir chez nous car elle est très pertinente avec le vestiaire masculin d'aujourd'hui », souligne la maison, en annonçant l'ouverture de deux magasins dédiés qui vont s’ajouter à la petite boutique de Tokyo. Un important point de vente sera inauguré en juillet, toujours dans la capitale nippone, dans le quartier d'Oyama, et un autre à New York à l’automne. A Paris, Homme Plissé est distribuée dans les enseignes de la marque et aux Galerie Lafayette Champs-Elysées.

Le show, chorégraphié par Daniel Ezralow, débute comme si de rien n’était, par une tranquille flânerie dans un parc. Adossé à un marronnier, un garçon en pantalon de coton beige et tunique plissée semble attendre un copain, qui le rejoint bientôt en T-shirt-pantalon avec une veste-cape turquoise également plissée. Le va et vient continue dans le silence du jardin, où résonne juste le pépiement des oiseaux, les silhouettes jouant sur des associations de couleurs saturées : lime et violet, rose fluo et cobalt, orange, vert, jaune canari, etc.

S’immiscent dans ce ballet silencieux des joggeurs qui traversent le parc en courant à longues enjambées habillés en joggings et larges bermudas plissés, suivis par de vrais danseurs en pantalons resserrés à la cheville, tricots et vestes lâches, qui esquissent quelques pas et mouvements avec grâce. Chaussés de sandales, ils sont parfaitement à l’aise dans leurs vêtements légers et élégants, à la silhouette japonisante. En manteaux de soie sans boutons et pantalons à coulisse, un groupe de garçons, ballon rouge aux pieds, leur coupe la route.

Le défilé festif d'Issey Miyake - ph Dominique Muret


Les mannequins continuent leur ronde à l’infini en s’amusant comme une bande d’amis, dans un mouvement léger et gracieux. C’est maintenant au tour des acrobates avec leur jolie tenue à carreaux et en tricots jacquard de faire la roue et d’aligner les rondades.

La mer envahit soudain le square avec un bruit de déferlement de vagues qui accompagne un nouveau groupe de danseurs aux gestes délicats. Ces derniers portent d’amples vestes façon plaid ou toge peintes aux couleurs vives. Sans boutons, avec leurs larges manches, elles rappellent la forme des kimonos et s'ouvrent comme des ailes de papillon lorsque les modèles écartent leur bras. Mais le ciel menace, il pleut. On sort les parapluies pour improviser un nouveau ballet.

Pour le grand final, place aux jeux, au rythme des tambours ! Une fanfare de femmes avec tambours et percussions envahit le jardin, tandis que les mannequins s’enroulent dans les rubans suspendus à un poteau au rythme de cette samba qui donne envie de les rejoindre. Dans une gaieté contagieuse, ils invitent le public à danser. Sans se faire prier, spectateurs et badauds se mêlent aux « hommes plissés » d’Issey Miyake dans une réjouissante farandole libératrice.

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