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13 févr. 2023
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L'économie européenne ralentit mais devrait éviter le pire en 2023

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13 févr. 2023

L'économie européenne affronte des vents contraires à cause de la guerre en Ukraine, mais devrait afficher cette année une inflation moins forte et une croissance meilleure que prévu, selon les dernières prévisions de Bruxelles dévoilées lundi.


Lors de la conférence de presse du commissaire européen à l'Economie, Paolo Gentiloni, le 13 février 2023 à Bruxelles. - AFP


La Commission européenne a annoncé qu'elle révisait à la hausse sa prévision de croissance pour la zone euro en 2023 à 0,9% (+0,6 point) et estimé qu'elle devrait "éviter de peu" une récession cet hiver.

Même tendance pour l'ensemble de l'UE, dont la croissance est désormais annoncée à 0,8% (+0,5 point). Ces chiffres marquent un fort ralentissement par rapport aux 3,5% de croissance enregistrés l'an dernier.

Bruxelles anticipe un rebond en 2024, avec 1,5% de croissance dans les 20 pays partageant la monnaie unique et 1,6% dans l'UE, des chiffres inchangés depuis l'automne.

L'économie européenne a montré "une résilience remarquable" et "les résultats de cette année devraient être meilleurs que ce qui était prévu à l'automne dernier", a souligné le commissaire à l'Economie, Paolo Gentiloni, lors d'une conférence de presse.

Mais "mieux que prévu ne veut pas dire bon", a-t-il aussitôt ajouté. "Les Européens sont encore confrontés à une période difficile", avec une croissance qui faiblit et une inflation qui, bien qu'en ralentissement, continue de peser sur le pouvoir d'achat, a-t-il prévenu.

Pas question donc de relâcher les efforts. M. Gentiloni a invité les Vingt-Sept à maintenir leur "détermination" et leur "ambition" dans la recherche de "réponses communes" face aux défis conjoncturels.

L'UE a ouvert un débat sur l'assouplissement des aides d'Etat au sein du bloc et la création d'un "fonds de souveraineté" pour soutenir l'économie face à la flambée des prix de l'énergie et aux subventions américaines ou chinoises. Une réforme du marché de l'électricité est également à l'étude pour faire baisser les prix.

Mais ces propositions se heurtent encore aux divisions des Etats membres.

"Des chocs exceptionnels"



Pour l'instant, l'économie européenne résiste mieux que prévu aux conséquences de la guerre en Ukraine. "Malgré des chocs exceptionnels", elle a évité une contraction du Produit intérieur brut (PIB) au dernier trimestre de 2022, a souligné la Commission dans un communiqué.


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"Des développements favorables depuis l'automne ont amélioré les perspectives pour cette année", a-t-elle souligné, citant notamment la chute des prix de gros du gaz "bien en dessous de leur niveau d'avant guerre".

L'exécutif européen a par ailleurs abaissé sa prévision d'inflation pour la zone euro en 2023 à 5,6% (-0,5 point) grâce à l'accalmie sur les prix de l'énergie.
Bruxelles table sur un chiffre un peu plus élevé dans l'ensemble de l'UE avec une hausse des prix à la consommation de 6,4% en 2023, de 0,6 point inférieure au chiffre attendu jusqu'ici.

L'inflation a baissé durant trois mois consécutifs, après avoir atteint un plus haut niveau historique à 10,6% en octobre, ce qui "laisse penser que le pic est maintenant derrière nous", estime la Commission.

Cependant, "les vents contraires restent forts", a-t-elle prévenu, en insistant sur les prix de l'énergie élevés qui continuent de pénaliser ménages et entreprises.

Alors que les pressions inflationnistes demeurent, la politique monétaire devrait continuer à devenir "plus restrictive" ce qui devrait aussi "peser sur l'activité des entreprises et plomber l'investissement".

Par pays, la croissance de l'Allemagne (0,2%) est annoncée bien inférieure à la moyenne de la zone euro en 2023 pour la troisième année consécutive. La première économie européenne avait cependant beaucoup mieux résisté à la récession historique provoquée par la pandémie de Covid en 2020.
La France (0,6%) serait aussi sous la moyenne cette année et ferait moins bien que l'Italie (0,8%) ou l'Espagne (1,4%).

Paolo Gentiloni a cependant averti que l'incertitude entourant ces prévisions était "élevée": "le principal risque est celui des tensions géopolitiques, celui de l'évolution de la guerre" en Ukraine.

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