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23 juil. 2008
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L'Italie

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23 juil. 2008

Chiffres-clés 2007
° Population : 60 millions d'habitants
° Nombre d'emplois dans le secteur textile-habillement : 513 000 personnes
° Exportations françaises textile-habillement vers l'Italie : 1,4 milliard d’euros
° Importations françaises textile-habillement en provenance de l'Italie : 2,5 milliards d’euros

Industries textiles :

La premières industrie textile européenne...

L’économie italienne est entrée dans une phase de développement moins favorable depuis le début de la décennie 2000. En 2007, son PIB a cru de 1,5 % en volume, bien en deçà de la croissance de l’Union européenne (+ 2,9 %). Cette faiblesse s’explique en partie par l’atonie du marché intérieur, la croissance reposant essentiellement sur les exportations.




Même si la confection domine la filière, l’industrie textile occupe une place de choix dans l’économie italienne. Contrairement à de nombreux pays européens, la part du textile italien dans le commerce mondial reste significative (7 % en 2006 selon l’OMC) et ne diminue que lentement.




Les textiles italiens sont très appréciés des confectionneurs pour leur qualité. Le marché européen reste central (57 % des exportations italiennes exprimées en valeur y sont destinées) mais perd de son importance : les exportations italiennes vers l’UE à 27 ont chuté de 11 en 2007 sans que les débouchés extra-européens ne compensent cette perte.


...Connaît de profondes mutations

Ces difficultés croissantes à l’export s’expliquent notamment par le nombre de plus en plus restreint de confectionneurs européens et par l’euro fort. Elles ne sont pas sans conséquences sur le tissu industriel italien. Depuis 2004, le nombre d’entreprises textiles ne cesse de diminuer : en 2007, on en dénombrait 15 351, soit une baisse de 4,6 % par rapport à 2006. Les effectifs employés ont, quant à eux, diminué de 2,8 % l’an dernier. Ce sont principalement les secteurs de l’industrie du coton, du lin et du textile de maison qui sont particulièrement touchés par cette dégradation conjoncturelle ; les filières laine et soie résistent mieux.




Ce contexte plus difficile, lié en grande partie à la concurrence croissante venue d’Asie, change la physionomie du secteur textile de deux façons. n premier lieu, on assiste à la disparition des plus petites unités de production, une taille critique étant désormais nécessaire. D’autre part, les industriels sont incités à monter en gamme pour faire face à une concurrence par les prix.




Industries de l’habillement :

La fin du déclin...

Après des années difficiles, la confection italienne semble bénéficier d’un second souffle depuis 2006. Depuis lors, la plupart des indicateurs sont repassés au vert, essentiellement grâce au secteur des vêtements chaîne et trame (la maille restant à l’écart de cette embellie). La progression des chiffres d’affaires atteint 5,2 % en 2007 dans les industries de l’habillement, après une hausse de 3,1 % en 2006. La production de vêtements a, elle aussi, significativement augmenté (+ 5,3 % en 2007) alors qu’elle était déclinante avant 2006. Les créneaux les plus porteurs sont le vêtement de dessus chaîne et trame (+ 9 % de chiffre d’affaires en 2007), l’habillement enfant (+ 4,6 %) et la chemiserie (+ 7,3 %), aussi bien en homme qu’en femme.




Aussi pour la première fois depuis longtemps, les effectifs employés dans le secteur de l’habillement ont augmenté en 2007 (+ 0,7 %) et atteignent 264 600 personnes. Cependant, la démographie des entreprises reste mal orientée et un mouvement de concentration est là aussi à l’oeuvre. Il se traduit par une diminution du nombre total d’entreprises et par une hausse constante du nombre moyen de salariés par entreprise.




...s'explique par le dynamisme de nouveaux marchés

Une part substancielle du chiffre d’affaires des entreprises italiennes de la confection provient des exportations. En effet, la demande intérieure d’habillement ne connaît qu’une croissance limitée (+ 1,2 % en 2007). Les débouchés extérieurs ont été stables en 2007, le dynamisme du marché extra-européen (+ 10 %) compensant le déclin des ventes au sein de l’Union (- 7 %). Même si la France et l’Allemagne restent les principaux clients de l’Italie, d’autres pays prennent une place croissante dans les débouchés des confectionneurs. Ainsi, la Russie est désormais le troisième importateur de vêtements italiens, devant la Suisse, l’Espagne et les Etats-Unis.




Les productions italiennes rencontrent de fait un succès croissant sur les marchés émergents : les exportations d’habillement ont progressé en 2007 de 29 % vers Hong Kong, de 30 % vers les Emirats Arabes Unis, de 45 % vers la Chine, de 20 % vers le Koweit, de 28 % vers le Qatar… L’internationalisation devient donc un relais de croissance essentiel pour les entreprises italiennes. Cette stratégie pourrait trouver ses limites en cas de poursuite de l’appréciation de l’euro par rapport au dollar.




FRANCK DELPAL

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