Publié le
12 avr. 2023
Temps de lecture
4 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Karim Meflah (LPE Group): "Brigitte Bardot est un nom français qui a un impact mondial"

Publié le
12 avr. 2023

L'univers vestimentaire rétro de Brigitte Bardot va s'épanouir l'an prochain au rayon mode sous la houlette de LPE Group. Le groupe parisien, qui développe par ailleurs la marque La Petite Etoile, s'est vu confier la création et la distribution d'une ligne de vêtements Brigitte Bardot par la société française Family Trademark TLM, master licencié mondial de l'image de la star depuis 2020. Karim Meflah, directeur de marque au sein de LPE Group, expose à FashionNetwork.com les enjeux de cette nouvelle activité pour l'entreprise, en tant que licencié. Les 80 premiers modèles étiquetés BB sont attendus pour le printemps 2024.


Karim Meflah - DR


FashionNetwork.com: Comment s'est noué ce partenariat autour de la marque Brigitte Bardot?

Karim Meflah: C'est une histoire de rencontres. Notre bureau de presse pour La Petite Etoile, Argelliès RP, s'occupe aussi de la communication du master licencié de Brigitte Bardot. Nous avons commencé à discuter d'une éventuelle collaboration sous forme d'une capsule éphémère il y a un an. De fil en aiguille, nous avons rencontré la famille Toulemonde (à la tête de Family Trademark TLM, ndlr) et cela a tout de suite matché. Puis, au gré des échanges, une réflexion sur une relation plus pérenne s'est enclenchée, car ils cherchaient à retrouver un partenaire prêt-à-porter, après la fin d'un contrat il y a quelques années. Nous y avons vu une magnifique opportunité de développement, en tant que licencié, en séparant cette activité du fonctionnement de La Petite Etoile.

FNW: Quel potentiel pour cette ligne de prêt-à-porter féminin?

KM: Brigitte Bardot est une icône qui a traversé les âges, elle a été notre Marianne: en termes de territoire de communication, c'est un nom français qui a un impact mondial. BB a développé une garde-robe très riche au fil des années, surtout lors des décennies 50 à 80, qui revient aujourd'hui dans l'air du temps. Elle a été libre, passionnée et directe, et je crois que dans l'ère post-me too dans laquelle nous sommes, cela peut avoir une résonance avec les préoccupations d'aujourd'hui.

Le groupe est très ambitieux mais aussi super pragmatique et humble, puisque le marché du prêt-à-porter est difficile. Il va falloir se faire une place chez les détaillants, qui vont devoir sortir une marque pour nous faire entrer dans leur assortiment. Nous espérons que les produits attireront l'œil et les commandes, pour réaliser quelques millions d'euros de chiffre d'affaires dès les premières saisons.


Premier aperçu d'une robe Brigitte Bardot par LPE Group - DR


FNW: Comment définissez-vous la collection?

KM: Elle explore plusieurs styles, du vichy jusqu'aux motifs psychédéliques. Il ne s'agira pas d'une collection 100% rétro mais d'une inspiration de ses looks. Contrairement au fonctionnement de La Petite Etoile, sur le mode du 'pronto', nous avons choisi le modèle plus traditionnel de la précollection. Les produits seront dévoilés cette année fin mai ou début juin aux acheteurs wholesale français par nos commerciaux, avant d'être exposés sur le salon Who's Next à Paris en septembre. Nous ciblons avant tout les multimarques, et par la suite, nous pensons aussi aux grands magasins et pourquoi pas à un développement en retail à l'horizon 2025. En janvier prochain, nous lancerons également le site marchand Brigitte Bardot.

FNW: Quel positionnement et quel public ciblez-vous?

KM: Le prêt-à-porter Brigitte Bardot s'adresse à toutes, avec un cœur de cible sur les femmes de 25 à 45 ans. La collection se veut accessible, ni entrée de gamme, ni luxe. Un compromis entre prix et qualité des matières et des finitions. Une robe travaillée sera par exemple vendue entre 80 et 150 euros, une blouse brodée main entre 65 et 100 euros, ou une veste entre 130 et 200 euros. Nous sommes actuellement dans la phase de finalisation des prototypes, et avons sélectionné des fabricants (déjà partenaires de LPE Group) selon leur savoir-faire.


Silhouettes du printemps-été 2024 - DR


FNW: Quel a été le montant investi pour lancer un tel projet? A-t-il fallu convaincre des banques?

KM: LPE Group est une structure saine: les investissements sont importants pour cette licence, mais tout est réalisé en autofinancement.

FNW: Cette nouvelle activité de licencié a-t-elle changé la façon de fonctionner au sein de l'entreprise?

KM: Nous avons structuré la société depuis quelques temps déjà, pour avoir plusieurs entités distinctes (La Petite Etoile wholesale, online, magasins…) et avons lancé une nouvelle filiale, LPE Franchise, spécialement pour Brigitte Bardot, avec la volonté de développer de nouveaux business. Si d'autres opportunités se présentent, pourquoi pas, mais il y a déjà beaucoup à faire avec La Petite Etoile et Brigitte Bardot!

Côté organisation, il y a évidemment des synergies sur le plan de la data ou de la production, mais pour le style et le commercial nous avons constitué deux bureaux différents. Sophie Rousseau, qui a été styliste pour La Petite Etoile, est maintenant totalement détachée pour Brigitte Bardot, et même installée dans d'autres locaux avec son équipe pour éviter la cannibalisation. Et il n'y aura pas de produits Brigitte Bardot vendus dans les magasins La Petite Etoile. Ce sont deux histoires différentes.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com