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Clémentine Martin
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7 juin 2021
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John Lobb dévoile un nouveau concept de boutique à Paris avec un service à la demande

Traduit par
Clémentine Martin
Publié le
7 juin 2021

 John Lobb vient de dévoiler son nouveau concept de boutique à Paris, aux airs de galerie d’art, de club de gentlemen et de boutique de chaussures traditionnelle. Souhaitant poursuivre son expansion à l’étranger, la maison va inaugurer des espaces en Californie et au Moyen-Orient.


CEO Philippe Gonzalez - Photo: Ben Benoliel - Foto: Ben Benoliel


 
Cet élégant nouveau concept de boutique est visible au 51, rue François Ier, dans le triangle d’or parisien, entre l’avenue Montaigne et les Champs-Élysées. Faisant preuve d’une élégance discrète, il ne lésine pourtant pas sur le luxe, mêlant des essences de bois nobles, des murs écrus, des empiècements en acier inoxydable, une table en bronze faite sur mesure et un confortable canapé en velours.
 
"Je veux que cet espace invite à prendre un moment pour se relaxer. À découvrir la marque. Même si vous n’achetez pas aujourd’hui, vous vous rappellerez de ce que vous aurez appris et aurez envie de revenir", explique le PDG Philippe Gonzalez.

La nouvelle boutique de John Lobb propose trois niveaux de service: prêt-à-porter, à la demande et sur mesure. La section la plus centrale est consacrée au service à la demande, récemment lancé, qui propose aux clients d’adapter tous les modèles du catalogue à leurs exigences personnelles.

Les fameux mocassins Lopez, par exemple, ou le modèle City II, peuvent être déclinés dans des cuirs légendaires comme le Museum Calf (cuir de veau), le Grain Calf (cuir de veau texturé) ou même des cuirs exotiques de crocodile ou de lézard. Le choix de boucles est aussi impressionnant, dans des tons d’or rose, de gris anthracite ou de palladium. Près de dix options de semelles sont disponibles.
 
"Imaginons que vous possédiez une paire de chaussures que vous adorez, mais que vous avez depuis vingt ans. Vous pouvez la reproduire entièrement, et vous pouvez choisir exactement le même cuir, la patine, les lacets et les semelles. Je pense que la possibilité de pouvoir recréer leurs Lopez préférés est très rassurante pour les clients", sourit Philippe Gonzalez.
 
Le chausseur londonien John Lobb a fondé son enseigne en 1949. Il a habillé les pieds de célébrités notoires, comme le prince Philippe et Richard Avedon. Actuellement, les articles de ses lignes de prêt-à-porter et à la demande sont réalisés à Northampton, en Angleterre, dans un atelier où l’entreprise emploie 110 personnes. Ses modèles sur mesure, en revanche, sont fabriqués par 15 artisans à Paris, dans un atelier situé rue Mogador.
 
Les classiques prêt-à-porter de la maison se vendent autour de 1.500 dollars (1.230 euros); le service à la demande commence à 2.000 dollars, tandis que le sur mesure, qui requiert la fabrication d’un moule personnel pour chaque personne et prend au moins quatre mois de fabrication, peut facilement coûter 5.000 dollars.
 

L'intérieur du magasin - Foto: Julien T Hamon



Né dans les Cornouailles, John Lobb s’est aventuré jusqu’en Australie avant de retourner ouvrir sa première boutique à Mayfair. Pas étonnant, donc, que le voyage fasse partie de l’ADN de la marque. Ce qui pourrait évoquer Hermès, qui a d’ailleurs fait l’acquisition de John Lobb en 1976.
 
John Lobb veut maintenant s’exporter en Californie, et va délaisser son emplacement actuel au centre commercial de South Coast Plaza pour une nouvelle boutique sur Rodeo Drive, plus proche de ses clients VIP, qui seront reçus dans un espace particulier à l’étage. À Paris, l’arrière-boutique est un cabinet en verre contenant des classiques des archives, comme une paire de chaussures monk douces au toucher ou des chaussures de randonnée aux couleurs intenses dont la patine fleure bon l’histoire.
 
"Nous voulions accueillir nos clients dans une ambiance chaleureuse, proposer un espace confortable pour sélectionner ses chaussures. Un espace où l’on aurait envie de rester pendant que l’on vernit vos chaussures", explique le PDG, qui a fait appel au cabinet français d’architecture d’intérieur Cigüe pour la décoration.
 
D’après Philippe Gonzalez, la clientèle de John Lobb est plutôt diversifiée. "Nous ciblons des hommes différents, qui font des métiers divers. Nos clients ont du style, et ce style se reflète dans leur vie professionnelle, qu’ils soient avocats ou travaillent en banque. Aujourd’hui, nous avons aussi beaucoup de profils de la tech, du graphisme et de la publicité. Nos chaussures conviennent à différents styles."
 
Né à proximité de Lyon, Philippe Gonzalez vient d’une famille espagnole; son grand-père a émigré en France. Il a travaillé dans le textile avant de rejoindre Hermès, où il s’est spécialisé dans les matériaux nobles avant de prendre la direction générale de John Lobb en 2018.
 

Foto: Julien T Hamon



Son but? "Continuer à faire désirer la marque. John Lobb transmet vraiment des valeurs et un savoir-faire, une connaissance, une qualité et une soigneuse sélection de cuirs. Nos produits sont durables et réparables."
 
La marque ouvrira sa boutique à Los Angeles le 18 juin, puis s’installera au Mall of Emirates, à Dubaï, en octobre, avant d’agrandir sa boutique de Fukuoka, dans le sud du Japon. Actuellement, elle possède dix-neuf boutiques.
 
À l’avenir, la maison aimerait développer sa ligne femme. La nouvelle boutique propose d’ailleurs des versions féminines de modèles emblématiques comme les chaussures Lopez, City et Lawry. Il n’y aura cependant pas de collections de prêt-à-porter pour ces dames, contrairement à ce que propose Berluti, le chausseur de luxe de LVMH situé juste au coin de la rue.
 
"Cela ne fait pas partie de nos ambitions pour le moment", assure tranquillement Philippe Gonzalez.

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