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4 mars 2021
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Jean Castex annonce de nouvelles restrictions sur l'ouverture des commerces dans 23 départements

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4 mars 2021

Jean Castex a dévoilé jeudi une nouvelle série de mesures destinées à freiner l'épidémie due au coronavirus en France, mais sans confinement le week-end dans des villes comme Paris ou Marseille malgré les tensions persistantes dans le système hospitalier. Le commerce est en revanche ciblé par de nouvelles restrictions.


Jean Castex - Reuters



Face à la lente progression de l'épidémie depuis quelques semaines, à la menace des variants et à de fortes disparités entre territoires, le gouvernement reste fidèle à sa stratégie visant à "gagner du temps" pour éviter un nouveau confinement généralisé, dans l'espoir d'un retour progressif à la normale à partir du mois d'avril grâce à l'accélération de la campagne de vaccination.

"Nous ne sommes pas confrontés à une hausse exponentielle de l'épidémie comme nous l'avions connue pendant les deux premières vagues", a déclaré Jean Castex, alors que la France a enregistré jeudi un peu plus de 25.000 cas de contamination.

Sur les 20 départements placés sous surveillance il y a une semaine, seul le Pas-de-Calais connaîtra par conséquent un confinement le week-end dès ce samedi, comme c'est déjà le cas dans les métropoles de Nice (Alpes-Maritimes) et Dunkerque (Nord), en raison d'une flambée du variant anglais, qui représente désormais 60% des cas en France, selon le Premier ministre.

Si l'Île-de-France et les autres départements à risques, portés au nombre de 23 ce jeudi, échappent "pour le moment" à un confinement le week-end, les autorités locales pourront interdire l'accès aux zones très fréquentées pour éviter des regroupements de population, a indiqué le chef du gouvernement.

Les centres commerciaux dans le viseur



Dans ce cadres, les commerces sont ciblés. "Les grands centres commerciaux et grandes surfaces commerciales, de plus de 10.000 mètres carrés et plus de 20.000 mètres carrés comme jusqu'à présent seront fermés".

Avec les restrictions en place depuis fin janvier, plus de la moitié des centres commerciaux de France sont, avec quelque 25.000 grands magasins et commerces de centres commerciaux, déjà fermés. Une mesure que les les organisations patronales de commerçants critiquent depuis plusieurs semaines, soulignant notamment dans une lettre ouverte mi février que "la survie de milliers de magasins et d'emplois passe inévitablement par leur réouverture rapide".De son côté, Bercy avait chiffré la facture de la mesure à plus de 500 millions d'euros par mois pour les finances publiques, estimant qu'un confinement total coûterait 15 milliards.

"Nous devons tout faire pour éviter un nouveau confinement national", a répété Jean Castex, en promettant d'accélérer "significativement et dès ce week-end la vaccination" dans les départements à risque.

"Il faut que nous fassions des efforts pour réduire nos contacts sociaux, notamment ne pas avoir plus de six personnes dans les moments privés ou familiaux car on sait que c'est à ce moment là que le virus se transmet", a encore plaidé le Premier ministre. "J'invite les habitants des 23 départements concernés de ne pas sortir autant que possible de leur département ou de leur région s'agissant des départements franciliens."

Le président Emmanuel Macron a évoqué l'idée de "tenir" encore "quatre à six semaines" lors d'un déplacement lundi en Seine-Saint-Denis. Appelant à la "mobilisation générale" pour gagner une "course contre la montre", Jean Castex a dit viser 10 millions de vaccinations d'ici mi-avril, 20 millions d'ici mi-mai et 30 millions d'ici l'été, avec l'élargissement de la campagne aux 50-74 ans sans comorbidités dès avril.

A ce jour, 3,2 millions de personnes ont été vaccinées dans le pays, dont 1,8 million ayant reçu les deux doses du vaccin, a précisé le chef du gouvernement, qui a rappelé que la France attendait 22 millions de doses en mars-avril.

Parmi les personnes vaccinées, 80% des résidents dans les Ehpad le sont, ce qui "ouvre la voie à une adaptation des règles de vie" pour ces derniers, mais pas à un allègement généralisé des mesures restrictives dans le pays, comme le couvre-feu à 18 heures ou la fermeture des restaurants et des lieux culturels, a dit Jean Castex.

Pas assez de soignants vaccinés



Le Premier ministre a en revanche déploré qu'un nombre insuffisant de personnels soignants soient vaccinés. "Les soignants, médecins, infirmiers, aides-soignants, aides à domicile sont éligibles à la vaccination depuis début janvier. Or, seul un soignant sur trois est aujourd'hui vacciné", a regretté Jean Castex. "Ce n'est pas normal et cela compromet notre capacité à lutter effectivement et efficacement contre le virus", a-t-il insisté.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a aussi appelé les soignants à se faire vacciner, promettant de leur écrire "dès demain" pour les y inciter "très fortement".
"Quand on est soignant, il est de notre (sic) responsabilité de se protéger soi-même et ceux dont on a la prise en charge", a-t-il souligné.

Olivier Véran a indiqué que les pharmaciens pourraient vacciner à partir du 15 mars les personnes de plus de 50 ans présentant des facteurs de risque, et vanté les mérites du vaccin AstraZeneca, dont il a assuré que l'efficacité était au moins aussi élevée que ceux de Pfizer et Moderna.

"Nous avons demandé l'ouverture de centres de vaccinations et de centres éphémères de manière à vacciner tout ce week-end", a ajouté le ministre.

Avec Reuters

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