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Clémentine Martin
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16 sept. 2022
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Inditex a augmenté ses prix et son stock pour faire face à 2022

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Clémentine Martin
Publié le
16 sept. 2022

Le groupe Inditex est récemment entré dans une nouvelle ère sous la présidence de Marta Ortega. Et pour le moment, les résultats semblent être au rendez-vous. C’est ce qu’indiquent les chiffres du premier semestre de l’exercice, publiés mercredi 14 septembre: les ventes totales de l’entreprise ont augmenté de 24,5% à 14,845 milliards d’euros. L’EBITDA, lui, a gagné 30% à 4,029 milliards d’euros, tandis que le bénéfice net augmentait de 41% à 1,794 milliard d’euros. Les “belles performances d’exploitation“ du modèle intégré du groupe se sont traduites par des “records historiques“, qui ne manquent pas de surprendre dans ce contexte international marqué par l’incertitude, entre inflation, guerre en Ukraine et conséquences de la pandémie.


Maquillage de Diane Kendal pour Zara - Zara


Si l’on décortique les résultats par enseigne, Zara (qui calcule son chiffre d’affaires en intégrant celui de Zara Home, sa ligne de décoration) reste la marque la plus prolifique du groupe. Au premier semestre, la griffe a réalisé 10,927 milliards d’euros de ventes, soit une augmentation de 29% par rapport aux 8,488 milliards d’euros du premier semestre 2021.

Oysho est la seule chaîne d’Inditex à enregistrer des ventes en recul

Bershka arrive en deuxième position, avec un chiffre d’affaires de 1,055 milliard d’euros en augmentation de 15% ; vient ensuite Pull&Bear, avec des ventes en hausse de 19% à 936 millions d’euros. Chez Stradivarius, les ventes ont progressé de 17% à 913 millions d’euros et chez Massimo Dutti, la hausse est de 10% avec 721 millions d’euros. Oysho, en revanche, accuse un recul de ses revenus: la plus petite chaîne du groupe depuis la suppression d’Uterqüe a vu ses ventes se contracter de 4% à 293 millions d’euros. Ni Massimo Dutti, ni Bershka ni Oysho n’ont atteint leur chiffre d’affaires du premier semestre 2019, avant le début de la pandémie.

Par marché, le continent américain est celui qui a le plus progressé au cours des six premiers mois de l’année: il génère maintenant 20,1% des ventes totales, contre 17,3% à la même période l’an dernier. En 2021, les États-Unis étaient devenus le deuxième marché d’Inditex en volume de chiffre d’affaires, juste derrière l’Espagne. Au premier semestre, 14,2% des ventes du groupe provenaient de son pays d’origine, contre 14,1% au premier semestre 2021.


Oysho vient de lancer sa première application de sport - Oysho


Hors Espagne, l’Europe a concentré 46,3% des ventes totales, malgré la suspension des opérations d’Inditex en Russie et en Ukraine. L’Asie, elle, perd du poids: elle générait 22,5% des ventes de l’entreprise au premier semestre 2021, contre 19,4% en 2022. En cause: les diverses restrictions et confinements ayant eu lieu en Chine depuis le début de l’année. Les chaînes du groupe espagnol sont actuellement actives dans 215 pays “avec de petites parts de marché dans un secteur extrêmement morcelé“.

Les fermetures de boutiques physiques se poursuivent



24 marchés ont été concernés par des ouvertures de boutiques et le groupe fondé par Amancio Ortega a conclu le semestre clôturé le 31 juillet dernier avec un total de 6.370 points de vente, soit 284 fermetures nettes par rapport à la même période en 2021. Depuis le début de la pandémie, l’entreprise a procédé à 1.050 fermetures nettes, réduisant son parc de 14,1%.

Les 82 boutiques d’Uterqüe sont maintenant fermées et Pull&Bear est la seule chaîne dont le nombre de points de vente a augmenté par rapport au premier semestre 2021, passant de 864 à 866 établissements. Malgré 33 fermetures, Zara reste là encore en tête du groupe avec 1.964 boutiques.

Plus de stock pour faire face aux problèmes d’approvisionnement



Pour l’automne-hiver 2022/23, le groupe installé à Arteixo (La Corogne) a décidé de renforcer “temporairement“ ses stocks entrants, dans le but “d’augmenter la disponibilité des produits face à de possibles tensions de la chaîne d’approvisionnement“. Au 31 juillet, la quantité d’articles en stock était supérieure de 43% à celle du premier semestre 2021. Au 11 septembre, ce chiffre était de 33%.


Le e-commerce va générer 30% du chiffre d’affaires - Massimo Dutti


Durant la conférence avec les économistes, le groupe a rappelé que d’autres entreprises du secteur ont aussi eu recours aux achats anticipés. Cette stratégie d’approvisionnement de proximité sera conservée durant toute la saison. Grâce à sa capacité de réponse rapide et à sa flexibilité, le groupe se targue d’être capable de “réagir plus rapidement aux tendances de la mode et d’occuper une place unique sur le marché“.

Des hausses de prix “sélectives“



Lors de la saison précédente, le groupe avait déjà annoncé une augmentation de ses prix d’environ 2% en Espagne et au Portugal en raison de l’inflation mondiale. Pour l’automne-hiver, Inditex va aussi procéder “à des ajustements sélectifs de ses prix, en centimes d’euros“. Marcos López, directeur du marché de capitaux de l’entreprise, a insisté auprès des économistes: le groupe entend “conserver sa politique de stabilité des prix“. Il souligne tout de fois que “face à l’impact temporaire de l’inflation, un ajustement des prix est nécessaire sur certains marchés“ afin de préserver la marge brute.

Et l’histoire s’est à nouveau répétée lors de l’intervention d’Óscar García Maceiras, le PDG de l’entreprise: tout comme il l’avait déjà fait en mars dernier pour la présentation des résultats annuels, il a assuré que les intentions d’Inditex passent par le maintien de son modèle d’activité reposant sur des produits “de haute qualité à des prix raisonnables“. La hausse des tarifs sera ponctuelle et dépendra de plusieurs facteurs, comme les catégories de produits et les formats commerciaux.

Concernant la mise en place contestée de frais de retours pour les commandes en ligne, testée par Zara sur plusieurs marchés depuis l’automne dernier, le groupe n’a constaté “aucun impact“ sur les ventes. Cette nouvelle politique a été “très bien acceptée“. Et les retombées sont intéressantes: les retours en boutiques physiques sont plus nombreux et la période de retour est réduite. “Du point de vue de la protection de l’environnement, les clients ont bien compris que c’est une tendance qui va s’étendre à l’ensemble du secteur dans les prochaines années.“

L’entreprise a prévu de clôturer l’exercice avec un investissement de 1,1 milliard d’euros dans ses boutiques, sa présence digitale et sa logistique. Elle aimerait d’ailleurs que le e-commerce représente 30% de son chiffre d’affaires d’ici 2024. “Notre modèle d’activité fonctionne à pleine puissance et a un grand potentiel de croissance pour l’avenir“, a rappelé Óscar García Maceiras, concluant que “les préoccupations macroéconomiques sont compréhensibles, mais nous avons pleinement confiance en nos opportunités de croissance à long terme“.

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