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Immobilier : la France doit-elle craindre le phénomène des "dead malls" ?

Publié le
6 juin 2018

Alors que l’image des "dead malls" américains continue d'animer les cauchemars des promoteurs, Cushman & Wakefield se demande, à l’occasion du Siec18, si cette crainte est fondée en France, sur fond de « saturation du marché » régulièrement évoquée.

Un « dead mall » à Akron (Ohio) - PlacesThatWere


Avec 276 mètres carrés GLA en centre commercial pour 1 000 habitants, la France ne se situe en réalité qu’un peu au-dessus de la moyenne des pays d’Europe de l’Ouest (258 m²). Ce qui « ne présente pas de symptôme de suréquipement, si l’on compare avec la densité commerciale relevée aux Etats-Unis, quatre fois plus élevée que la moyenne européenne », pointe Cushman & Wakefield. Quant au taux de vacance, il ne serait en moyenne que de 7 % à l’échelle du Vieux Continent.

Un taux de vacance qu’il faut, en France, lire avec prudence à l’aune de l’ancienneté des centres, souligne le rapport, qui cite en cela la Fédération Procos pour le commerce spécialisé. Celle-ci rappelle que le taux de vacance des centres ouverts dans les années 1970 se limite à 5 %, contre environ 7,5 % pour ceux ouverts dans les années 1980 et 1990. Quant à ceux ouverts depuis les années 2000, et dont la vacance avoisine en moyenne les 10 %, le phénomène tiendrait moins à une saturation de l’offre qu’au décalage avec des centres historiques ayant, à l’époque, poussé dans des zones vierges de toute concurrence.

Naissant désormais sur des territoires plus concurrentiels, les nouveaux centres commerciaux se font d’ailleurs plus rares. La part des nouveaux malls dans les créations de surface est ainsi passée de 65 % à 40 % en dix ans. Et cela au profit de la valorisation des actifs existants. « C’est un signe de maturité globalement rassurant pour la bonne santé de l’écosystème commercial français, pour Cushman & Wakefield. Ces rénovations qui s’accompagnent parfois d’une extension permettent également de maintenir le niveau de qualité du parc à l’échelle nationale. »

Evolutions des inaugurations de surfaces de commercial, des ventes en ligne et de la population - Cushman&Wakefield


L’e-commerce aurait bien entendu, à l’instar de la multiplication des offres physiques, contribué à ce recentrage. Depuis cinq ans, les ventes en ligne croissent chaque année de 11 à 14 %, contre de 15 à 17 % outre-Atlantique. Dans l’Hexagone, la part des ventes en ligne demeure néanmoins inférieure à 10 %. Pas de quoi inquiéter des promoteurs, qui prévoient 700 000 mètres carrés supplémentaires d’ici à la fin 2019. Des surfaces qui, rappelle le rapport, restent soumises aux restrictions légales visant à empêcher tout développement anarchique des zones de vente.

« Finalement, il se peut que le phénomène des "tornades américaines" n’atteigne pas le continent européen avec la même intensité voire même pas du tout... » pour Cushman & Wakefield. « La France dispose d’arguments certains pour y faire face et peut encore être considérée comme une "valeur sûre" pour la pérennité des centres commerciaux. »

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