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Hommage à Cristobal Balenciaga au Musée de la mode et du textile

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21 juil. 2006

PARIS, 21 juil 2006 (AFP) - Maître de l'épure, antithèse stylistique de Christian Dior, Cristobal Balenciaga (1895-1972) fait l'objet d'une rétrospective, la première à Paris, qui rend hommage à un couturier en quête toute sa vie d'une simplification extrême pour atteindre au sublime.


Cristobal Balenciaga vers 1937
Photo : François Kollar © Ministère de la culture

Concrétisant un projet datant de près de 20 ans, le Musée de la mode et du textile présente plus de 150 oeuvres du couturier espagnol, depuis l'ouverture de sa maison de couture à Paris en 1937 jusqu'à sa fermeture en 1968, ainsi que des croquis et des films de défilés ou du travail dans les ateliers.

L'exposition propose un parcours chronologique mais aussi thématique.


Exposition Balenciaga - Photo : François Guillot/AFP

Une vingtaine de pièces de Nicolas Ghesquière, directeur artistique de Balenciaga depuis 1997, exposées parallèlement à celles de Balenciaga, montrent "qu'il y a une vraie connivence avec les volumes et les matières", souligne Pamela Golbin, conservatrice du musée et commissaire de l'exposition.

La marque Balenciaga a changé de mains à plusieurs reprises au cours de son histoire et appartient depuis 2001 à Gucci Group, le pôle luxe de PPR.


Exposition Balenciaga - Photo : François Guillot/AFP

Né en 1895 à Guetaria, au pays basque espagnol, Cristobal Balenciaga a déjà trois maisons de couture en Espagne et près de 20 ans de métier lorsqu'il ouvre sa boutique à Paris, avenue George V, fuyant son pays natal en guerre. C'est un autodidacte qui s'est formé en achetant des vêtements auprès de grandes couturières comme Madeleine Vionnet ou Elsa Schiaparelli et en les décousant pour en étudier la construction.

Dès sa première collection, en 1937, "il a déjà instauré son vocabulaire stylistique", relève Mme Golbin: rayures, contrastes noir/blanc, fleurs stylisées et une maîtrise de toutes les matières, qu'il s'agisse de dentelle, l'une de ses étoffes fétiches, de tulle, de velours, de crêpe ou de taffetas décliné dans un noir absolu.

Durant la deuxième guerre mondiale, "à cause des restrictions, il est obligé avec très peu de moyens de rechercher du volume", explique-t-elle, d'où des plis sur le devant d'une robe ou un faux-cul en ceinture.


Exposition Balenciaga - Photo : François Guillot/AFP

En quête de jeux de lumière et de volumes, Balenciaga aime les oppositions de couleurs mais aussi mat-brillant, opaque-transparent, et ses capes de toréador, notamment, témoignent d'influences espagnoles récurrentes.

En 1951, son tailleur "semi-ajusté" (cintré devant, vague derrière) "va faire une petite révolution. C'est l'antithèse du tailleurs +New-look+" de Christian Dior qui contraint la taille, souligne Mme Golbin. "C'est le début du corps qui se libère".

Une évolution qui se poursuit en 1955 avec "la robe-tunique, qui effleure à peine le corps", puis la robe-sac (1957) qui efface la taille.


Exposition Balenciaga - Photo : François Guillot/AFP

Balenciaga n'aura de cesse d'épurer la silhouette, avec une recherche de volume sans l'artifice de crinolines, de gaines, de sous-vêtements.

Avec la robe-paon (1958), très courte devant, avec une traîne et un cou dégagé, "tout le mouvement bascule vers l'arrière", souligne Mme Golbin.

L'utilisation du gazar, une toile lâche enduite d'un apprêt qui la rend plus rigide, permet à Balenciaga de dessiner des silhouettes sculpturales. Mais il signe aussi des tailleurs à courtes vestes dont les rayures s'alignent parfaitement sur celles des jupes.


Exposition Balenciaga - Photo : François Guillot/AFP

En 1967, sa robe de mariée en gazar d'Abraham, très épurée avec sa traîne en demi-cercle, marque l'apogée de sa recherche de simplification.

Balenciaga fermera sa maison un an plus tard, à l'âge de 73 ans. "Il est arrivé à la simplification la plus pure de son travail", estime Mme Golbin. "Est-ce qu'il pouvait aller plus loin ?".

("Balenciaga Paris", Musée de la mode et du textile, jusqu'au 28 janvier 2007)


Par Dominique SCHROEDER

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