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Marguerite Capelle
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23 juin 2019
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Hermès entre nonchalance chic et discrétion

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Marguerite Capelle
Publié le
23 juin 2019

Si vous avez envie de savoir comment vivent les plus riches, il peut être judicieux de commencer par assister à un défilé de mode masculine de la vénérable maison Hermès. Telle la collection classieuse, intelligente et débordante d’assurance présentée ce samedi soir parisien plein de douceur, au fin fond du XIIIe arrondissement.


Hermes - Printemps-été 2020 - Prêt-à-porter masculin - Paris - © PixelFormula


Le décor était la cour de l’énorme Mobilier National. Institution française unique et originale, ce lieu sert d’entrepôt aux beaux meubles destinés aux ministères et aux cabinets des hauts plénipotentiaires, depuis Le Brun et Louis XIV.

Imaginé dans les années 1930 dans un style Rationaliste chic, sous le gouvernement Front Populaire de l’époque, le bâtiment actuel constituait le parfait décor pour cette collection printemps 2020 pleine de gaieté. Avec un peu d’ironie, cependant, si on pense aux politiques de gauche de l’époque et au fait que le fidèle public d’Hermès appartient aux fameux un pour cent.

Pourtant, d’un point de vue esthétique, cette collection était tout à fait en phase avec les lignes simples mais pures du bâtiment, une certaine longévité rustique et un sens de la distinction très français.


Hermes - Printemps-été 2020 - Prêt-à-porter masculin - Paris - © PixelFormula


En résumé, la créatrice des lignes masculines d’Hermès, Véronique Nichanian, était en super forme : elle a joué de façon inattendue avec des matériaux nobles, comme pour ce trench parfaitement bien vu, réalisé dans un seersucker surprenant. Le même tissu apparaissait sur un blazer déstructuré hyper flatteur. Mais le fond du propos était en réalité l’utilisation des volumes : pantalons oversized à devant plat et parkas généreuses.

« Une nonchalance estivale », disait le programme, résumant l’ADN de créatrice de Véronique Nichanian et sa palette de couleurs : rose bubble-gum, écume profonde, lagon brillant et chanvre frais.

Il s’avère que les un pour cent sont une bande de gens très décontractés qui portent leur réussite avec une discrétion tranquille, même si, comme cette collection, leurs vêtements sont manifestement de très grande qualité.


Hermes - printemps-été 2020 - Menswear - Paris - © PixelFormula

 
On terminait avec le final le plus raffiné de la saison : une demi-douzaine de magnifiques looks en soie imprimée, réalisée avec des motifs croisant univers équestre et monde aquatique, taillés en mini-vestes de baseball, hauts pour soirée cocktail et, particulièrement mémorable, une veste du soir à la coupe impeccable.

« J’ai adore le défilé. Les vêtements étaient tellement beaux », s’enthousiasmait Serge Ibaka, le géant et puissant attaquant des Toronto Raptors.

C’était son troisième défilé masculin à Paris – après Balmain et Thom Browne – et le longiligne Raptor, qui mesure 2,08 m, était véritablement la star médiatique de la saison française.

Même si le principal message du défilé, c’était que l’élégance doit parfois rester discrète.

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